Brigite Grésy, inspectrice générale des affaires sociales, propose 40 mesures pour rééquilibrer la situation dans le sens des femmes, dans son rapport préparatoire à la concertation avec les partenaires sociaux sur
l'égalité professionnelle entre les
femmes et les hommes.
Remis le 8 juillet 2009 au ministre du travail, Xavier Darcos, et à la secrétaire d'Etat, chargée de la solidarité et de la famille, Nadine Morano, ce rapport de 120 pages, pas moins, servira de base aux discussions qui se dérouleront à l'automne, dans le cadre de l'agenda social 2009. Et d'abord un constat plutôt sombre: les inégalités professionnelles entre les sexes perdurent en France et les femmes, quel que soit leur âge, restent à la traîne dans bien des domaines. Les causes ? « Les négociateurs négocient peu, les contrôleurs contrôlent peu, et les juges jugent peu », résume Brigitte Grésy.
Pour remédier à ces situations d'inégalités persistantes malgré les nombreuses lois votées sur le sujet, elle propose 40 mesures fortes. Zoom sur les principales mesures préconisées.
D'abord, simplifier les procédures de négociation et mettre en place des sanctions pour les entreprises récalcitrantes. Sur ce dernier chapitre, deux pistes sont envisagées : conditionner les allégements de charges, instaurer une taxe de 1 % de la masse salariale, comme c'est déjà le cas pour favoriser l'emploi des seniors.
Brigitte Grésy propose également de jouer la carte de la paternité et de réformer le congé parental, alors que ce dernier est pris par les femmes dans la plupart des cas. L'inspectrice générale des affaires sociales propose également de modifier le taux de majoration des heures complémentaires et de le faire passer 'à 25% dès la première heure complémentaire pour les contrats de moins de 16 heures par semaine». Elle suggère aussi de développer les conditions d'accès aux droits à la retraite et de favoriser la formation professionnelle.
Par ailleurs, si le rapport déplore « l'invisibilité des femmes dans les instances de décision », instances dirigeantes des grandes entreprises publiques, des sociétés cotées en bourse ou autres, il suggère d'imposer un quota de 20 % de femmes d'ici deux ans et 40 % d'ici six ans dans les conseils d'administration et de surveillance des grandes entreprises. 'Aujourd'hui, seulement 8% de femmes exercent dans les conseils d'administration des 500 premières entreprises françaises», pointe Brigitte Grésy. En cas de non respect des obligations de mixité, les entreprises pourraient voir les nominations des dirigeants annulées.
Le constat
Aucune des lois votées n'a inversé les grandes tendances constate le rapport de Brigitte Grésy. La 'discrimination' à l'égard des femmes se poursuit. Elles sont toujours plus nombreuses que les hommes à occuper des emplois précaires, à temps partiel, mal payés, peu qualifiés. Elles subissent toujours des écarts de salaires importants. Elles représentent les deux tiers des bas salaires et sont deux fois plus souvent au SMIC que les hommes. Qui plus est, 69 % des femmes cadres disent se heurter au fameux « plafond de verre », qui leur rend inaccessible les postes les plus haut placés. Et dernier constat et non des moindres: la crise aidant, les femmes connaissent un taux de chômage supérieur à celui des hommes. Pour plus de détails, lire l'article : Travail : différences de traitement des femmes
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