Adèle est une espiègle blondinette de 4 ans. Comme beaucoup d’enfants dans le monde, elle attend Noël mais il va faire si chaud là où elle vit que le Père Noël risque bien d’y étouffer sous sa barbe. Comment vit-on Noël en pleine savane africaine lorsque l’été bat son plein ? On laisse Adèle nous le raconter.
A la rencontre d'Adèle
Comment le Père Noël fait-il pour apporter des cadeaux en Afrique du sud ?
Dans le vaste salon d’accueil du lodge qu’ont acquis ses parents, Sophie Vaillant et Ludovic Caron, dans la réserve privée de Nambiti en Afrique du Sud, Adèle court comme un petit furet. Elle avait deux ans lorsqu’ils sont venus s’y installer. Autant dire qu’ici c’est vraiment son pays.
Noël ? Un casse-tête pour ses parents mais pas pour Adèle. La première année, explique Sophie, vers la fin décembre j’ai cherché un sapin à Laydismith (la ville la plus proche). Ils en vendent, certes en pot, mais toutes leurs branches sont grillées par le soleil pendant leur transport en camion. Il faut dire qu’en décembre, en Afrique du Sud, c’est le plein été. Les sapins ne résistent pas à la trentaine de degrés qu’affiche le thermomètre. La première année, la famille a donc fait appel au plan B : un sapin maison de fortune, créé avec des baguettes de bois posées en dégradé sur un mur et beaucoup de bougies à ses pieds.
Comme le Père-Noël sait parfaitement s’adapter, c’est sur la terrasse qui surplombe la savane environnante ou près du sapin qu’il vient apporter des cadeaux. Et s’il n’y a pas de cheminée, selon Adèle, c’est simple : il passe par la fenêtre. Après avoir croisé quelques éléphants et quelques girafes à coup sûr. Et pas le moindre renne en vue. Aucun masochiste en vue non plus qui ambitionne de se déguiser par 35 degrés avec un manteau rouge, une longue et laineuse barbe blanche et des bottes ! Donc c’est de nuit, parce qu’il fait un peu moins chaud, que le célèbre barbu va passer dans les rêves d’une petite fille. Et le 25, à son réveil, qu’il aura déposé sa précieuse livraison.
Depuis l’an dernier Sophie et Ludovic se sont résolus à acheter, en France, un faux sapin de 3 mètres avec les boules et tout le décorum de Noël intégré. Adèle s’en souvient.
Dans cette réalité exotique de Noël en Afrique, ce qu’elle a bien retenu, c’est que le Père Noël existe, qu’il vit « tout là-haut, très loin, avec des pingouins ». « Il a des moustaches, plein de cheveux, des bottes et un pantalon mais aussi… un short. Et bien sûr, il faut lui commander des cadeaux. Pour Adèle toutes ses commandes concernent … cherchez l’erreur : la Reine des Neiges et tout particulièrement « plein, plein, plein des bijoux de la Reine des Neiges ». Et des poupées Barbie aussi.
Evidemment il n’y aura pas de neige à Noël. En journée ce sera plutôt un plongeon rafraîchissant dans la piscine d’Esiweni Lodge et peut-être une balade avec le ranger à la rencontre des lions, des impalas, des girafes ou des éléphants. Mais quand même la neige, Adèle en a une petite idée : « c’est blanc, quand ça tombe c’est tout froid mais par terre c’est tout chaud ». Inutile de mettre des bottes : Adèle pense qu’on peut fort bien y marcher pieds-nus.
Un Noël décidément bien différent de celui des enfants de France mais pour elle, c’est un peu Noël toute l’année. Le merveilleux se trouve autour d’elle tous les jours. Bien des petites filles de son âge en France vont, elles aussi, avoir des cadeaux à l’effigie de la Reine des Neiges mais aucune, comme Adèle, ne va pouvoir regarder par sa fenêtre se balader nonchalamment un troupeau d’éléphants ou de petits lionceaux chahuter avec leur mère. Disney a imaginé la Reine des Neiges. Pour Adèle, petite princesse du soleil, le monde de Disney est bien vivant et devant sa maison.
Par Evelyne Dreyfus
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