Une programmation entre valeurs sûres et étoiles montantes

Ce 24e festival de flamenco a été équilibré, oscillant entre danse contemporaine, baile plus traditionnel et chant.

Confrontation intime de Rocío Molina face à Rosario La Tremendita, dans Afectos.

Fin du festival de Nîmes, et déjà la nostalgie s'installe. Certains jours, le festivalier a l'impression d'être dans un remake du film de Sidney Pollack, « On n'achève bien les chevaux ». Conférence, concert, concert et concert. Mais la festivalière que je suis suppporte parfaitement ce stakhanovisme. Pour rien au monde, je n'échangerais cette cavalcade.

Dans sa programmation, ce festival était consensuel. Une grosse pincée de flamenco contemporain avec Israel Galván, «  Lo Real  », Andres Marin, «  Tuétano,  », et Rocío Molina «  Afectos  ». Une bonne dose de flamenco plus traditionnel avec Isabel Bayon et ses «  Caprichos del tiempo  » et Pepe Torres, «  El Arte flamenco  ».

Pepe Torres

Un gros troisième tiers était consacré au chant, avec un éventail assez large allant de ses racines les plus profondes à une interprétation du chant plus dans l'air du temps et plus anecdotique.
Quelques touches impressionnistes pour rendre compte de l'intensité de ces dix jours. En concert acoustique, le samedi 11 janvier, El Moneito, membre de la famille des Moneo, accompagné par Juan Diego, a chanté avec simplicité, apportant avec lui le cante jerezano. Toujours le samedi, concert de La Argentina. Elle a une voix magnifique, mais sa vulgarité doublée d'un ego surdimensionné a plombé son show. En nocturne, David Lagos et Melchora Ortega ont atteint des sommets. Dimanche la charmante Isabel Bayón donnait une démonstration du baille sévillan, très précis, très joli et très professionnel, mais qui ne laisse pas beaucoup de trace.

Andres Marin et Concha Vargas dans Tetouano

Le mardi, Andrés Marin, avec «Tetouano» (la moëlle) rendait un hommage ésotérique à Antonin Artaud et son théâtre de la cruauté. Personne n'avait le décodeur et peu d'entre nous connaissaient Antonin Artaud. Bien entouré par la danseuse Concha Vargas, le chanteur Jose Valencia et la guitare électrique de Raul Cantizano, son spectacle manquait pour le moins de clarté et de lisibilité. Mais Andrés Marin a fait un gros effort de dépouillement, y compris pour lui-même.

Trois moments ont atteint des sommets : les concerts de David Lagos et Melchora Ortega au théâtre de l'Odéon, de José Valencia sur la scène du Grand théâtre et Los Viejos, en concert acoustique à l'institut Emmanuel d'Alzon.

A lire aussi :

- Melchora Ortega et David Lagos
- Belén Maya et Isabel Bayón dans Lo Real
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- José Valencia

Par Marie Ningres