Cette exposition, la première de ce genre en France, nous invite à nous pencher sur l'art de la 'veduta', la peinture de panoramas urbains mettant en scène la Sérénissime, dont les artistes vénitiens Canaletto et Guardi sont les grands maîtres. Elle se tient au Musée Jacquemart-André, du 14 septembre 2012 au 14 janvier 2013. A ne pas manquer.
Venise et son charme intemporel deviennent au XVIIIe siècle le sujet de prédilection de peintres appelés védutistes. Leurs vues de Venise se répandent très vite en Europe et font de la veduta, encore de nos jours, le genre le plus collectionné et l'un des plus aimés du public.
Pour la première fois en France et grâce à des prêts exceptionnels, le Musée Jacquemart-André consacre une exposition à la veduta, dont Canaletto et Guardi sont les artistes les plus connus et les plus brillants. Ce genre pictural est très peu représenté dans les collections publiques et privées françaises. L'exposition « Canaletto —, Guardi, les deux maîtres de Venise » crée ainsi l'événement du 14 septembre 2012 au 14 janvier 2013 au Musée Jacquemart-André avec une soixantaine d'oeuvres exceptionnelles. Commissaire générale de l'exposition, Bożena Anna Kowalczyk invite à découvrir un genre artistique né à l'aube du XVIIIe siècle et qui fut avant tout collectionné par les cours royales et les collectionneurs fortunés italiens, anglais, prussiens et autrichiens.
Si l'exposition offre une place maîtresse à Canaletto, figure emblématique de ce genre, en dévoilant plus de vingt-cinq œ,uvres remarquables du maître, issues des plus grands musées et collections, elle situe également l'artiste au sein de ce grand genre artistique de la veduta. Ses œ,uvres entrent en résonance avec celles de Gaspar van Wittel, Luca Carlevarijs, Michele Marieschi, Bernardo Bellotto et Francesco Guardi qui s'impose comme le dernier maître ayant réussi à immortaliser l'enchantement et l'élégance du XVIIIe siècle vénitien. L'exposition « Canaletto —, Guardi, les deux maîtres de Venise » présente une vingtaine de ses toiles.
Le Musée Jacquemart-André présente également des « caprices » : de remarquables scènes d'une Venise imaginaire, peintes par Canaletto, Guardi et Bellotto. Certaines de ces toiles n'ont encore jamais été montrées dans une exposition temporaire.
Canaletto
Maître incontesté de la veduta, Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (Venise 1697-1768) marque son siècle en fixant dans ses toiles les différents visages de la Venise de son temps. Outre la Place Saint-Marc et le Grand Canal, immédiatement reconnaissables, on y retrouve les campi et les églises de Venise, ainsi que des vues de la lagune, de la vie quotidienne ou des jours de fête. Peintre de théâtre dans sa jeunesse, Canaletto parvient à associer un grand sens de la mise en scène, une technique de la perspective qu'il maîtrise parfaitement, et de très séduisants effets de lumière. On doit à Canaletto les plus belles et les plus novatrices vues de Venise, sources d'inspiration pour ses suiveurs.
Guardi
A l'occasion du trois-centième anniversaire de la naissance de Francesco Guardi (1712-1793), l'exposition rassemble plus d'une vingtaine de ses œ,uvres, rarement exposées en France, et met en lumière ses liens avec Canaletto, plus âgé. Les dessins de Canaletto que le jeune Guardi avait admirés à Venise sont présentés pour la première fois face aux tableaux de Guardi qu'ils ont inspirés. Il se dégage de ces œ,uvres une sensibilité différente au rendu de la perspective et des effets atmosphériques. Si Canaletto est dans la rationalité, Guardi se laisse aller à davantage de fantaisie, comme pour donner à chaque scène un charme particulier. Portées par des couleurs chaudes et des lumières vibrantes, les œ,uvres de Guardi exaltent la beauté de la Sérénissime et dévoilent l'atmosphère d'une Venise fragile et décadente. Qu'ils aient précédé ou suivi Canaletto, chacun des grands védutistes présentés dans l'exposition apporte la richesse de son regard et de sa technique. Si les védutistes ont cherché à dépeindre avec minutie la Venise du XVIIIe siècle, ils ont également consacré une part importante de leur œ,uvre, bien souvent méconnue, à l'invention d'une Venise imaginaire et fantasque, à travers le genre particulier du Caprice. Le souci du réel est abandonné pour imaginer des décors réinventés, idylliques ou inquiétants. Ces scènes, toujours spectaculaires, réalisées par Canaletto, Guardi ou Bellotto feront l'objet d'une étude particulière dans l'exposition. Pour réunir plus d'une cinquantaine d'œ,uvres de premier plan, dont une vingtaine n'ont jamais été présentées en dehors de leur musée d'origine, le Musée Jacquemart-André bénéficie du soutien des plus grands musées européens et américains qui ont contribué à la réalisation de cette exposition par des prêts exceptionnels : la National Gallery de Londres, les Collections royales britanniques, le Musée Thyssen-Bornemisza de Madrid, le Musée du Louvre, la Frick Collection de New York, la Galleria Nazionale de Parme et le Szépmúvészeti Múseum de Budapest...
