Elue « Capitale européenne de la culture », la ville de Mons (Belgique) organise plus de 300 événements majeurs dont une somptueuse exposition consacrée à Vincent Van Gogh et son passage dans cette région du Sud de la Belgique. Un aller-retour (Thalys : 1h20) à faire sans hésiter !
Vincent van Gogh, Rue à Auvers-sur-Oise, 1890 © Ateneum Art Museum Finnish National Gallery - Hannu Aaltonen
Van Gogh n’a passé que deux années au Borinage (Province du Hainaut, Belgique), entre 1878 et 1880, mais elles ont été décisives. Il y troque ses vocations d’évangéliste, instituteur ou libraire pour celle d’artiste, trouve son style si particulier et les thèmes qu’il ne cessera plus de travailler : les pauvres, les mineurs, les paysans, les tisserands et leur mode de vie modeste. À travers 70 toiles et dessins en provenance de collections du monde entier, on découvre aussi qu’il copiait les œuvres de ses maîtres (Millet) pour peaufiner sa touche personnelle. Enfin, il quitte ses superbes dessins teintés de charbon pour laisser entrer la lumière : la rue d’Auvers-sur-Oise, les semeurs, entre autres chefs-d’œuvre des années 1890.
Vincent van Gogh, Le semeur (d'après Jean-François Millet), 1890 © Stichting Kröller-Müller
La chrysalide devient papillon
L’exposition débute par une succession de lettres calligraphiées au moyen de caractères minuscules. Elles expriment pourtant avec conviction la métamorphose du jeune Vincent en adulte débarrassé du poids des conventions et prêt à s’affirmer dans ses passions. Les lettres des années 1878-1881 témoignent de l’intérêt de Van Gogh pour « ceux qui travaillent dans les ténèbres ». On y découvre les œuvres des artistes belges Eugène Boch (frère de l’artiste luministe Anna Boch) et Constantin Meunier dont Van Gogh admirait le travail et les sujets issus du monde industriel.
Vincent van Gogh, Métier à tisser avec tisserand, 1884 © Stichting Kröller-Müller Museum
Copier pour apprendre
Avant d’imprimer sa touche reconnaissable entre toutes, le jeune Van Gogh va consolider sa technique en recopiant des gravures et des illustrations issues de manuels de dessin. Naissent de ces années-là des dessins à la mine de plomb et encre époustouflants de nuances, de finesse, de personnalité. Nous avons été charmées par le « Vincent » que nous donne à découvrir l’exposition montoise. On y sent l’artiste sensible, assidu, voulant donner à ses sujets toute la noblesse du trait qu’ils méritent. Mineurs, paysans, ouvriers, il sut peindre les choses les plus simples et les plus ordinaires. Son monde rend autant hommage aux hommes qu’aux femmes : il peint la femme battant du beurre, l’arracheuse de pomme de terre, la paysanne bêchant.
Vincent van Gogh, The Bearers of the Burden 1881 © Stichting Kröller-Müller
Un régal de couleurs
Les dégradés de brun, de bleu, de blanc, mélange d’eau, de craie, de lait parfois !, sont un régal esthétique. Fasciné par le tableau « L’angélus du soir » de Millet, dont l’émanation poétique élève le monde paysan au rang d’icône, Van Gogh exécute sa propre interprétation de l’œuvre. Au Borinage, à Etten et à Bruxelles, Van Gogh réalisa plus de 460 copies.
Vincent van Gogh, La veillée (d'après Jean -François Millet), 1889 © Van Gogh Museum, Amsterdam
Au crépuscule de sa vie
L’exposition se termine par une copie du Moissonneur (Millet) interprété comme une estampe et aussi une nouvelle version des Bêcheurs de Millet. On sent la fin du jour et le rideau de la vie tomber peu à peu dans l’huile sur toile « La fin de la journée (d’après Millet) » et dans « La Veillée (d’après Millet) ». Cette intimité était son refuge.
Vincent van Gogh, Les bêcheurs (d'après Jean-François Millet), 1889, © Collectie Stedelijk Museum
Van Gogh au Borinage
Jusqu'au 17 mai 2015
Ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18h
BAM Mons
Rue Neuve, 8 7000 Mons, Belgique
www.bam.mons.be
www.mons2015.eu/fr
www.thalys.com
Par Aurore T’KINT
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