Guillaume Diop nommé danseur étoile du ballet de l’Opéra de Paris

Et de trois ! Après Hannah O’Neill et Marc Moreau il y a une semaine, c’est au tour de Guillaume Diop, à seulement 23 ans, d’atteindre la consécration. Cette troisième nomination d’étoile du mandat de José Martinez, directeur de la danse depuis fin 2022, est remarquable à plus d’un titre.

 

Le parcours de Guillaume Diop est singulier, tout comme l’est son talent. Entré dans le corps de ballet de l’Opéra de Paris en 2018 après être passé par l’école de danse de Nanterre, il n’est que « quadrille », l’échelon le plus bas de la hiérarchie, lorsqu’il lui est donné l’occasion de danser un grand rôle de soliste, celui de Roméo, remplaçant un danseur étoile blessé au bras de sa Juliette, l’étoile Léonore Baulac. Une prise de rôle rare pour un membre du corps de ballet, et très remarquée. Car sur scène Guillaume Diop, doté d’une aura magnétique et d’une grâce innée, attire tous les regards. L’essai est transformé, et de nouveaux premiers rôles lui sont accordés à la faveur des remplacements : Basilio dans Don Quichotte, puis le guerrier Solor dans la Bayadère aux côtés de Dorothée Gilbert, danseuse étoile au sommet de son art qui confiera adorer danser avec ce partenaire attentif. Nul ne doute alors que ce danseur prometteur sera un jour étoile.

 

Pendant ce temps, et tout en assurant en parallèle les rôles du corps de ballet, Guillaume Diop commence à gravir les échelons par le biais du concours interne, promu ainsi « coryphée » début 2022 puis « sujet » à la fin de la même année. Il faut normalement être déjà promu, toujours par concours, au grade de « premier danseur », avant de pouvoir être nommé étoile par la direction. Mais un tel talent n’attend pas. D’autant que Diop continue ses prises de rôle dans les plus grands ballets, dansant le prince Siegfried dans le Lac des cygnes fin 2022 puis s’envolant in extremis en Corée (il ne devait initialement pas être du voyage), où le ballet de l’Opéra partait danser Giselle, pour remplacer à nouveau un danseur étoile dans le mythique rôle d’Albrecht, toujours aux côtés de Dorothée Gilbert. C’est là qu’à la surprise générale, José Martinez l’a nommé samedi danseur étoile, sous les vivas du public et les applaudissements des autres danseurs de la compagnie.

 

Avant lui, trois autres danseurs avaient été nommés étoiles à Paris sans passer par le grade de premier danseur : Laurent Hilaire, Manuel Legris et Mathieu Ganio. Trois immenses stars, mondialement reconnues, et dans les pas de qui Guillaume Diop marche fièrement. Nul doute que la longue carrière d’étoile qui s’ouvre devant lui sera à l’image de ses fulgurants débuts !

 

Allison Poels Toutpourlesfemmes

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