José Martinez, le nouveau directeur de la danse de l'Opéra de Paris, l'avait bien dit : ses prochaines étoiles seraient nommées au fil de l'eau, sans effet d'annonce, "quand ils ou elles seraient prêt(e)s".
Et en voyant danser Bleuenn Battistoni hier soir dans La fille mal gardée, le doute n'était pas permis : le moment était venu. La beauté de sa danse, le naturel de son jeu, la maturité de son interprétation, c'était bien une étoile désormais, qui dansait le rôle de Lise aux côtés de Marcelino Sambé, une star du Royal Ballet de Londres, invité pour quelques représentations.
Bleuenn Battistoni, engagée dans le corps de ballet de l'Opéra de Paris en 2017, avait connu une progression éclair après les années covid. Si elle avait eu l'occasion de montrer l'étendue de son talent avec des rôles de soliste dans Mayerling et La Bayadère, c'est en remplaçant au pied levé et avec cran une danseuse blessée le soir même de ses adieux à la scène, dans l'exigeant rôle-titre de Giselle, qu'elle s'était plus largement fait connaitre.
Promue première danseuse l'année dernière (nous l'avions rencontrée à cette occasion), rien ne semblait pouvoir arrêter son ascension. La voici donc couronnée du titre d'étoile, qui vient récompenser son talent évident et la finesse de son travail.
Bleuenn dansera encore dans La fille mal gardée ce dimanche 31 mars, puis interprétera Giselle - en entier cette fois - au mois de mai.
Allison Poels Toutpourlesfemmes