La Galerie Léage spécialisée dans le mobilier et les objets d'art du XVIIIe siècle a été fondée en 1972 par François Léage. Elle est aujourd’hui dirigée par son fils, Guillaume Léage.
Une galerie à découvrir tant pour la qualité que le goût des pièces présentées.
Vue de l’exposition Histoires de soie Galerie Léage. Crédit Photo : Lucile Casanova
Au croisement des arts décoratifs et de l’histoire
Guillaume Léage nous invite à partager un nouvel interlude et à découvrir une exposition dédiée à ces étoffes soyeuses qui harmonisent et embellissent l’espace décoratif au XVIIIème siècle.
La manufacture Prelle avec laquelle la Galerie Léage travaille depuis plusieurs années a accepté de participer à cette exposition en prêtant ses archives. Détentrice d’un savoir-faire exclusif, elle tisse au XVIIIème siècle des étoffes de soie pour des palais et châteaux dont ceux de Versailles ou du Louvre. Elle est la plus ancienne manufacture de soieries d’ameublement lyonnaises et l’une des rares maisons de soyeux lyonnais capable de réinterpréter des archives anciennes et en particulier celles du XVIIIème siècle.
Le parti pris de l’exposition est de vous faire découvrir des étoffes anciennes et des retissages contemporains aux côtés des meubles et objets d’art exposés
Vue de l’exposition Histoires de soie Galerie Léage. Crédit Photo : Lucile Casanova
Par-delà, les précieux documents qui ont servi pour effectuer le retissage de la chambre de Marie Antoinette, vous apprenez ce qu’est une « mise en carte ».
Plusieurs exemples sont montrés au rez-de-chaussée de la galerie et à l’étage où divers salons se succèdent.
La « mise en carte » vient après l’étape du dessin. Elle anticipe le comment les fils de trame et fils de chaine vont devoir se croiser lors du tissage. Il s’agit d’un outil technique.
Vue de l’exposition Histoires de soie Galerie Léage. Crédit Photo : Lucile Casanova
Un lampas qui signifie un morceau d’étoffe de soie est ici posé sur une commode. Il représente des Faisans sur un fond satin jaune. Cette étoffe a été réalisée d’après un dessin exécuté par Philippe Lasalle en 1775 pour Catherine II de Russie. Le tissage est contemporain. Il a été fait en 2010. Quant à la commode à deux tiroirs à palmes croisées et dragons, elle est de Charles Cressent. Elle date du début de l’époque Louis XV, vers 1745-1750. Son placage d’amarante et de satiné, ses bronzes ciselés, ajourés et dorés s’accordent avec le dessus en marbre brèche d’Alep.
Vous voici introduit au cœur d’une esthétique proprement onirique.
Dessins complexes et couleurs lumineuses
La gamme d’harmonie de couleurs au XVIIIème siècle peut être réinterprétée dans des couleurs plus contemporaines parfois.
Vue de l’exposition Histoires de soie Galerie Léage. Crédit Photo : Lucile Casanova
La technique du broché permet d’effectuer une broderie à l’intérieur du tissage. Impossible de réaliser plus de 2 cm par jour. Seulement, quelques personnes en France savent travailler sur des métiers à bras. On parle de métiers traditionnels. Ils sont à ce jour encore non protégés comme un grand nombre d’autres savoir-faire traditionnels qui peuvent encore et doivent être sauvés aujourd’hui à titre patrimoniale.
Corriger / embellir le monde des choses par une pratique luxueuse et esthétisante
Le brocart est une étoffe de soie rehaussée de dessins brochés d’or et d’argent
Certains motifs nommés les « bizarres » apparaissent dans l’exposition. Ils surprennent. Ils correspondent à des étoffes d’inspiration asiatique qui décrivent des motifs quasi abstraits modernistes avant l’heure. Les velours de soie ciselés de soie et d’argent sont les plus classiques et difficiles à créer. Les plus chers à réaliser. Ces velours ciselés et brochés se retrouveront également dans le costume à la française. On admire un gilet dans une vitrine et plus loin un motif régence de dentelle nous ramène à l’ameublement et au goût d’une époque.
Vue de l’exposition Histoires de soie Galerie Léage. Crédit Photo : Lucile Casanova
Angel Toutpourlesfemmes