Jusqu'au 4 janvier 2013
L'œ,uvre de Myriam Mihindou a la capacité rare de rompre avec la précipitation, la consommation et le divertissement facile. A la fois fragile et hors du temps, elle invite à la contemplation et à l'introspection.
Myriam Mihindou est née au Gabon en 1964. Elle vit et travaille à Paris. Elle expose régulièrement en Europe et en Afrique. D'autres manifestations l'ont accueillie en Inde, en Israêl et même au Etat-Unis. En 2007, le MOAD, Musée de la Diaspora Africaine de San francisco a présenté ses travaux.
Voici comment Philippe Dagen, professeur d'histoire de l'art à la Sorbonne, chercheur et critique d'art présente Myriam Mihindou : « Myriam Mihindou n'aime guère le mot objet, encore moins objet d'art. Elle fait justement remarquer qu'ils ne disent pas l'essentiel — peu importe son aspect, sa matière ou ses dimensions — l'objet existe uniquement lorsqu'il est imprégné de pensées, d'émotions, de mémoires, de récits, d'obsessions ou de songes. Il doit être considéré comme la forme matérielle de ces données immatérielles.
Les sculptures de savon piquées de clous et percées de trous de Myriam Mihindou sont troublantes. Elles multiplient les allusions au corps humain, à ses organes, à ses membres, à sa substance même.
Le biomorphisme accapare notre attention. Mais il n'est que l'une des qualités de ces sculptures. Leurs couleurs légèrement éteintes, le grain de leur surface, la translucidité de leur matière font songer à des pierres retrouvées dans des tombes par les archéologues. Toutefois, elles ne ressemblent à aucun style d'aucune culture ancienne ou lointaine (ni Cyclades, ni Afrique, ni Chine). Cet air d'ancienneté précieuse est démenti par les cordelettes, qui sont récentes et sans valeur.
L'artiste ne veut pas créer un bel objet. La perfection formelle ferait perdre de leur intensité à ces pièces. Leur créatrice ne les présente ni comme des symboles, ni comme des amulettes, mais chacun est libre néanmoins de les tenir pour telles, s'il le souhaite. Leur forme est retravaillée par l'artiste, prête à se défaire au moindre geste trop appuyé, menaçant de la faire disparaître...»
A voir, jusqu'au 4 janvier 2013, du mardi au samedi, de 11h à 19h, à la Galerie Maia Muller, 19, rue Chapon 75003 Paris. Tél. : 09 83 56 66 60 & www.galeriemaiamuller.com
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