Annonciade à Saint-Tropez : Maximilien Luce

Exposition au musée de l'Annonciade à Saint-Tropez jusqu'au 13 octobre 2008

Le musée de l'Annonciade, à Saint-Tropez, fête les 150 ans de la naissance du peintre Maximilien Luce à travers un hommage jusqu'au 13 Octobre.


Saint-Tropez, vu de la Citadelle, 1892 - Huile sur toile 91 x 141 cm - Musée d’art moderne Richard Anacréon, Granville


Une cinquantaine de tableaux et dessins venus de Paris, New York, Londres, Genève, Bruxelles, permettent de parcourir l'oeuvre de ce peintre né le 13 mars 1858, mort le 6 février 1941 à Paris, qui fut également un anarchiste actif.

Maximilien Luce, s'intègre dans le mouvement divisionniste

*Le divisionnisme est un mouvement issu de la technique picturale néo-impressionniste consistant à diviser la touche et à l'application scientifique de la théorie des couleurs.
auprès de Seurat, Signac et Cross. C'est en grande partie cet aspect de son oeuvre qui est mis en avant au musée de L'Annonciade, à Saint-Tropez.
Cette pratique stylistique qui n'est pourtant qu'une brève période dans sa carrière est la plus pertinente selon les organisateurs de l'exposition.
Par la suite, le peintre retourne à une facture plus traditionnelle mais qui bénéficie de la luminosité et de l'harmonie des oeuvres divisionnistes de sa période néo-impressionniste.



Très tôt, Maximilien Luce manifeste un goût prononcé pour le dessin. Son père
ayant accepté l'éventualité d'une carrière artistique, il s'initie comme apprenti,
aux techniques de la gravure sur bois. Il commence aussi à peindre et après des
cours à l'Académie Suisse, fréquente bientôt l'atelier de Carolus Duran.
Les oeuvres de ses débuts, aux couleurs sombres et à la touche serrée,
privilégient les paysages de banlieue (La Bièvre à Arcueil, 1887, Art Gallery
Museum, Glasgow).
C'est en 1885 qu'il découvre lors d'un séjour à Lagny-sur-Marne les recherches
picturales de Seurat. Sa production s'intensifie et Luce, qui a désormais adopté
une peinture divisionniste, participe en 1887 au Salon des Indépendants. Pissarro
l'intègre aussitôt au récent groupe des néo-impressionnistes, tandis que la
critique, sous la plume de Félix Fénéon ou Jules Christophe, loue son talent. Il
expose seul pour la première fois en juillet 1888 à la Revue Indépendante.
Se succèdent ensuite divers séjours en France et à l'étranger, sources de
nouveaux sujets. L'artiste visite ainsi de 1890 à 1895, La Frette, Herblay,
Londres, Saint-Tropez où l'invite Signac (La Seine à Herblay, 1890, Musée
d'Orsay , Saint-Tropez, vu de la Citadelle , 1892, Musée d'art moderne,
Granville, Vue de Londres, 1893, Collection particulière, Suisse).

La découverte de Charleroi et du « pays noir » en 1895 conduit le peintre à
explorer un univers sidérurgique où alternent mines et usines. Il en retient une
vision d'enfer d'hommes peinant dans une atmosphère étouffante qu'il
retranscrit dans ses oeuvres pointillistes
( L'aciérie, 1895, Petit Palais, Genève , Hauts Fourneaux à Charleroi, 1896,
Musée des Beaux-Arts, Charleroi).

Quai de l’Ecole, Paris, le soir, 1889 - Huile sur toile 59.9 x 70 cm - Collection particulière


Sa sensibilité sociale s'affirme tant par sa collaboration (par des dessins) aux
revues anarchistes qu'au regard porté sur le monde en mutation : celui de
l'industrialisation avec ses cheminées d'usine qui ponctuent régulièrement les
bords de Seine, ses travailleurs —, lavandières, déchargeurs ou haleurs —, les
péniches qui acheminent d'un bout à l'autre du fleuve le charbon ou le sable
(Les terrassiers, 1908, Musée d'Art Moderne, Troyes , Les débardeurs, s.d.,
Musée de Grenoble).
Au tournant du siècle, il abandonne définitivement le pointillisme pour une
facture plus traditionnelle. Il se tourne vers la nature, aère sa toile, étire sa
touche et l'adoucit. La nature peinte dans ces tableaux montre comment le
paysage peut devenir le symbole d'une harmonie retrouvée, un lieu d'accueil
propice au rêve ou encore une échappatoire au quotidien
(Rolleboise, 1926, Musée de Mantes-la-Jolie).
L'exposition « les travaux et les jours » qui reprend le titre d'un antique
poème grec d'Hésiode permet de placer l'oeuvre de Maximilien Luce dans
l'orbite du naturalisme dont Emile Zola fut le héraut.

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Lire aussi :

- La biographie de Maximilien Luce

- Les Voiles de Saint-Tropez, du 27 Septembre au 5 Octobre

- Escapades d'automne : Saint-Tropez


- L'Annonciade
Musée de Saint-Tropez
- Place Grammont-83990 Saint-Tropez
- tél : 04 94 17 84 10

- Horaires :
ouvert tous les jours
sauf le mardi
de 10h à 12h et de 14h à 18h

- Prix d'entrée :
(musée et exposition), plein tarif : 6,00 €, tarif réduit : 4,00 €



Par Nicole Salez

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