Les comédies du mois de mars nous réservent de belles surprises. Agréables moments en perspective en attendant le printemps.
Les comédies pour se détendre
Aux Bouffes Parisiens, Stéphane Plaza bien entouré, avec en tête Arnaud Gidoin, joue les amnésiques à 21h tandis que Jean Piat évoque sa vie et sa carrière à 19h. Au Tristan Bernard, une troupe survoltée essaye de sauver une soirée d’anniversaire de mariage qui tourne à l’énigme policière…Au théâtre des Variétés, comédie encore mais romantique avec Corinne Touzet, femme d'affaires qui a fort à faire pour remettre le clochard Christian Vadim sur le droit chemin, à moins que ce ne soit le contraire. Au théâtre Montparnasse, encore de l'amour mais chez les séniors, celui-là. Patrick Chesnais et Evelyne Buyle incarnent un vieux couple qui réinvente le ménage à trois pour satisfaire le mari, la femme, et l'amante. Original. Des duos, un monologue et une troupe, de quoi nous faire sourire et rire.
Aux Bouffes Parisiens, Le Fusible: Stéphane Plaza (oui l’agent immobilier !) nous amuse avec LeFusible. Bien entouré de comédiens expérimentés et talentueux, l’animateur tient la route dans un boulevard classique aux répliques savoureuses, malgré quelques baisses de tension.
Paul est sur le point de vendre son affaire à une russe sexy mais dangereuse, de quitter Valérie, sa femme et de partir à Bali avec Valérie II (comme Jean-Paul II), sa maitresse qui est aussi son avocate. Mais un court-circuit va provoquer l’explosion du four projetant Paul dans l’amnésie et nous dans la troisième dimension des quiproquos. Michel, son fidèle ami et associé mais aussi boulet patenté, va l’aider ou… l’enfoncer dans la reconquête de sa femme. Soyons franc, Le Fusible n’est pas aussi réussie que « Hier est un autre jour » la première pièce de Sylvain Meyniac qui a fait un triomphe avec Daniel Russo (reprise au Palace en ce moment).
Quelques petites baisses de régime dans l’histoire, qui n’altèrent pas l’ensemble. Le rythme de la troupe et la mise en scène enlevée d’Arthur Jugnot, font qu’on ne débranche pas trop. Stéphane Plaza est globalement juste, appliqué et dans le rythme. Il forme avec Arnaud Gidoin, lunaire à souhait, un duo style clown blanc et Auguste très réussi. Filles ultra- sexy et drôles(Gaëlle Gauthier, Juliette Meyniac, Irina Ninova), extravagances (Arnaud Gidoin en roi lion vaut le détour ainsi que le médecin complètement déjanté, Philippe Dusseau), trouvailles et bonnes répliques nous font passer un excellent moment. Et c’est déjà pas mal !
Le 8 mars: représentation exceptionnelle pour la Journée de la Femme et tarif spécial pour toutes les « Valérie » sur le site du théâtre et par téléphone 01 42 96 92 42.
A 19h Jean Piat joue Pièces d’identité, un spectacle où le comédien de 91 ans raconte sa carrière placée sous une bonne étoile. Il ponctue son récit en disant des textes qui ont marqué son parcours à l’école, au Conservatoire, à la Comédie Française, au boulevard... Le spectacle se déroule comme une conversation agréable entre le comédien élégant et les spectateurs acquis qui le connaissent bien, tout autant que les époques qu’il évoque. Un moment entre parenthèse pour un comédien qu’on a plaisir à entendre. Jusqu’au 30 avril
Au théâtre Fontaine, Rumeurs : Il se dit que la pièce est complètement barrée et drôle. Je dirais plus hystérique, bruyante et assez drôle. Pas la comédie de l'année mais bon, ça détend.
