Une belle mise en scène, quatre acteurs investis pour jouer Démons, au théâtre du Rond-Point, un mélange de Qui a peur de Virginia Woolf et de Scènes de la vie conjugale de Bergman.
Lars Norén, auteur suédois, nous montre un homme et une femme qui s’aiment mais ne peuvent vivre ensemble mais qui s’aiment. Katarina (Marina Foïs) et Franck (Romain Duris) forment un couple que l’on dirait beau et même parfait dans leur appartement chic. Mais à travers les baies vitrées (magnifique décor tournant) le couple s’invective, se bat mais ne se rompt pas. La mère de Franck vient de mourir mais elle est toujours présente. Ses cendres attendent leur « inhumation » dans l’entrée. Pour passer la soirée, le couple convie un jeune ménage fraichement parents, Anaïs Demoustier et Gaspard Ulliel.
Au fur et à mesure des échanges salés des ainés, les plus jeunes, en miroir, s’écharpent à leur tour. Les mâles se confrontent alors que les femelles séduisent. Un jeu où l’on s’enlace pour mieux s’étrangler à moins que ce ne soit le contraire. Au fur et à mesure que l’appartement tourne sur lui-même les perspectives de chacun, changent.
Romain Duris, vénéneux et amoureux mène la danse avec Marina Foïs lasse et séductrice, devant Gaspard Ulliel, fatigué mais pas dupe et Anaïs Demoustier, faussement naïve. Si la pièce est bien écrite, la mise en scène et la direction d’acteurs, donne son originalité à un sujet jamais épuisé.
Démons de Lars Norén mise en scène Marcial Di Fonzo BoThéâtre du Rond-Point jusqu’au 11 octobre 21h et dimanche 15h.
Par Véronique Guichard
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