Ca va rugir dans le lifestyle. Au salon Maison & Objet, la tendance mise en avant en 2016 parmi beaucoup d’autres, est Wild. Le sauvage sophistiqué, le brut maitrisé, le nature dompté sont au programme. Elizabeth Leriche fait partie de l’Observatoire créé par le salon pour révéler les courants porteurs, les changements… Elle nous dévoile comment sont déterminées les tendances.
Au programme curiosité et observation…entre autre. Puis faites avec TPLF une petite balade dans les allées du salon.
TPLF - Comment détermine-t-on une tendance ?
Elizabeth Leriche : Les tendances sont un éternel renouvellement, c’est un cycle. Schématiquement et par expérience, on sait que quand il y a une mode noir et blanc, après il y aura une tendance couleurs... On détecte les tendances en observant tout ce qui se passe.
TPLF - C’est une conjonction de choses ?
On décrypte en fonction de l’air du temps, de la rue, de la mode, les musées, la cuisine, l’évolution du mode de vie, des évènements comme la COP 21, … c’est ainsi que cette année nous avons choisi WILD pour Maison & Objet. On peut aussi y associer des études sociologiques. La curiosité est indispensable mais il faut en plus un esprit de synthèse. De plus quand on est bureau de style, on accompagne les marques différemment suivant qu’elles sont grand public, ou plus élitistes…
TPLF - Vous auriez pu choisir de mettre en avant une autre tendance ?
Maison & Objet nous laisse Carte blanche. Wild résulte d’une réflexion sur l’époque et c’est aussi un parti pris. En se promenant dans le salon, on aurait pu choisir autre chose compte tenu de la multiplication des tendances suivant les pays, grands courants et micro tendances.
TPLF - On retrouve dans les allées du salon, tous pays confondus, cette tendance de Brut sophistiqué ?
Il y a un retour aux matières qui sont pour un designer la base du travail. On retouve les matières brutes, le marbre, la pierre. Il y a l’émergence d’une tendance brutaliste avec le béton, le bois où l’on voit les veines, même l’utilisation de tronc d’arbre.
TPLF - A l’ère technologique, c’est une contradiction de revenir au brut ?
Plus on va travailler à la dématérialisation plus on a besoin de se reconnecter à la matière, au retour au naturel, aux matières primativistes presque paléo mais on trouve aussi les tendances bling, doré… Notre travail est de voir ce qui va être le plus émergent.
TPLF - On constate un retour aux années 50, quand aurons-nous les années 2015 ?
Ce retour a aussi des raisons sociologiques. Nous vivons une période difficile. L’esprit vintage, les années 50, 60 restent dans l’imaginaire des années heureuses, c’était aussi l’époque des 30 glorieuses. Cet état est resté dans l’inconscient. Ce sont des périodes très plébiscitées par les jeunes qui ne les ont pas connues. Il y aussi le courant Memphis des années 80 qui revient. Un courant design en relation étroite avec la mode qui s’inspire des lignes déstructurées des défilés, des créations décalées, des motifs graphiques.
TPLF - On n’invente rien ?
La création est un éternel recommencement. On surfe sur l’histoire et le patrimoine, on crée des choses d’après quelque chose, on ne crée rien vraiment. L’influence est mondialiste. Avec les outils internet on a accès à tout, à l’air du temps. D’un clic on voyage, c’est formidable, c’est une ouverture incroyable à la création.
TPLF - Vous intervenez aussi au salon Bijorhca, quelles en sont les thématiques ?
Il y en a quatre : Ethnique, avec l’Afrique et le géométrique sophistiqué puis le Graphique avec le noir et blanc et un côté technique et de la modernité. Romantique avec des petites fleurs, des oiseaux des petites pièces très été et puis Exotique des bijoux fantaisie, un mélange très joyeux. Mon bureau s’est occupé de la mise en scène en regroupant ces bijoux dans une grande serre blanche en y associant du mobilier pour montrer la transversalité , l’influence déco-mode.
TPLF - Vos projets ?
Nous travaillons sur l’identité d’un catalogue la Redoute Intérieur très tendance nordique, joli et abordable. La semaine prochaine nous réalisons la scénographie pour le joaillier Chaumet afin de mettre en scène les bijoux du patrimoine.
