Ingrid Jonker, moins connue que Nadine Gordimer, était une écrivaine d'Afrique du Sud, de langue afrikaans et issue de la communauté afrikaner. Née en 1933 dans la province du Cap, cette poétesse s'est suicidée à l'âge de 32 ans.
En 1963, publication d'un nouveau recueil de ses poèmes. Il est mal accueilli par la communauté Afrikaans. Nationaliste et conservatrice cette communauté la classe - et surtout la déclasse - comme progressiste au côté des écrivains Breyten Breytenbach, André Brink - dont elle fut la compagne-, Adam Small et Bartho Smit (les Sestigers).
Ingrid Jonker est désormais cataloguée comme une opposante politique au régime en place. Son père, député du parti national, président de la commission de censure du parlement sud-africain, est amené à renier publiquement sa fille, en plein débat parlementaire. Fait aggravant Ingrid Jonker à la même époque, enceinte décide d'avorter. Or l'avortement était un crime selon les lois sud-africaines de l'époque.
Dépressive, Ingrid Jonker mit fin à ses jours en juillet 1965, en se noyant au large d'une plage du Cap.
Les poèmes d'Ingrid Jonker ont été traduits en français, allemand, polonais, zoulou, néerlandais et hindi.
Le prix Ingrid Jonker récompense les meilleurs jeunes poètes de langue afrikaans ou anglaise.
Durant son discours d'ouverture de la session parlementaire le 24 mai 1994, Nelson Mandela lut le poème « Die Kind » au sujet d'un enfant noir tombé sous les balles d'un policier blanc.
En 2004, Ingrid Jonker reçut à titre posthume la médaille de l'ordre de Ikhamanga pour sa contribution à la littérature sud-africaine et pour son combat pour les droits de l'homme.
>>Lire aussi
- Afrique du Sud : femmes remarquables
- Apartheid, les reportages-photos de Marie-Laure de Decker
- Les Femmes bâtisseuses
- Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature, 1991
- BD : « ma mère était une très belle femme »
- Musique : les Mahotella Queens
Par
Ajouter un commentaire