Porcelaine, ganterie et chaussures, mode, gastronomie : le Limousin peut vous entrainer aux confins du luxe mais surtout du total « made in France et Limousin ». Focus plus détaillé sur certaines maisons dont les ateliers sont ouverts au public pour une visite.
Présence remarquée des maisons de porcelaine
Qui dit Limoges dit porcelaine et invariablement plusieurs grands noms des arts de la table tels qu’Haviland, Raynaud, Royal Limoges, Bernardaud, J L Coquet, Médard de Noblat, Bruno Mercier pour des bijoux en porcelaine.
Pourquoi Limoges en Haute Vienne ? Tout simplement car la porcelaine trouve sa source ici en 1768 par la découverte d’un gisement de kaolin. Sa blancheur, sa finesse et sa translucidité associées au savoir-faire des artisans donneront à la porcelaine ses lettres de noblesse.
L’exemple de Bernardaud : si la production est aujourd’hui réalisée à Oradour sur Glane, la maison tenue familialement depuis 5 générations a ouvert, aux côtés de son magasin d’usine, un espace quasi muséographique où on peut suivre les différentes étapes d’élaboration d’une pièce de porcelaine. Composition à partir de kaolin (50 %) de quartz et de feldspath (25 %) pour obtenir la barbotine, une pâte qui sera coulée liquide dans un moule ; séchage naturel puis cuissons successives, puis émaillage, cuisson, pose du décalcomanie ou du décor main et à nouveau cuissons à plusieurs reprises et diverses températures. 27 avenue Albert Thomas 87 000 Limoges 05 55 10 55 91.
Travail raffiné du cuir
Le cuir nécessitant des animaux et de l’eau, la région s’est avérée propice au développement de cette activité, puisqu’elle disposait de ces deux atouts. Le bassin d’élevage qui fournira aussi la viande est important et l’eau à travers les rivières est de qualité.
A St Junien notamment s’est développée depuis le XI ème siècle une industrie des peaux et des cuirs. Héritières du savoir-faire des « vieilles » générations, les tanneries et les mégisseries d’aujourd’hui fournissent les grandes maisons de haute couture et de luxe.
Si vous pensez que le chausseur J.M. Weston est un brillant sujet de sa Majesté britannique ; vous avez tout faux. Les emblématiques mocassins à pompons sortent tous de la manufacture limousine; mais impossible, secret de fabrication oblige et crainte de contrefaçon impose, de visiter les ateliers.
Pour rêver aux belles « pompes », seul un magasin d’usine à prix inférieur à celui pratiqué dans les boutiques est accessible à la visite.
L' exemple d’Agnelle : c’est là l’histoire de 3 femmes ultra volontaires avec Sophie Grégoire aujourd’hui à la tête de l’entreprise et en background sa mère et sa grand-mère. Après quelques déboires financiers, l’entreprise rachetée développe ses propres collections et accède à des points de vente tels que le Bon Marché et le Printemps à Paris, le Mercury à Moscou, Bergdorf Goodman à New York. Entreprise du Patrimoine Vivant depuis 2006, Agnelle travaille maintenant pour Balenciaga, Dior, Burberry, Longchamp et s’est fait remarquer en créant un gant parfumé en association avec Guerlain. 30 bd de la république 87 200 Saint Junien 05 55 02 13 53.
So mode so chic
Plusieurs maisons de mode ont déposé patrons et aiguilles dans le Limousin couvrant des domaines aussi variés que la lingerie (Allande dont l’atelier du Dorat travaille la dentelle de Calais et les broderies françaises), la chapellerie (Chéri Bibi qui coiffe de paille, cuir ou feutre et collabore avec les maisons Dior et Rykiel), le costume (Smuggler dont 80 % de la production est affectée au costume en service de demi sur mesure. Arnaud Montebourg est fan de la marque !), les chaussettes (Broussaud écoule plus d’1 million de paires et le chanteur belge Stromaé désireux de développer une ligne branchée en a commandé 5 000 paires).
L’exemple de Lou Kasatché : s’inspirant de créatrices comme Madeleine Vionnet et Gabrielle Chanel, la maison travaillait « le flou », le matières aériennes telles que la soie, la mousseline, le plissé soleil, la dentelle pour de grandes maisons de l’avenue Montaigne. En 2011, B. Blaizeau, le président, a décidé de créer sa propre marque pour ne plus frustrer le personnel qui travaillait dans l’ombre des grands et pour remettre à l’ordre et au goût du jour le concept de « maison de couture ».
Un accompagnement individualisé est proposé aujourd’hui pour offrir une alternative à des femmes qui cherchent des tenues de cocktail raffinées, du vêtement féminin en ½ sur-mesure. Aujourd’hui, la création qui submerge les ateliers est la création de robes de mariées. 4 bd de Fleurus 87 000 Limoges 05 55 49 62 54.
Gourmandise quand tu nous tiens !
Le Limousin fait bien sûr penser aux vaches, une jolie rousse-acajou au nez blanc plusieurs fois primée au Concours Agricole de Paris « meilleure viande ». Cette viande à consommer grillée (surtout pas en sauce) est réputée pour son côté persillé, tendre, savoureux et juteux. A côté de cette race bovine, une pomme, une Golden aux qualités bien supérieures à celles de ses consœurs Golden. En effet, il est encore possible de consommer en mai - juin cette pomme qui a conservé ses valeurs nutritionnelles et son aspect physique externe lisse.
Au Cheverny, le maître restaurateur Didier Palard et sa fille Estelle, tous les deux à la tête d’un restaurant gastronomique et d’un service traiteur, cuisinent la pomme du Limousin tant pour le sucré en des desserts très esthétiques que pour des plats salés. Un de leurs plats emblématiques est le foie gras poêlé sur pommes confites. Confite, la pomme a de la douceur et tendresse ; mais aussi l’avantage de bien « se tenir » ; ce qui fait qu’elle se « présente bien » sans s’écrouler au premier coup de couteau. Si on ajoute en décoration quelques rondelles ou dés de pomme crue, on a en bouche le contraste du cru-cuit, du croquant-mou. 57 av Baudin 87 000 Limoges 05 55 34 50 01 menu à 3 plats à 29, 50 €, à la carte comptez environ 60 € hors vins.
Par Marie Laure de Vienne
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