Réunion des chefs d'État et de gouvernement de l'UE
Sur fond de perspectives économiques peu encourageantes.
Les Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se réuniront vendredi 7 novembre à Bruxelles en vue du prochain G20 sur la crise financière, prévu à Washington le 15 novembre. En attendant, les prévisions économiques pour 2008-2010 publiées par la Commission européenne le 3 novembre ne sont guère réjouissantes. En perspective : arrêt de la croissance économique, hausse du chômage et des déficits publics. Une note positive cependant, la baisse de la pression inflationniste.
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Une réunion informelle des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se tiendra à Bruxelles, vendredi 7 novembre,
sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Président du Conseil européen. Cette réunion s'inscrit dans la perspective du sommet international sur la crise financière du 15 novembre 2008 qui aura lieu à Washington.
En attendant, les prévisions économiques pour 2008-2010 publiées par la Commission européenne le 3 novembre ne poussent guère à l'optimisme. Dans l'UE, comme en France.
Selon la Commission, les économies européennes sont fortement touchées par la crise financière, qui aggrave la correction intervenue sur les marchés immobiliers dans plusieurs économies à un moment où la demande extérieure fléchit rapidement. Alors que les importantes mesures prises pour stabiliser les marchés financiers commencent à rétablir la confiance, la situation reste précaire et les incertitudes liées aux prévisions considérables.
Une croissance en diminution rapide
La Commission prévoit néanmoins que le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait diminuer au troisième trimestre de 2008 à la fois dans l'UE et dans la zone euro en partie à cause de la conjoncture extérieure. En 2008, la croissance globale de l'UE passerait à 1,4 %, soit la moitié de celle de 2007, avant de marquer un arrêt en 2009, avec 0,2 %, et de repasser à 1,1 % en 2010.
La France devrait terminer l'année 2008 sur une progression de 0,9 % de son PIB, selon la Commission.
La récession devrait frapper plusieurs pays en 2009: le Royaume-Uni (avec un recul de 1 % de son PIB), l'Irlande (—, 0,9 %), et l'Espagne (—, 0,2 %), en particulier à cause de l'écroulement de leur marché immobilier. Les trois grandes économies de la zone euro, l'Allemagne, la France et l'Italie, sont également menacées par la récession, même si leur croissance devrait être nulle l'année prochaine.
Ralentissement de l'investissement
L'investissement, moteur principal de la dernière reprise économique, connaît un ralentissement particulièrement marqué, en reflétant l'impact de chocs multiples: une demande en baisse et une nette diminution de la confiance des investisseurs, des conditions de financement plus strictes et une baisse de la disponibilité du crédit.
La consommation pourrait rester hésitante même si la croissance du revenu disponible réel devrait reprendre à mesure que l'impact inflationniste des prix des matières premières s'estompe.
Les exportations nettes devraient influencer favorablement le PIB, en partie grâce à la récente dépréciation des taux de change effectifs réels de l'euro.
Emploi et finances publiques en première ligne
Environ 250 000 emplois devraient être créés dans l'UE et 500 000 dans la zone euro au cours de la période 2009-2010, des chiffres bien inférieurs aux 6 millions d'emplois créés pendant la période 2007-2008 dans l'UE (dont 4 millions dans la zone euro). Par conséquent, alors qu'il avait atteint son niveau le plus bas depuis plus de dix ans, le taux de chômage augmenterait d'environ un point de pourcentage au cours des deux prochaines années. Il atteindrait 7,8 % dans l'UE et 8,4 % dans la zone euro en 2009 et augmenter encore en 2010.
La France pourrait connaitre un taux de chômage de 8 % en 2008, 9 %, en 2009 et 9,3 % en 2010, selon la Commission.
Ces perspectives peu encourageantes devraient également avoir un effet négatif sur les finances publiques: le déficit des administrations publiques passerait de moins d'1 % du PIB en 2007 dans l'UE à 1,6 % en 2008, 2,3 % en 2009 et 2,6 % en 2010, dans l'hypothèse habituelle de politiques inchangées. Pour la zone euro, le déficit passerait de 0,6 % du produit intérieur brut en 2007 à 1,3 % cette année, 1,8 % en 2009 et 2 % en 2010. La plupart des pays seront concernés, estime la Commission, mais de façon très différente. Les perspectives budgétaires sont aussi assombries par les incertitudes liées aux conséquences budgétaires des mesures de sauvetage financier.
En France, le déficit devrait se situer à 3 % du PIB cette année, puis grimper à 3,5 % en 2009, 3,8 % en 2010.
Diminution de l'inflation
Bonne nouvelle !l'inflation devrait poursuivre sa décrue notamment grâce au recul des prix pétroliers. Elle devrait ainsi passer rapidement en dessous de 2,5 % en 2009 et 2,25 % en 2010 (respectivement 2,2 % et 2,1 % pour la zone euro).
En France, l'inflation passerait de 3,3 % en 2008, à 1,8 % en 2009 et 1,7 % en 2010.
Une action coordonnée souhaitable
«Les perspectives économiques se sont considérablement assombries à l'heure où l'économie de l'Union européenne est frappée par la crise financière qui s'est aggravée cet automne et entame la confiance des entreprises et des consommateurs, déclare Joaquín Almunia, membre de la Commission chargé des affaires économiques et monétaires à l'occasion de la publication de ces chiffres. Jusqu'à présent, les économies émergentes résistent mieux que l'UE et les Etats-Unis, mais elles ne devraient pas en sortir indemnes non plus. Il nous faut une action coordonnée au niveau de l'UE pour soutenir l'économie, semblable à celle que nous avons menée pour le secteur financier. La semaine dernière, la Commission a mis en place un cadre de relance qui vise à stimuler l'investissement et à soutenir l'emploi et la demande. Nous espérons pouvoir recueillir les avis des États membres à ce sujet et, surtout, voir se mettre en place une approche conjointe au niveau de l'UE».
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