Jusqu'au 5 mars 2017 au Musée d'Orsay à Paris. Retrouvez le regard d’un artiste du groupe des impressionnistes, fauché à 29 ans par la guerre franco-prussienne en 1870, lors d’un combat, en 11 sections et un chef d’oeuvre.
Bazille ou La belle jeunesse de l’impressionnisme au Musée d'Orsay
Frédéric Bazille: sa vie, ses centres d’intérêts et ses passions.
Organisée de façon thématique et chronologique, l’exposition contextualise les œuvres de Bazille en les plaçant en regard de celles d’autres artistes de son temps, comme Delacroix, Courbet, Manet, Monet, Renoir, Fantin-Latour, Guigou, Scholderer ou encore Cézanne.
Bazille peintre d'histoire
Frédéric Bazille (1841-1870) L’Atelier de la rue La Condamine, 1869-1870 Huile sur toile, 98 x 127 cm Paris, musée d’Orsay, legs de Marc Bazille, 1924 © Photo musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt - L'impressionnisme au musée d'Orsay - Toutpourlesfemmes
Un « pur chevalier » dixit Renoir et Monet
Né en 1841 à Montpellier, il est issu de la bourgeoise protestante. Il est le fils d’un sénateur de l’Hérault, riche viticulteur. Il mène de front des études de médecine et d’art. L’art l’emporte en 1864. Bazille fut tué le 28 novmbre 1870 aux combats de Beaune-la-Rolande. Il laisse un vide immense. Ses amis artistes se souviennent de lui: Renoir et Monet, en particulier. Il a peint leur jeunesse et la vie du temps des impressionnistes dans son atelier de la rue de la Condamine.
La jeunesse aime ce qui choque et la révolution
Dans les années 1860 pour se former et faire carrière, L’Ecole des Beaux-Arts est une étape obligée néanmoins bon nombre d’impressionnsites n’y font qu’un passage rapide. Bazille rencontre Monet, Renoir et Sisley dans l’atelier du peintre suisse Charles Gleyre, mais rapidement, ils veulent se former eux mêmes. Ils créent une communauté fraternelle qui partage, un apprentissage autodidacte avec un ennemi commun : l’Académisme.
Les impressionnistes se reconnaissent pourtant 2 maîtres Courbet et Manet : deux artistes révolutionaires . Courbet pour le réalisme, Manet pour l’élégance au cœur de la vie moderne et les deux pour leur propension à faire scandale.
La vie d’atelier entre solitude et camaraderie est marquée par l’entraide et l’émulation
Bazille aura dans Paris plusieurs ateliers où se retrouvront les peintres. Bazille héberge Monet et lui achete des tableaux payables par mensualités, dont la célèbre œuvre : Les femmes au Jardin.
Claude Monet (1840 – 1926) Femmes au jardin, 1866 Huile sur toile, 255 x 205 cm Paris, musée d’Orsay © Photo RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski - L'impressionnisme au musée d'Orsay - Toutpourlesfemmes
On pose les uns pour les autres. Bazille pose à Chailly dans Le Déjeuner sur l’herbe de Monet.
Claude Monet (1840 – 1926) Bazille et Camille, 1865 Huile sur toile, 93 x 68,9 cm Washington, National Gallery of Art, Ailsa Mellon Bruce collection © Courtesy National Gallery of Art, Washington, NGA Images - L'impressionnisme au musée d'Orsay - Toutpourlesfemmes
Camille la femme de Monet et Bazille servent de modèles à Monet.
Puis c'est au tour de Renoir de peindre Bazille.
Auguste Renoir (1841-1919) Frédéric Bazille peignant « Le héron aux ailes déployées », 1867 Huile sur toile, 105 x 73,5 cm Paris, Musée d’Orsay, en dépôt au musée Fabre, Montpellier, legs de Marc Bazille, 1924 © Photo Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt - L'impressionnisme au musée d'Orsay - Toutpourlesfemmes
Bazille est représenté en action, sérieux, saisit dans son cœur d'un métier décrié par la Bourgeoisie: Trop bohême.
