Elles viennent de se produire à la Grande Halle de la Villette. En cette fin mai 2010, les Mahotella Queens ont fait rire, swinger bref, enchanté une salle comble. Les mamies d'Afrique du Sud chantent, dansent avec une énergie inoxydable depuis plusieurs décennies. Elles ont toutes trois entre 65 et 70 ans.
Les Mahotella Queens, depuis plus de 40 ans, transportent leur formidable énergie à travers le monde. Militantes anti-apartheid, elles transforment leurs souffrances et celles de leur communauté en chants et danses, dans ce qui est devenu un nouveau style musical : le Mbaquanga. Mbaquanga veut dire 'fait maison'. Il mélange les musiques traditionnelles d'Afrique du Sud (zoulou, xhosa, shangaan..), le marabi (jazz local né dans les années 1920), la soul music, des rythm'n' blues et du gospel. Sa popularité est née de ce coktail musical et des paroles qui rapportent les faits de la vie quotidienne, dérisoires ou majeurs.
L'histoire des Mahotella Queens commence dans les années 1960. Le plus important studio d'enregistrement recherche alors de jeunes artistes noirs.
Hilda Tloubatla, Mildred Mangxola et Nobesuthu Mbadu, trois jeunes filles qui chantent chacune dans la chorale de leur église, sont retenues pour devenir les choristes-danseuses de Simon Mahlathini. Nous sommes en 1964 à Johannesbourg et Nelson Mandela vient d'être incarcéré à Robben Island.
Le Mbaquanga deviendra l'un des symboles culturels de la résistance anti-apartheid. L'engagement de Malhathini et des Mahotella prendra une dimension internationale ave le 'tube' Kazet. Il sera repris en français par Lizzi Mercier Descloux sous le titre Où sont passées les gazelles ?, qui raconte la destruction d'un township par les bulldozers.
Aujourd'hui, les Mahotella Queens se produisent sur les scènes du monde entier. Elles ont reçu des récompenses prestigieuses dont le Womex d'or en 2000.
http://mahotella_queens.mondomix.com/fr/video3102.htm
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