Au festival de flamenco, le vendredi 15 janvier, soirée consacrée à la danse avec Javier Baron qui danse « Dos voces para un baile » (Deux voix pour une danse).
Javier Baron, lorsqu'il fait ses débuts à Paris sur la scène du Trianon, en 1993, est un charmant jeune homme, façon gendre idéal, avec de petites lunettes d'intellectuel. Ça, c'était en civil. Dès qu'il entrait en scène, la métamorphose était complète. Il devenait le danseur tout à la fois classique, inventif et rigoureux qu'il est toujours. Il a exploré à ses confins les possibilités créatrices de la danse flamenca. Désarçonnant parfois, pour ne pas dire souvent, ses admirateurs, il est là où ne l'attend pas. Il crée sa propre compagnie en 1997. Des spectacles tels que « Baile de hierro, baile de bronze » (Danse de fer, danse de bronze), bien que déstabilisants, mettent en valeur sa capacité unique à utiliser et occuper l'espace.
Il sait prendre des risques, intégrant des musiques venues d'ailleurs, jusqu'à la techno ou la musique sérielle. Et, avec une grande régularité, il crée des chorégraphies qui font le tour du monde, les ancrant dans la modernité. Mais cette année, Javier Baron opère une volte-face pour son dernier opus. C'est un retour aux sources flamencas, à l'essence même de cette musique. Le titre ne laisse planer aucune ambiguïté, « Dos voces para un baile » (Deux voix pour une danse). A l'origine, il y eut le chant, puis la guitare vint l'accompagner. Longtemps la danse resta l'apanage des fêtes de famille. Avec l'apparition des « cafes cantantes » (littéralement cafés chantants), ancêtres des tablaos, la danse commença à se professionnaliser. Aujourd'hui, le danseur rend hommage au chant, et à sa propre histoire, à travers deux remarquables chanteurs, Rafael Ortega et Jose Valencia.
On a pu écouter Jose Valencia, l'année dernière, pour un concert acoustique, qui se tient traditionnellement dans la salle de la Cour d'appel. Odeurs de vieux cuirs, vieux papiers et poussière mêlés, atmosphère et décor surannés, mais en fait lieu complètement adapté pour ce voyage immobile. Jose Valencia a dégagé une telle force, déployé une telle connaissance du chant et surtout donné toute son âme avec une générosité rare, que la centaine de personnes qui avaient eu la chance d'entrer dans la salle sont sorties hébétées, les larmes aux yeux, pour certains d'entre eux. Il sera donc au rendez-vous donné par Javier Baron. Deux guitaristes, Javier Patino et Ricardo Rivera, et deux palmeros (ceux qui marquent le rythme avec la paume de leurs mains), Juan Diego et El Chorro, complètent cet excellent cartel (affiche).
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Dimanche 17 janvier, 15 h à la Cour d'appel : Romancero Gitano, dit par Henri Le Ny, chanté par Pepe Linares et accompagné à la guitare par Antonio Cortes, en acoustique
Samedi 23 janvier, 17 h à la Cour d'appel : concert acoustique de Antonio Campos, accompagné du guitariste Dani Mendez.
Renseignements et réservations : 04 66 36 65 10
www.theatredenimes.com
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