On vit ensemble, on parle, on échange, on échange des œuvres, on économise le prix d’un modèle professionnel,…on sera célèbre un jour et on se f.. de l’Académie.
L’érotisme
Frédéric Bazille (1841-1870) La Toilette, 1870 Huile sur toile, 130 x 128 cm Musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole, don Marc Bazille, 1918 Montpellier, Musée Fabre, Montpellier Méditerranée Métropole © Cliché Frédéric Jaulmes - L'impressionnisme au musée d'Orsay - Toutpourlesfemmes
Quand on fait venir des modèles à l’atelier, on est libre dans sa façon de représenter ses sujets. Les impressionnistes cherchent à faire apparaître un nu réaliste, tel qu'un sujet comme un autre. Le nu appartient aux scènes de la vie journalière romancée. Le nu n’a plus de raisons de se cacher derrière un sujet mythologique où se tenir éloigné du regard des femmes et des enfants, au nom de la morale et la bienséance. La femme est femme offerte quoique pensive...
Frédéric Bazille (1841-1870) La Robe rose, 1864 Huile sur toile, 147 x 110 cm Paris, musée d’Orsay, legs de Marc Bazille, 1924 © Photo musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt Image de la vie bourgeoise - L'impressionnisme au musée d'Orsay - Toutpourlesfemmes
Une italienne est venue poser. Elle incarne l’idéale de la jeune femme étonament déchaussée, romantique incluse dans sa rêverie et dépente dans un paysage de plein air qui montre que Bazille a retenu la leçon de Monet. Les impressionnistes sont les peintres de la vie moderne chère à Baudelaire et Bazille bille en tête de la peindre, l'embellir pour la faire entrer dans la Grande Peinture.
Le chef d’œuvre de Bazille : La réunion de famille
Frédéric Bazille (1841-1870) La Réunion de famille, 1867 Huile sur toile, 152 x 230 cm Paris, musée d’Orsay © Photo musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt - L'impressionnisme au musée d'Orsay - Toutpourlesfemmes
Ce tableau remarqué par Zola possède un effet d’instantanéité très singulier. Bazille adopte un plan large où il fait poser dans la tradition du portrait collectif photographique sa famille. Nous sommes à Méric, la demeure familiale. Bazille s’est placé dans la composition , il est le personnage tout à fait à gauche. La famille est au complet. Il rend hommage à sa famille. La composition géométrique (3 triangles de personnages ) stabilise le rectangle de manière invisible. La peinture par son grand format et ses couleurs transcende le réalisme photographique . La lumière anime de motifs le sol au premier plan ainsi que chaque visage de manière uniforme. Une ligne de force circulaire avec les décrochements sépare les personnages à l’ombre du chataîgner d’un paysage lointain et réaliste entre terre ocre clair, verdures et ciel pomelé très Monet ou Sisley. Une élégance (La Dernière Mode) très influencée par Manet, nous redit, l’importance des influences. On ne peut que rêver de ce qu’aurait pu être le developpement de cet artiste à l’issue de cette présentation organisée par le Musée d’Orsay, le Musée Fabre de Montpellier et la National Gallery of Art de Washinghton.
INFOS PRATIQUES
Jusqu'au 5 mars 2017 au Musée d'Orsay à Paris
Horaires : tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h, le jeudi jusqu’à 21h45. Tarification / droit d'entrée à l’exposition et au musée : tarif unique : 12 € / tarif réduit : 9€ /gratuits pour les – de 26 ans résidants ou ressortissants de l’un des pays de l’Union européenne Accès : entrée par le parvis, 1, rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris Informations et standard : www.musee-orsay.fr - +33 (0)1 40 49 48 14
Caroline Benzaria
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