Quelques pièces entre déception et petite satisfaction

Comme le lapin d'Alice, je suis très en retard! Alors pour me rattraper je passe en revue quelques pièces que vous pouvez mettre sur votre agenda ou pas! Revue non exhaustive de quelques spectacles à l'affiche.



Au Vieux Colombier, la Comédie Française joue jusqu'au 24 octobre L'Anniversaire de Pinter. A voir pour réfléchir.

Stanley habite, seul, une pension de famille. Il est pour la patronne, comme un enfant, un amoureux..., on ne sait pas ce qu'il fait là ni qui il est vraiment. Surviennent deux malfrats qui semblent le connaitre. Ils sont venus pour lui.

Une pièce sur la violence en paroles et en actes, sur l'indifférence qu'elle peut provoquer. C'est une pièce qui met mal à l'aise. C'est le but! Les comédiens sont à la hauteur de l'auteur, le décor est épuré.
Mais pourquoi la mise en scène fait jouer les acteurs quasiment toute la pièce en fond-scène?


Au Théâtre Montparnasse, La Dame de la mer d'Ibsen avec Anne Brochet et Jacques Weber. On peut s'en passer.

Il est vrai que je ne suis pas une adepte des auteurs du nord. Mais la beauté des textes, la profondeur des sentiments peut me toucher aussi.

Le docteur Wangel a épousé Elida en secondes noces. Tourmentée par sa passion passée pour un marin qui la fascinait et l'effrayait, déprimée, elle veut quitter ce mariage où elle ne se sent pas libre, d'autant plus que le marin revient la chercher. Saura-t-elle choisir librement son destin?

Cela devrait être beau, poétique et romantique. Même si le discours sur le choix et la liberté de choix est intéressant, le tout reste plat et quelque peu ennuyeux .


Au théâtre des Variétés, Divina avec Amanda Lear. Ca passe.
On peut y aller pour voir Amanda jouer la Lear mais surtout pour rire aux facéties de ses partenaires qui boostent cette pièce assez convenue malgré quelques répliques drôles et situations cocasses.

Divina est une reine de la télé caractérielle et charismatique qui vient de se faire lourder. Entourée de ses assistants, coincé pour l'un et excentrique pour l'autre (excellent Thierry Lopez), elle décide de s'incruster dans une émission de cuisine sur une chaine confidentielle qu'anime son ex en compagnie d'une charmante potiche.

Que dire? Nicolas Briançon a tiré le maximum de la pièce et de l'héroïne plus à l'aise dans le rentre-dedans que dans la scène d'émotion qui n'en finit pas... heureusement soutenue par ses partenaires.

Marie-Julie Baup incarne une nunuche trop drôle en enfaisant juste trop!
Je ne sais pas pourquoi elle est en bas de l'affiche car c'est quand elle arrive que tout s'anime enfin! Quand donnera-t-on un premier rôle à cette comédienne?



Au théâtre de la Madeleine Mensonges d'Etats avec Samuel le Bihan et Marie-Josée Croze. Pour l'Histoire.

Nous sommes au coeur de l'action, dans le bureau banal où l'une des plus grandes arnaques de l'Histoire a été conçue: faire croire aux nazis que le débarquement n'est qu'un leurre et qu'un autre avec une autre armée dirigée par Patton, se prépare. Chars en cartons, décors d'usines, camions en baudruches, tout est faux. Pour cela il faut des agents-doubles, des sacrifiés aussi.

Les images d'archives et la musique très présente nous happent dans l'ambiance de cette opération côté anglais ou côté allemand (très bon Bernard Malaka en général qui a des doutes)

L'histoire de l'opération Fortitude est dramaturgique au possible. Et si c'est une bonne idée et aussi un tour de force de la monter sur scène, elle se suffit à elle-même. L'auteur n'était pas obligé d'en rajouter sur les manipulations et jeux de pouvoirs entre états alliés ni même d'introduire une histoire d'amour. Cela donne une fin bancale qui laisse sur sa faim.

Par Veronique Guichard

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