Courtesy of Paris+ par Art Basel
De quoi le marché de l’art est-il le reflet ?
Paris + par Art Basel est une plateforme dédiée au marché de l’art pour construire des ponts entre les communautés.
Noah HOROWITZ, Directeur général d’Art Basel
Le Palais éphémère vient de fermer les portes de la seconde édition de Paris+ par Art Basel où étaient réunies 154 galeries de plus d’une trentaine de pays différents. Un secteur principal avec de grandes galeries et un secteur dédié aux galeries émergeantes permettaient par-delà son rôle d’outil du marché de se faire une opinion sur les tendances stylistiques classiques et d’avant-garde.
Aujourd’hui, le marché de l’art français est le quatrième au monde. 50% des transactions y sont effectuées
Clément Délépine, Directeur de Paris+ par Art Basel
Dans Paris des programmations gratuites, hors les murs, prolongent sous une autre forme la manifestation passée. A travers des lieux et des institutions publiques et privées partenaires de Paris + par Art Basel, des œuvres que vous pouvez encore aller découvrir vous attendent.
Place Vendôme: URS FISHER, Wave, 2023
Certains se souviennent de sa sculpture iconique en cire qui s’autodétruisait en fondant doucement à la Bourse de Commerce en 2021 et inaugurant son ouverture.
Urs Fisher artiste Suisse présente place Vendôme un motif de vague.
Placée en quinconce de l’historique colonne Vendôme, sa sculpture fait plus de 5 mètres de hauteur. “Wave” appartient à une série “Big Clays” (grandes terres). 10 œuvres de très grand format ont déjà été exposées à Moscou à Mexico. Fort de maîtriser les techniques de sculpture Urs Fisher a au départ modelé en terre des petits modèles. Lors de la fonte en aluminium, ses empreintes digitales n’ont pas disparu bien au contraire, elles apparaissent amplifiées. Elles donnent à son œuvre un aspect épidermique intimiste.
Urs Fischer, Wave, 2023. Presented by Gagosian
Courtesy of Paris+ par Art Basel
La forme générique de ce magma articulé entre plein et vide forme une alliance sans début ni fin.
Elle rappelle un cycle éternel, l’absolu, l’éternel recommencement de la vague.
La matière se déploie saisie dans un mouvement de transformation implacable.
La forme réverbère la lumière du ciel parisien, marque le temps.
Cette ronde-bosse possède la couleur de l’argent.
Galerie Lafayette Anticipations: ISSY WOOD « Study for no »
Créée à l’initiative des Galeries Lafayette, cette fondation s’est donnée comme mission d’être un lieu d’expositions et de rencontres consacrées aux arts visuels et vivants.
Située dans le Marais ; les expositions sont gratuites.
« Study for no » est le titre de l’exposition d’Issy Wood.
Je commençais tout juste à apprivoiser l’usage du mot « non » et la puissance qui s’en dégage. Nous apprenons à l’utiliser enfant et, une fois adulte, nous devons réapprendre à l’utiliser - surtout, me semble-t-il en tant que femme.
Issy Wood
Issy WOOD, MY first mortgage, 2022. Peinture à l’huile sur lin © Issy Wood 2023, courtesy de l'artiste ;
Carlos/Ishikawa, Londres et Michael Werner, New YORK PHOTO : Damian Griffiths
La première exposition en France de cette jeune artiste d’une trentaine d’années qui vit à Londres est impressionnante. Elle est très admirée pour être extrêmement prolixe. La galerie américaine David Zwirner exposante à Paris+ par Art Basel la compte dans son écurie et la représente.
Cette jeune femme artiste réalise des séries qui peuvent aller de photographies d’un service de porcelaines issues d’un catalogue de vente à une image d’une séance chez le dentiste. L’artiste s’inspire de l’imagerie publicitaire et leur associe des commentaires disant pourquoi elle a peint tel ou tel sujet. Elle observe le monde matérialiste à travers cette lentille sociétale imagée qui nous fait rêver et/ou souffrir.