Ce soir c'est l'anniversaire de mariage de Charly et Myra. Les premiers invités arrivent, son avocat (Alain Bouzigues) et sa femme (Marie Montoya), elle aussi avocate. Seulement voilà, pas de domestiques, le dîner est loin d'être prêt et à l'étage, Charly couvert de sang, est inanimé. Problème pour l'avocat: Charly est adjoint au maire de New-York alors il faut que l'affaire ne s'ébruite pas. S'il a essayé de se suicider, la police va l'embarquer. Le suicide est un délit. Si sa femme lui a tiré dessus, c'est le scandale. D'où la panique de l'avocat qui va essayer de cacher aux invités qui se succèdent la vraie raison de l'absence des hôtes, surtout que la vraie raison il ne la connait pas, Charly n'ayant rien dit avant de s'endormir. D'où des tonnes d'explications sans queue ni tête aux amis qui eux aussi sont bien névrosés... Le tout part dans une hystérie collective à coups de portes qui claquent, de montée et de descente d'escalier, de parler rapide... ça court, ça court...
Si les 10 comédiens donnent de leur personne pour être à la hauteur du rythme effréné de la pièce de Neil Simon, auteur reconnu d'excellentes comédies, Marie Montoya tire son épingle du jeu. Elle est hilarante dans la finesse et la nuance en femme dépassée par les événements. [youtube https://www.youtube.com/watch?v=bzFY15b4YfE&w=640&h=360]
Au théâtre des Variétés:
Un nouveau Départ: Corinne Touzet, femmes d'affaires énergique et pleine de certitudes ne fait confiance qu'à elle-même. Bousculée par sa fille adolescente et idéaliste (Fanny Guillot), Catherine, invite à diner, le soir de Noël, Michel (Christian Vadim), le sdf qui squatte son palier (Christian Vadim). Contraint et forcé, il accepte et …reste.
Catherine, la battante, a trouvé un challenge à sa hauteur: donner un nouveau départ à son protégé, victime de la crise économique. Mais Michel, homme gentil, un peu perdu, ne va pas être aussi malléable que cela. Surtout qu'il n'est pas insensible au charme de son hôtesse qui elle, a mis de côté sa vie de femme. La pièce est une comédie romantique délicate et pleine de charme, un peu comme ces comédies américaines en noir et blanc pleine de peps où les personnages se chamaillent avant de tomber amoureux. Le duo Corinne Touzet- Christian Vadim est très juste. Elle, apporte son énergie et son élégance, lui, son côté affable et énamouré, à cette pièce bien écrite par Antoine Rault et mis en scène avec légèreté par Christophe Lidon. Le décor de Catherine Bluwal évoquant en quelques traits, un appartement haussmannien est très réussi. Un joli moment où l'on s'amuse agréablement.
Au théâtre Montparnasse:
Evelyne Buyle et Patrick Chesnais forment un vieux couple. Les enfants sont partis. Bernard aime Annie, seulement Bernard a encore des besoins que son épouse ne tient plus à satisfaire. Elle le laisse libre d'aller voir ailleurs…ce qu'il a déjà fait en allant voir la voisine (Véronique Boulanger).
Mais la voisine veut avoir son Bernard pour elle toute seule. Alors Bernard déménage…mais Annie ne peut vivre sans Bernard. L'idée du ménage à trois fait son chemin à la grande surprise des fils de la famille choqués de la solution... Il va falloir songer à organiser une vie pour que tout le monde y trouve son compte et là c'est pas gagné! Le sujet au théâtre est original. La pièce d'Ivan Calbérac aborde le sexe des seniors mais aussi le prolongement de la vie et de ce qu'on est prêt à faire par amour. Le spectacle de Chesnais, champion des hésitations et des onomatopées, pris entre ces (ses) deux femmes est très drôle. Evelyne Buyle joue tout en subtilités. Un bon spectacle à partager avec ses aïeux!
A venir trois spectacles intrigants: La Rivière à la Comédie des Champs-Elysées, Traces à Bobino et Patrick Poivre d'Arvor en psy dans Garde Alternée aux Mathurins.
Par Véronique GUICHARD
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