L'exposition « Droits de regards : Amnesty International et les photographes », ouvre ses portes à la galerie Fait et Cause de Paris jusqu'au 2 juin 2012. Retour sur les cinquante ans d'une précieuse collaboration entre l'action d'Amnesty International et un photojournalisme engagé.
Depuis cinquante ans, Amnesty International témoigne de la violence du monde entier. Conçue pour poser un regard différent sur cinquante ans de lutte au nom des droits humains, l'exposition « Droits de Regards » rappelle le lien étroit qui unit Amnesty International et les photographes depuis 1961.
L'engagement photographique
La galerie présente un minutieux travail d'enquêtes à travers une sélection de photographies, qui met en lumière le rôle proéminent joué par la photographie dans la défense des Droits Humains.
Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France, explique :
« Au-delà d'un éclairage sur les combats au cœ,ur d'Amnesty International, nous espérons que cette exposition apporte un « autre » regard sur le monde qui ne se contente pas du fatalisme , un regard à travers lequel les injustices ne sont pas inévitables ».
Les images deviennent un appui déterminant dans les combats de cette organisation. Ses objectifs ? Identifier, illustrer, nommer ces violations des droits humains, préserver des traces, rechercher des témoignages, réunir des preuves, reconstituer les faits, poursuivre les coupables, traduire devant la justice, demander réparation, pérenniser la mémoire des morts.
Faire réagir et faire agir
Le but de l'exposition n'est pas d'illustrer les combats et le travail d'Amnesty International mais de faire dialoguer deux écritures complémentaires pour décrire et mieux dénoncer la violence d'un monde complexe.
L'affaire de tous requiert la mobilisation de chacun. Dévoiler, donner à voir, faire prendre conscience : c'est en ces points que convergent les photographes et Amnesty International.
De l'icône incontestée à la polémique réaffirmée
Devant le Pentagone, lors d'une marche pour la paix au Vietnam, Jan Rose Kasmir donne un beau visage à la jeunesse américaine, Washington, 21 octobre 1967
Des images les plus iconiques aux témoignages les plus intimistes, des engagements personnels aux victoires collectives, ces photographies montrent également toute la complexité d'un combat qui n'est pas linéaire.
Entre le silence et les cris, l'odeur de la misère et le bruit du mal, la percussion des mots et la profondeur des causes, c'est à la manière d'un zapping que les violations des droits de l'Homme se succèdent :
« Lorsque l'on voit des photographies, on ne fait plus que regarder des images », affirme Michel Christolhomme, commissaire de l'exposition.
Une exposition à visée pédagogique
Une piqûre contre l'oubli. L'exposition invite surtout à ne pas oublier cette histoire mouvante d'un monde en perpétuelle évolution, à en cerner les enjeux et à comprendre le sens de cet engagement.
« La photographie joue un rôle déterminant dans la dénonciation et la prise de conscience des violations des droits humains ainsi que sur l'évolution des mentalités, notamment des publics les plus jeunes », poursuit Michel Christolhomme.
Le règne du photojournalisme
Si Amnesty International a choisi de s'associer aux plus grands noms du photojournalisme qui façonnent l'identité de l'association, c'est précisément dans cette perspective : les images donnent à voir ce que les rapports dénoncent.
L'exposition propose une issue pleine d'espoir portée par la mobilisation. On retrouve ainsi certaines figures emblématiques, telles que Nelson Mandela ou Martin Luther King, qui sont reconnues internationalement pour avoir contribué à modifier la perception des événements dont elles témoignent.
« Droits de regards » invite donc au bilan, à une prise de conscience mais avant tout à une prise de recul sur la signification que recouvre ce demi-siècle de combats et de mobilisations. Cette quête de vérité motive toujours l'ensemble du travail d'un mouvement qui a depuis acquis une dimension internationale.
Une exposition incontournable !
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Exposition « Droits de regards »
Du 12 avril au 2 juin 2012
Galerie Fait et Cause
58 rue Quincampoix - 75004 Paris
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