Elle sait peindre sur des grands et des petits formats mais aussi varier ses supports sur toile apprêtée quand elle ne peint pas sur du velours.
Sa peinture « à sensation » et timide à la fois s’accompagne de ses commentaires et ce serait là, la part conceptuelle à l’œuvre.
Issy Wood, Self portrait 27, 2022 Peinture à l’huile sur lin © Issy Wood 2023, courtesy de l'artiste ;
Carlos/Ishikawa, Londres ; et Michael Werner, New YORK PHOTO : Damian Griffiths
Tous les jours à 17h, « La contre visite » se tient à 17h. Elle est gratuite et menée par un e-médiateur-ice autour des notions de refus, d’autorité et d’intimité dans les peintures d’Issy Wood.
Le 23 novembre de 18h à 19h une expérience des sens de 45 minutes gratuite à travers une approche mémorielle dans l’exposition d’Issy Wood avec Juliette-Laliberté, hypnologue.
Galerie Perrotin-Marais: CHEN KE « Bauhaus Gal- Theater »
Une exposition monographique nous fait découvrir Chen Ke une artiste chinoise dans la galerie du Marais.
Elle a 45 ans. Elle est née dans la province du Sichuan, au sud-ouest de la Chine.
Son père professeur de peinture traditionnelle chinoise est son premier professeur. Elle entretient avec lui un dialogue créatif.
Une grand-mère lettrée l’initie à la poésie de la dynastie Song.
A Chongqing à l’Ecole des Beaux-Arts elle apprend la peinture à l’huile et lie le « Deuxième sexe » de Simone de Beauvoir.
Dans les années 2000 à Pékin elle expose aux côté d’Ai Weiwei, Yue Minjun Zhan Xiaogang et Zeng Fanzhi, les tenors de l’art chinois contemporains.
Elle peint essentiellement des femmes.
Views of Chen Ke’s exhibition ‘Bauhaus Gal –Theatre’ at Perrotin Paris, 2023. PHOTO : ClaireDorn. Courtesy of the artist and Perrotin
Actuellement, elle travaille près de Pékin dans un immense atelier. La culture occidentale la fascine. Elle se l’approprie. Le Bauhaus, est une étape. Comment va-t-elle poursuivre, cette confluence crépitante de traditions East West ? Elle frappe l’imagination par son usage de la lumière colorée, la même que celle qui habille l’architecture de la ville de Shanghai la nuit.
Views of Chen Ke’s exhibition ‘Bauhaus Gal –Theatre’ at Perrotin Paris, 2023. PHOTO : ClaireDorn. Courtesy of the artist and Perrotin
Qu’il s’agisse d’Issy Wood ou de Chen Ke au XXIème siècle l'emprunte des images photographiques dans leur art est profonde. La prégnance des images toutes faites possède une emprise sur leur manière et leur imaginaire respectif. Cette approche contraste avec l’empreinte de l’œil Picassien « monstre sacré » et père de la peinture moderne qui a contribué à montrer les replis du regard réprimé en célébrant la liberté.
Centre George Pompidou: Picasso Dessiner à l’infini
Pour le cinquantenaire de la mort du Maître un hommage lui est rendu dans le monde entier.
Faune, cheval et oiseau, 5 août 1936 - Gouache et encre sur papier, 44,5 " 54,5 cm
Musée national Picasso-Paris. Donation Pablo Picasso, 1979. MP1170
© Succession Picasso 2023 © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-PARIS) / Mathieu Rabeau
Il s’agit de la plus importante rétrospective de l’œuvre dessiné et gravé jamais organisée de Pablo Picasso.
« Picasso. Dessiner à l’infini » en collaboration avec le Musée national Picasso-Paris le Centre Pompidou offre une rétrospective de ses dessins. Plus de mille œuvres qui incluent ses carnets, dessins et gravures ainsi que des études de jeunesse et ses dernières œuvres mais aussi des peintures et des sculptures.
Une traversée au cœur de l’œuvre spectaculaire dont l’art graphique est le fil d’Ariane nous invite.
RDV donc à Paris !
Angel Toutpourlesfemmes
