Des Fleurs pour Algernon: une pièce originale et formidable

Un monologue, ça inspire moyennement. Un samedi après-midi encore moins. Une histoire de souris de laboratoire, et de QI, ça laisse perplexe. Et pourtant, Des Fleurs pour Algernon , est l'une des pièces les plus chuchotées de la saison dernière. Elle se prolonge au Petit Saint Martin, la chance!

Une adaptation

Ce spectacle joué au petit Saint Martin après l'avoir été au studio des Champs-Elysées, adapté de la nouvelle de Daniel Keyes par Gérald Sibleyras et mis en scène par Anne Kessler de la Comédie-Français, est incarné remarquablement par Grégory Gadebois.
Charlie, cet homme simple au QI très en-dessous de la moyenne, est retenu pour une opération expérimentale pour tripler son intelligence. Tout comme une souris nommée Algernon soumis au même traitement est devenue super souris, Charlie devient une machine à apprendre, à comprendre, une tête chez les élites ! Charlie et Algernon, sont liés par leur parcours de cobayes.

Entre espoir et désespoir

Charlie est un autre mais encore lui-même, il est toujours aussi amoureux de son professeur Miss Kinian. Il voit enfin la vie s'ouvrir devant lui. Il devient clairvoyant, se trouve à l'égal d'un génie, conquiert la confiance en lui-même et en la vie. Mais la vie est terrible, la porte entrouverte se referme bientôt sur les deux « collègues ».

Une performance

Grégory Gadebois incarne Charlie hésitant, à l'intelligence peu développée. Il se transforme, même physiquement en brillant jeune homme avant de devenir cet homme simple et émouvant qui pense à Algernon comme à un ami unique, camarade d'expérience.

Sa performance est à la hauteur d'un texte et d'un sujet qui touchent au plus profond les êtres humains que sont les spectateurs.
Le spectacle est quasi complet mais cela vaut le coup de se procurer une place. On ne peut être indifférent au destin de cet homme-ci et au jeu de cet homme-là.

Par Veronique Guichard