Porter un parfum aux beaux jours est plus difficile qu’on ne le croit. Conseils de deux parfumeurs, Marie Salamagne et Olivier Cresp de Firmenich, pour être parfumée quand il fait chaud.
Si vous êtes un peu sensibilisée aux odeurs et une fan de fragrances, vous avez envie d’en mettre même quand il fait chaud et d’emblée vous savez que le soleil et le parfum ne font vraiment pas bon ménage sur la peau. A priori vous penserez donc à une eau sans alcool ; mais tout comme Olivier Cresp qui peut vous l’affirmer vous serez fatalement déçue car rien ne remplace le support alcoolique et une « eau + des tensio-actifs collent à l’épiderme sans réellement apporter de l’olfaction ».
Donc quoi se mettre ? Trois types de parfums selon Marie Salamagne qui vient de nous éblouir avec Alaïa, le premier jus du couturier tunisien.
La parfumeuse de Firmenich conseille une Cologne revisitée avec force agrumes et surtout pas chyprée comme cela fut le cas auparavant. Pour elle la Cologne est le parfum de l’enfance qui évoque la fraicheur et la facilité.
On pense alors à trois Cologne aux divers agrumes : Orange Sanguine d’Atelier Cologne, Cédrat de Roger & Gallet et Eau de Pamplemousse Rose d’Hermès.
La seconde possibilité est une eau solaire évocatrice du chaud, de la plage, de la crème solaire avec des matières comme le tiaré, la fleur de frangipanier ; le but étant de nous transporter dans l’ailleurs, dans les souvenirs de voyages lointains et vers l’exotisme.
Et de penser immédiatement à Sol Da Bahia de Lancaster, une odeur qui rappelle au designer du flacon « l’odeur fantastique de noix de coco des plages de Bahia de mon enfance ».
Très parlant aussi Chaldée de Patou : le parfumeur crée dans les années 20 la première huile de bronzage. Les notes étant addictives, Patou les capture dans l’Eau de Parfum Chaldée.
Chez Estée Lauder, c’est l’Eau Fraîche Bronze Goddess qui traduit une fragrance totalement solaire avec l’onctuosité de lait de coco et de vanille, l’ambre pour révéler le sable chaud et des fleurs laiteuses qui laissent planer l’olfactif d’une peau hâlée.
La troisième alternative est le floral fruité autour de fruits à chair blanche ou rouge (poire, pêche, pomme ou fraise, framboise, groseille, cassis). Plus sucrés et doucement régressives, ces odeurs là souvent plus complexes respirent la joie de vivre, la gaité et un certain exotisme vers de proches contrées.
En témoignent des fragrances sensuelles et bien travaillées comme Dahlia Divin l’eau de toilette de Givenchy qui continue son élégante saga avec des notes juteuses d’orange et de pêche de vigne autour du jasmin et de roses.
Pour le joaillier Van Cleef & Arpels, c’est la tête qui est ultra fruitée avec force groseilles, framboises et litchis pimentés de poivre rose. De son côté Escada propose comme chaque année et pour la 23 ème fois son édition limitée des beaux jours avec Turquoise Summer, un sorbet de fruits rouges rehaussé par la violette et la fleur d’oranger.
Pour Olivier Cresp, le parfum estival regroupe 2 grandes familles seulement : une classique avec les hespéridés et les agrumes tels que yuzu, orange, limette, pomelo, citron vert….. et une plus florale fruitée autour de fruits à chair juteuse. Ce nez là considère que les jus des périodes chaudes doivent comporter 60 à 70 % de notes de tête axées sur la fraicheur ; les 30 % restants se partageant le cœur et le fond. C’est donc la tête, la première impression quand on respire le parfum, qui doit capter l’attention et l’achat du consommateur.
Et pour les hommes ? Olivier Cresp pense que les eaux parfumées sont unisexes et qu’il suffit d’épicer les hespéridés pour les masculiniser. Place donc à des touches supplémentaires de cannelle, de cardamome, de gingembre ou de genièvre.
Alberto Morillas
Ces messieurs s’aspergeront des créations du grand maître parfumeur Alberto Morillas avec « Acqua di Gio Profumo » d’Armani et « Eau de Gingembre » la création épicée glacée de sa collection personnelle de parfums Mizensir.
Par Marie Laure de Vienne
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