Les Védutistes
Gaspar van Wittel (1652/3 —, 1736) initie ce goût pour les vues de Venise en prenant soin de représenter dans chaque toile un décor spectaculaire, où l'architecture contraste avec les transparences, les mouvements et les reflets de l'eau.
Dans son sillage, Luca Carlevarijs (1663-1730) est le peintre d'une Venise festive, rythmée par l'accueil grandiose des ambassadeurs étrangers arrivant au palais des Doges.
Michele Marieschi (1710-1743), presque de la même génération que Canaletto, est considéré comme son brillant rival. Mais il se distingue par son goût des angles de vue inattendus.
Après le succès considérable de Canaletto, Bernardo Bellotto (1722-1780) son neveu, formé à l'école du maître, offre aux paysages de Venise une lumière plus froide et argentée. Bellotto contribue au rayonnement du védutisme vénitien en Europe où il devient, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, l'un des protagonistes majeurs du genre.
Les Caprices
Des prêts exceptionnels
La couronne britannique possède la plus importante collection de peintures et de dessins de Canaletto. Presque toutes ont été commandées à Canaletto par Joseph Smith, Consul britannique à Venise à partir de 1744, qui vendit ensuite sa collection au Roi d'Angleterre, George III. La Dottoressa Bozena Anna Kowalczyk, commissaire générale de l'exposition au musée Jacquemart-André, a beaucoup étudié cette prestigieuse collection de Canaletto. C'est ainsi qu'elle a obtenu le prêt, gracieusement concédé par la Reine Elizabeth II, de huit œ,uvres exceptionnelles qui seront présentées pour la première fois à Paris. Certaines d'entre elles n'ont jamais été montrées au public en dehors du château de Windsor ou de la Queen's Gallery de Buckingham Palace.
-------------
Commissariat :
- Dottoressa Bożena Anna Kowalczyk, commissaire générale de l'exposition, est une
spécialiste reconnue de la veduta du XVIIIe siècle.
- Nicolas Sainte Fare Garnot, commissaire associé de l'exposition, est conservateur du Musée Jacquemart-André depuis 1993.
- Musée Jacquemart-André - 158, bd Haussmann
75008 Paris
- du 14 septembre 2012 au 14 janvier 2013
- ouvert tous les jours de 10h à 18h. Nocturnes tous les lundis et samedis jusqu'à 21h.
- Le café Jacquemart-André ouvert de 11h45 à 17h30 et le dimanche de 11h à 15h.
- Librairie-boutique culturelle ouverte selon les horaires du musée, y compris le dimanche.
- Plein tarif : 11 € / Tarif réduit : 9,5 € (étudiants, enfants de 7 à 17 ans, demandeurs d'emploi) Gratuit pour les moins de 7 ans et invalides
- Accès :
Le musée se situe à 400 m de la place Charles de Gaulle-Étoile. Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint- Philippe du Roule) RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile)/
Bus : 22, 28, 43, 52, 54, 80, 83, 84, 93
www.musee-jacquemart-andre.com
------------
Lire également :
- 'Canaletto - Guardi' : Parcours de l'exposition
Par
Ajouter un commentaire