Médecine et Chirurgie Esthétique en Débat

Le match se déroule en coulisses et oppose médecins et chirurgiens esthétiques. Par ces temps de crise, chacun tente d'affirmer sa suprématie en termes de compétence.

A l'origine, entre autres, un rapport sur les actes à visée esthétique, rédigé par la Direction Générale de la Santé à la suite de consultations, courant 2008, de diverses professions concernées. Entre médecins esthétiques (qui ont hérité récemment du nom si joyeusement administratif, pour leur diplôme, de médecins de morpho-esthétique pour les distinguer des chirurgiens), dermatologues et esthéticiennes, déjà, on ne se regardait pas d'un oeil très amical, chacun défendant son pré carré pour bénéficier au mieux de vos budgets de plus en plus importants, consacrés aux actes techniques de beauté. Lobbying quand tu nous tiens ! voici qu'une offensive semble-t-il plus structurée, vienne de l'univers des chirurgiens esthétiques qui estiment être seuls habilités à assurer le maximum de sécurité dans les actes de médecine esthétique : injections de comblement, usage de certains lasers etc.

Il est vrai que la réglementation française entretient une certaine confusion. Légalement, seul un dermatologue, un chirurgien ou un chirurgien de la face et du cou peuvent injecter de la toxine botulique (Botox) devenu acte courant de médecine esthétique. Le rapport étudie la possibilité (mais ce n'est qu'une piste pour l'heure) pour les esthéticiennes de pouvoir adopter les lampes flash et certains lasers, à condition que les clients aient d'abord consulté un dermatologue. Lequel dermatologue, s'il pratique l'esthétique -et il s'en trouve de plus en plus- aura probablement plus intérêt à proposer lui-même ces techniques. Nous sommes, en France, beaucoup plus cloisonnés que dans d'autres pays où médecins esthétiques, chirurgiens, esthéticiennes, infirmières, dermatologues sont autorisés à collaborer, notamment dans des MediSpas où sont traitées toutes les techniques de la beauté, des plus courantes et inoffensives aux plus lourdes.

Au nom de la sécurité

Tout le monde souscrit à l'impérative nécessité de formations de base solides comme de formations continues perpétuelles, d'une information transparente. Les différentes instances syndicales et corporatives de toutes ces professions s'accordent au moins sur ces points. Le Conseil National de l'Ordre des médecins y veille. Au public de se renseigner pour savoir si le praticien, quel qu'il soit, est bien officiellement reconnu compétent. Et de s'informer auprès de clientes déjà traitées par eux pour connaitre leur avis, ce qui ne manque pas d'intérêt non plus.

Quant au reste, personne n'a à gagner de ces querelles étranges à coups de faux arguments. Nul n'ignore que les temps sont difficiles, que la chirurgie esthétique, entre autres, dont les coûts atteignent parfois des sommets, attire un peu moins de candidats cependant que les actes de médecine esthétique : injections de Botox, d'acide hyaluronique, lasers entre autres augmentent , ils sont en effet moins coûteux et moins invasifs et produisent des résultats très satisfaisants même s'ils sont moins spectaculaires et moins durables que la chirurgie. Et du reste ce serait mauvaise querelle de la part des chirurgiens esthétiques de jeter un regard condescendant à leurs confrères, 'simples' médecins lorsque ces derniers sont dument formés. De nombreux chirurgiens esthétiques n'emploient-ils pas, eux-même, dans leurs cliniques, des médecins esthétiques ou des dermatologues pour, précisément, offrir à leur clientèle tout le panel des offres techniques de la beauté?

Par Evelyne Dreyfus

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