Juste une petite pointe de Botox et trois jours plus tard, votre ride frontale a disparu. Avant une rencontre ou une fête importantes à vos yeux, c’est bien tentant. Mais pas n’importe où et encore moins n’importe comment.
Botox est en fait une marque désignant l’une des premières toxines botuliques mises sur le marché à visée esthétique. Il en existe plusieurs autres désormais –trois sont autorisées sur le marché français- mais leur principe d’action reste le même. Avec une toxine botulique le médecin isole la membrane entourant certains muscles qui habituellement soulignent nos expressions en se contractant. Nous n’en sommes pas et heureusement, comme aux Etats-Unis à la mode de la Botox party. On voit mal les Françaises sensibles aux corrections d’aspect naturel inviter leurs copines entre hors d’œuvres et petits gâteaux, recevant chez elles une personne (souvent non médecin) venant, entre fromage et dessert, injecter de la toxine botulique. L’injection doit se passer en cabinet médical et, en France, seuls sont autorisés à pratiquer ces injections les dermatologues et les chirurgiens esthétiques. La faute essentiellement à une petite guerre corporatiste entre spécialistes. De fait, bon nombre de médecins spécialisés en médecine esthétique l’utilisent aussi et tout aussi bien. Ce sont néanmoins des médecins.
Qu’on le veuille ou non il s’agit bien, malgré tout, d’une toxine. A l’inverse, utilisée au faible dosage destiné à l’esthétique, elle n’a rien de toxique. La toxine botulique est d’ailleurs utilisée à des doses beaucoup plus massives à titre thérapeutique pour certaines pathologies ce qui, pour autant, ne rend pas les patients malades. Plus rassurant encore, ce produit est résorbable et s’élimine progressivement de l’organisme. Il demande, par conséquent, à être renouvelé après quelques mois, si l’on veut conserver la correction effectuée.
Ne confondez pas toxine botulique et acide hyaluronique. La première fige un mouvement musculaire qui fait apparaître une ride profonde, le second se place dans le sillon d’une ride pour en combler le creux. Les deux sont résorbables et souvent complémentaires pour une correction globale du visage.
Si l’envie vous prend de faire corriger ainsi un défaut visible : ride du lion (ride verticale entre les sourcils), réhaussement d’un sourcil trop tombant, lissage des pattes d'oie, lissage du front, sachez qu’il faut environ trois jours pour que le résultat apparaisse. Ne vous laissez pas influencer pour le contour des lèvres que certains médecins n’hésitent pas à injecter. D’accord les ridules de la lèvre supérieure vont disparaitre mais au risque de figer les mouvements de la bouche. On aura beau vous dire et vous répéter de prononcer « cheese » pour vous faire sourire pour la photo. Cela risque fort d’être peine perdue. Et oubliez les cosmétiques dits "botox like" censées avoir un "effet Botox". C'est une aventure marketing qui a fait long feu et largement prouvé son inefficacité comme correcteur de rides.
En résumé : gardez votre sourire et déridez votre front.
Pour des informations sur les différentes techniques de médecine esthétique, relisez notre article du 6 novembre.
Evelyne Dreyfus
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