Tapis Serge Lesage
Quand on se promène dans les allées des 8 halls qui composent ce salon international, tous les univers et tous les pays sont représentés : du design le plus pointu aux ustensiles de cuisine, du luxe le plus raffiné aux marques les plus grand public, en passant par la partie dédiée aux fragrances de la maison que l’on sent de loin . Même les enfants ont droit à leur pavillon tout comme les métiers d’art.
Balade en images...
Pour rester dans la tendance Wild, Atmosphère-Bois utilise le bois centenaire canadien, des bardages récupérés sur des maisons, pour les transformer en meubles d’intérieur et d’extérieur, tables basses, canapé, fauteuil et même des maisons en bois, sur mesure possible…150€/m²
Duwel, fabrique des poufs en paille, enfin fourré paille...
Côté Ateliers d’art?
Vivienne Maun crée des trophées en papier mâché de 700 à 900 €. Elle peut aussi, sur photo, représenter votre animal de compagnie. Original et plein d’humour .
Blanc d’Ivoire proposera bientôt des coussins en chanvre, pièces uniques façon kilim faits en Turquie. Très chouette. Malheureusement je n'ai pas pu prendre de photos. A suivre.
Winkler maison strasbourgeoise de linge de maison, cuisine, salon, déco a passé un partenariat avec Sarah Lavoine, cliente de la marque. "La designer avait envie de travailler avec nous et nous avec elle. Elle apporte sa touche élégante et parisienne." Résultat de la collaboration: linge d’office et de table 100% coton : serviettes, chemin de table (29,90€), nappe (de 79,90 à 129,90€ ) , torchon, manique (9,90€), gant, tablier et tablier serveur. Les couleurs associent le bleu vintage, tournesol et radis noir. Sur la photo la table a été présentée avec la céramique Jars.
Les autres collections de la marque sont colorées: les coussins prennent la couleur de l’été vert d’eau, menthe, jade, ou un brillant rosé avec nervures nommé wood et des plaids doux pour l'été (en vente Printemps, Galeries Lafayette, et bientôt au Bon Marché avec la collection Sarah Lavoine)
Bacsac de 25 à 330€ des sacs qui sont des pots (ou le contraire) perméable, l'air entre et il y a un système de feutrine qui garde l’humidité. Vendu chez Merci, Fleu'x, Artazart.
Now's Home aime le bois, le brut , le tronc pile dans la tendance Wild. C'est une maison française haut de gamme de l'ameublement indoor et outdoor.
Ralph Lauren n'échappe pas à la tendance avec deux services plus brut en grès Ariana liseré argent et Wyths avec des rayures, assiette medium 50€. Pour la tendance nature le service Carolyn avec des plumes. Horloge art déco en collaboration avec Chelsea Clock le plus ancien horloger américain 1095€ métal argenté
Lalique anémones 49 cm de haut vase 16 kgs, 18000 € 188 exemplaires soliflore bleu nuit,
Photophore anémone incolore 90€.
L'architecte Mario Botta, qui a décoré l'hôtel Villa René Lalique en Alsace ouvert depuis septembre, a réalisé le vase en cire perdu noir, incolore, bleu, en 8 exemplaires. ci-dessous la table du restaurant de la Villa.
Lexon édite les oeuvres du designer de l'année Eugéni Quittlet, catalan qui a imaginé radio en gomme, réveils, accessoires de bureau, horloge sans tic tac ... Les objets seront en vente au BHV, Galeries Lafayette en mars. Lexon édite aussi Pauline Deltour qui a créé des objets très féminins couleur doré bordeaux ou bleu nuit comme un porte-carte miroir.
et aussi Côté Table avec ses ananas bougies :
Pour les métiers d'art, j'ai remarqué des bijoux modulables originaux, ceux de Sandrine Giraud qui vend en France mais aussi aux Etats-Unis et au Canada.
Bientôt des sujets sur les couleurs (du fluo au pastel) et les papiers peints et revêtements muraux nouveaux .
Par Véronique GUICHARD
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