Le Festival flamenco de Toulouse ferme ses portes, place à la Biennale des Musiques Ibériques de Colomiers.
Pendant le festival de Toulouse, La Biennale des Musiques Ibériques se met doucement en place avec projection de « Flamenco, Flamenco » de Carlos Saura, une lecture musicale, des spectacles en direction des scolaires. Mais on rentre dans le vif du sujet le mercredi 21 mars avec le dernier spectacle de Vicente Pradal, « Viento del Pueblo », consacré à Miguel Hernandez, le poète de Orihuela (province d'Alicante), né en 1910, autodidacte, berger, poète, engagé aux côtés des républicains pendant la guerre civile et mort à la prison d'Alicante en 1942. Vicente Pradal, né à Toulouse, est le petit fils d'un député républicain d'Almeria, fils du peintre Carlos Pradal. Ses spectacles sont aussi une histoire de famille et une histoire de talent. Son fils Rafael est un pianiste et un guitariste hors pair, quant à Paloma, sa fille, elle chante avec une émotion et une sensibilité rare pour son âge. Le violoncelliste, Emmanuel Joussemet, est un cousin.
Le jeudi, la chanteuse Montse Cortes représentera le chant gitan. Elle vient de Barcelone. Dans la formation qu'elle propose, on pourra apprécier un excellent bailaor, Alfonso Losa, dont la danse est empreinte de personnalité et d'originalité. En artiste invité, le guitariste Juan Carmona, Marseillais d'origine espagnole, qui s'est fait une place au soleil dans le milieu très fermé des guitaristes flamencos.
Le vendredi, place à Mercedes Ruiz et à « Perspectivas », spectacle présenté pour la première fois en France. On peut placer cette bailaora sans hésiter dans le quatuor de tête du baile féminin. Après avoir vu son spectacle « Mi ultimo secreto », j'avais noté : « La farruca, accompagnée par deux voix et une guitare, semble la libérer ». En « traje corto » blanc à passementeries noires, Mercedes n'est pas sans évoquer la Carmen Amaya de la jeunesse. Tel un feu follet, elle s'anime et entre dans le vif du sujet. Il y a tant d'énergie dans ce baile que le public croit que c'est la fin du spectacle et fait une ovation à Mercedes Ruiz qui est obligée de venir saluer. Vient la solea. Les musiciens descendent de leur estrade et forment un cercle autour d'elle. Et là le flamenco prend toute sa dimension. Commence une véritable apothéose. C'est un moment de flamenco pur, authentique. Sans aucune scories. Tout est à prendre. » Elle s'est entourée pour ce dernier spectacle des excellents chanteurs Menchora Ortega, David Lagos et Miguel Lavi et des guitaristes Santiago et Paco Lara. La mise en musique est de Santiago Lara.
C'est Farruquito et sa famille qui auront la responsabilité de clore cette biennale.
Nous ne pouvons regretter qu'une chose, c'est le chevauchement de deux manifestations de cette qualité-là. Mais ne boudons pas notre plaisir. Soyons sûrs que la Garonne va se parer aux couleurs du Guadalquivir.
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