La Fondation d’entreprise Hermès et le Musée des Arts Décoratifs font revivre l’école d’enseignement artistique du Bauhaus. Plus de 900 objets, mobilier, textiles, dessins, maquettes, peintures,…dotés d’une esthétique dite MODERNE qui marquera le XXème siècle et introduira un nouvel art de vivre vous attendent.
Un peu d’histoire
Que se tienne au Musée des Arts Décoratifs cette exposition d’envergure, n’est pas un hasard. Elle parle de l’univers de la maison et de l’art de vivre.
L’école du Bauhaus porte comme nom d’origine « Staatliches Bauhaus ». Elle est fondée en 1919 par l’architecte Walter Gropius. Elle est une modernisation de l’Institut des arts décoratifs et industriels crée en 1901 à Weimar. Elle migre en 1925 à Dessau puis Berlin en 1932. Elle est dissoute en 1933 face à la montée du nazisme, qui reproche un passé communiste à certains de ses membres et considère ses productions comme de l’art dégénéré – se reporter sur le site à l’exposition de l'année dernière du Centre Pompidou sur Paul Klee et son oeuvre, qui sera elle aussi proscrite.
Quand le Bauhaus ferme ses portes en 1933, ses membres s’enfuient et poursuivent leurs carrières dans le monde. Aux USA, ils développent un style architectural révolutionnaire notamment dans la construction des gratte-ciel.
Qu’y a t il de commun entre toutes ces productions ?
Caduque la distinction entre art, artisanat et industrie, des domaines que l’histoire de l’art avait scindé. Leur esthétique est marquée par un éclectisme de sources formelles : Moyen âge, Asie, Art &Crafts britanniques et utopies viennoises, arts primitifs, arts populaires.
« Parce qu’il n’existe aucune différence, quant à l’essence, entre l’artiste et l’artisan »
Elément de prédagogie de Walter Gropius
Une Ecole et un lieu de vie
T. Lux Feininger, Etudiants sur l’escalier du Bauhaus (A gauche, montant les marches: Lena Bergner, Grete Reichardt; au centre: Gunta Stölzl; à côté d’elle: Lijuba Monastirsky; descendant: © Die Neue Sammlung – The Design Museum / Foto Alexander Laurenzo Otti Berger, Lis Beyer; à sa droite: Elisabeth Mueller, Rosa Berger; Ruth Hollos derrière Lisbeth Oestreicher au premier plan), photographie, 1927 © Bauhaus Archiv Berlin
L’esprit va trouver sa cohésion dans l’école et à travers l’enseignement. Vous suivrez les étapes du cursus des étudiants. L'école est conçue comme un lieu de vie où plus nombreuses, les femmes s’inscrivent. Les antiques Pénélopes se modernisent et se forgent une place de créatrices dans la société en apportant leur sensibilité, en apprenant à la mettre en forme, en acquérant un savoir et un métier, dans le domaine des tissus par exemple ou même de la photographie quand Moholy Nagy leur enseigne la photographie abstraite.
Marianne Brandt, L’Atelier se reflétant dans la boule (autoportrait dans l’atelier Bauhaus à Dessau), photographie, 1928-1929 © Bauhaus-Archiv Berlin / A.D.A.G.P. 2016
Qui a peur des femmes photographes ? Souvenons nous de Germaine Krull à laquelle le Musée du Jeu de Paume rendait hommage récemment ou à cette admirable exposition traitant des femmes photographes qui s’était tenue au Musée d’Orsay et au Musée de l’Orangerie, que nous avions sélectionnée pour vous.
Le Bauhaus : une référence de l’art du XXème siècle, un style !
Les tables gigognes
Marcel Breuer, Tables gigognes, bois, acier tubulaire, 1928 © Musée des Arts décoratifs, Paris, Jean Tholance / A.D.A.G.P. 2016
Géométrie et Rationalisme ou Mysticisme et Couleurs
Josef Albers, Tables gigognes, placage de frêne, noir laqué, verre peint, 1927 © The Josef and Anni Albers Foundation, VG Bild - Kunst, Bonn
Le fameux fauteuil Wassily
Marcel Breuer, Fauteuil Wassily (Chaise modèle B3), structure en tube d’acier chromé, assise dossier et accoudoirs en cuir, 1927 © ulrich Fiedler / Photographie, Martin Müller
Crée pour le peintre Wassily Kandinsky, professeur au Bauhaus, ses formes tubulaires, ne s’embarrassent plus de décorum. Sobre dépouillé lisible. La matière n’a pas honte d’elle-même au contraire et les formes industrielles, tout comme la matière à nue, peuvent incarner une beauté neuve.
Les arts du Spectacle
Oskar Schlemmer, Metalltanz ou ‘’Dance in Metal’’ (Carla Grosch) sur la scène du Bauhaus Dessau, film sur acétate, 1929 © Bauhaus Archiv Berlin / Photographie, Robert Binnermann
Les arts de la scène se nourrissent des arts plastiques et plus seulement du texte que l’on met en musique et "performe" dans un décor de carton pâte. On demande au décor moderne d’être une scénographie dans l’espace.
14 ans d’histoire du Bauhaus défilent sous vos yeux à travers les modèles historiques et la création contemporaine qui montre la tradition vivante à travers une invitation faite à Mathieu Mercier.
Photo CB. Vue prise dans l'exposition. Vidéo « Comment vivre sainement et économiquement ? »
Je recommande : La vidéo « Comment vivre sainement et économiquement ? » La maison du professeur Gropius. Humbolt Film GmbH. 1926
A savoir : La Fondation d’entreprise Hermès développe ses propres programmes : expositions et résidences d’artistes pour les arts plastiques, programme Immersion pour la photographie, New Settings pour les arts de la scène, Prix émile hermès pour le design, Académie des savoir-faire, appels à projets pour la biodiversité et la solidarité. Elle soutient également, sur les cinq continents, des organismes qui agissent dans ces différents domaines. Site : fondationdentreprisehermes.org
Informations pratiques : L’esprit du Bauhaus, Musée des Arts décoratifs, du 19 octobre 2016 au 26 février 2017. www.lesartsdecoratifs.fr www.facebook.com/lesartsdecoratifs www.twitter.com/artsdecoratifs #espritbauhaus
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