Combattre les discriminations liées au genre dans l’UE

A l'occasion du 100ème anniversaire de la Journée de la Femme, le
8 mars 2011, la Suédoise Eva-Britt Svensson (Gauche unitaire européenne), présidente de la commission des droits des femmes au Parlement Européen, a présenté et commenté les premiers résultats de l'eurobaromètre du PE 'Combattre les discriminations liées au genre dans l'UE'. Réalisée par TNS Opinion, cette étude se décline en trois thèmes principaux : Les femmes et le processus décisionnel,
les inégalités entre hommes et femmes et la violence contre les femmes.

Eurobaromètre 'Combattre les discriminations liées au genre dans l'UE'

Les femmes et le processus décisionnel

Comment surmonter les obstacles rencontrés par les femmes pour accéder à des postes de responsabilités dans les milieux suivants?


Quelles sont les mesures les plus efficaces pour favoriser l'accès des femmes à des postes à responsabilités?

Quelles sont les raisons de la sous représentation des femmes en politique?

Comment améliorer la représentation des femmes en politique?

Quelles sont les raisons de la non participation aux élections?

Les inégalités entre hommes et femmes

Comment combler l'inégalité salariale entre les hommes et les femmes?

Comment concilier au mieux l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale?

Quelles sont les raisons de la précarité féminine?

La violence contre les femmes

Quelles actions de l'UE pour combattre la violence envers les femmes?

Comment s'assurer du respect d'une interdiction d'approcher sa victime?

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Les tendances générales

Cette enquête démontre que, progressivement, sur toutes les questions relatives à l'égalité des genres, hommes et femmes répondent dans des proportions similaires. On peut certainement se demander si ce centième anniversaire de la Journée internationale de la femme ne marque pas une étape sociétale importante qui pourrait contribuer à combattre et réduire efficacement l'inégalité des genres.

Les moyennes européennes doivent être complétées par une analyse des résultats nationaux qui peuvent s'avérer parfois différents. Contrairement à d'autres enquêtes et à certaines idées reçues dans le domaine de l'égalité des genres, on ne retrouve pas de tendances ou de logiques régionales à l'exception des pays nordiques.

L'un des grands enseignements de cette enquête tient au fait que, parmi toutes les mesures à prendre pour parvenir à l'égalité entre les hommes et les femmes, les Européens privilégient l'encouragement plutôt que la contrainte par la loi.

Ainsi, l'instauration de quotas féminins , que ce soit au sein des entreprises ou sur les listes électorales lors des élections, n'est soutenue en moyenne dans les deux cas que par 19% (18% pour les hommes et respectivement 19% ou 20% pour les femmes).

Toutefois, dans certains domaines, les femmes se prononcent légèrement plus en faveur que les hommes pour des mesures coercitives. Par exemple quant il s'agit de sanctions financières contre les entreprises qui ne respectent pas l'égalité salariale (22 % H, 27% F, +5) ou encore quant il s'agit de sanctions financières à l'encontre des partis politiques qui ne respecterait pas l'équilibre femmes/hommes recueille (15% H, 19% F, +4).

Quelques commentaires d'Eva-Britt Svensson

Concernant les mesures les plus efficaces pour favoriser l'accès des femmes à des postes à responsabilités et le fait que, dans l'étude, les personnes intérrogées, les femmes comme les hommes, donnent la priorité aux mesures d'encouragement plutôt qu'à l'instauration de quotas par la loi, Eva-Britt Svensson estime pour sa part que les quotas sont nécessaires. 'Ils sont d'autant plus nécessaires, dit-elle, que seules 3 % des grandes entreprises ont une femme à la tête de leur organe de décision suprême dans l'UE. Il faut se servir des quotas pour que les compétences des femmes soient davantage utilisées. Comme c'est le cas en Norvège. Et de poursuivre :
Il me semble que si l'appui au système des quotas n'est pas assez élevé dans l'eurobaromètre, c'est sans doute parce que les personnes interrogées ne le connaissent pas suffisamment.'

Comment concilier au mieux l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale ? Selon l'eurobaromètre, cet objectif est d'autant plus difficile à atteindre pour les femmes qui ont plusieurs enfants. Du reste, une récente statistique d'Eurostat révèle qu'au niveau de l'UE le taux d'emploi des femmes sans enfant est de 75% alors qu'il ne s'élève qu'à 54% pour les femmes avec trois enfants ou plus. A l'inverse, il est de 80% pour un homme sans enfant et de 85% pour un homme avec trois enfants ou plus.

Eva-Britt Svensson, condamne pour sa part, les stéréotypes persistants à propos des rôles des hommes et des femmes dans la société d'aujourd'hui.
«Les stéréotypes sexistes concernant les femmes n'ont toujours pas été dépassés, ce qui est grave car cela montre l'état ​​d'esprit qui conduit à des inégalités telles que la discrimination salariale. Ce sont toujours les femmes qui font le travail non rémunéré à la maison et s'occupent des enfants.'

Plus généralement, la présidente de la commission des droits des femmes au Parlement Européen estime que 'l'égalité des sexes est bénéfique pour la société dans son ensemble, pas seulement pour les femmes.' En effet, ne dit-on pas que
si les taux d'activité, d'emploi à temps partiel et de productivité des femmes étaient similaires à ceux des hommes, le PIB de l'UE augmenterait de 30 %!

Par Nicole Salez