La méthode Montessori est souvent associée à certaines pédagogies alternatives, réputées pour laisser plus de liberté à l’enfant que dans l’enseignement traditionnel. Si on remonte à l’historique de Montessori, on comprend pourtant que cette pédagogie repose avant tout sur une valeur strictement fondamentale : le Respect.
Comprendre la méthode Montessori
Les bénéfices de la pédagogie Montessori
L’autonomie et le respect
Maria Montessori est née en Italie en 1870. Première femme italienne diplômée en médecine (psychiatrie), elle s’intéresse aux enfants ayant des déficiences mentales et prend conscience des lacunes pédagogiques dont ils sont victimes. “Observer et non juger” devient sa première maxime. En 1907, Rome lui demande de créer une école dont la mission est de regrouper et d’éduquer les enfants de la rue qui dégradaient tout ce qu’ils côtoyaient. De ce laboratoire d’expérimentation sont nées les trois règles du respect Montessori : se respecter soi-même, respecter le matériel et respecter l’autre. Avant Dolto, Maria Montessori réhabilita le rôle de l’enfant et l’importance de l’instruction avant 6 ans. Son fils Mario poursuivit son rayonnement jusqu’en 1982 et on compte aujourd’hui plus de 22.000 écoles Montessori dans le monde.
S’adapter à ses élèves
D’après Maria Montessori, c’est aux professeurs à s’adapter à leurs élèves, et non l’inverse! Pragmatique, sa méthode se base sur l’observation par l’enfant de son environnement : l’enfant grandit d’abord dans un univers tangible et pratique, avant d’accéder à une dimension plus théorique. C’est ici qu’il expérimente sa sensibilité. D’où l’intérêt de favoriser sa curiosité naturelle vers ce qui habite son quotidien. Les enfants vont d’emblée observer des gestes de la vie pratique comme de fermer une boutonnière, dresser la table ou ranger le matériel utilisé. Ils utilisent des objets de la vie quotidiennes (couteaux, verres, …) adaptés à leur taille, mais qui ne sont pas moins fragiles. On voit qu’ils sont capables de beaucoup plus de soin et d’application que ce que l’ont pense! C’est souvent l’adulte qui a peur pour l’enfant et non l’enfant. Les enseignants sont des “outils pédagogiques” qui encouragent l’enfant vers l’autonomie. Le professeur montre un exercice et les enfants l’intègrent petit à petit par la répétition de ce qu’ils ont retenu. L’idée est d’évoluer aussi grâce à ses erreurs et ses hésitations.
Ce qui est fondamental c’est un esprit d’autonomie, dans une atmosphère concentrée, sous les yeux d’un naître bienveillant.
La main est la porte du cerveau
“Chez Montessori, la main est la porte du cerveau”, explique Mélanie de Selliers, institutrice Montessori.
Les premières appréhensions du petit enfant sont sensorielles. Il est important de ne pas négliger ce stade qui est la base d’applications futures. Dans les écoles Montessori, on “travaille avec du vrai” ; le matériel estampillé Montessori vise à mettre en contact avec la vie réelle. Un enfant qui semble jouer est le plus souvent en train de “travailler” : il met en application ce qu’il a intégré.
Montessori applique le groupement de vie vertical : cela signifie que les enfants ne sont pas cloisonnés en classe d’après leur âge. Les maternelles (3-6 ans) apprennent les bases dans une classe et les primaires (6-12 ans) travaillent ensemble tout en évoluant chacun à leur rythme. De cette manière, le groupe des plus âgés montre aux plus jeunes quelles sont les règles à appliquer dans leur section. A chaque niveau, il y a différents espaces comprenant des ateliers dans lesquels l’enfant peut circuler librement. C’est à lui de choisir avec quoi il veut travailler. Et si l'enfant est aidé à ce moment précis, l'apprentissage se fera en profondeur.
Un matériel révolutionnaire
Le matériel Montessori permet d’aller du concret vers l’abstrait, du simple au complexe et du connu vers l’inconnu. En mathématiques pour les 3-6 ans, les “Perles dorées” illustrent le système décimal et introduisent aux notions du carré et du cube de façon très claire.
Pour l’apprentissage de la lecture, le petit s’approprie d’abord les lettres et écrit avant de lire : il associe des mots à des images et des objets, avant de comprendre les phonogrammes (ex : oi) et d’avancer vers la lecture avec fierté, parfois bien avant 6 ans ! Le matériel est évolutif et est une base indispensable pour apprendre à apprendre.
Une liberté encadrée
La seule façon de s’octroyer la liberté sans empiéter sur celle de l’autre est de respecter son espace de vie et ceux qui l’habitent. Cela peut sembler évident, mais Montessori insiste sur la discipline qui doit émaner de l’enfant lui-même grâce à l’exemple du modèle adulte.
“Notre rôle est de faire comprendre le sens du mot liberté qui implique de faire des choix et de les assumer : liberté et responsabilité sont intimement liées !” explique le professeur. “Si l’environnement est structuré, l’enfant et ses professeurs évolueront librement mais dans un cadre, c’est-à-dire une atmosphère calme et ordonnée”, ajoute Mélanie. « Il s’agit d’une autorité bienveillante, ouverte et attentive aux rythmes et aux besoins des élèves, mais toujours d’une autorité. »
Une règle inhérente au respect de l’autre est de s’exprimer sans crier : cela est interpellant lorsque vous visitez une Ecole Montessori tant il règne une atmosphère sereine et sans les bruits coutumiers aux écoles traditionnelles…
Pourquoi inscrire son enfant dans une école Montessori ?
Plus qu’une méthode pédagogique, Maria Montessori a développé une technique d’éducation et du matériel didactique. Voici quelques-unes de ses découvertes :
- Une ambiance de travail avec des tranches d’âges mélangées
- Le libre choix d’une activité
- L’amour de l’ordre, inné chez l’enfant de 18 mois à 3 ans et 1/2
- L’habitude de la répétition
- Les enfants préfèrent le travail au jeu
- Pas de sanction
- L’amour du silence
- Le matériel didactique de difficulté unique
- “Aide-moi à faire seul”
- Le bilinguisme
Par Aurore t’Kint
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