Fêtes dans les Ardennes

Au même moment, en ce début d'automne 2013, Sedan et Charleville, les deux principales villes des Ardennes s'adonnent à la fête. La gastronomie pour la première, le théâtre de marionnettes pour la deuxième.


Sedan : Fête de la gastronomie

« Et le gagnant est... » Sylvia Pinel, la ministre de l'artisanat, du commerce et du tourisme sous le chapiteau dressé dans les douves du Château fort de Sedan (Ardennes) annonce les résultats du 3e concours national de cuisine amateur.

Edouard Graztmuller, le lauréat, rerésentant la Basse Normandie

Edouard , 30 ans, originaire de Pont-Lévêque, représentant la Basse Normandie est le lauréat de cette manifestation qui a réuni des candidats venus d'une vingtaine de régions métropolitaines.

Ce jeune père de deux enfants, contrôleur de gestion pour la Région Ile de France est arrivé à la cuisine « parce qu'il est devenu papa à l'âge de 20 ans » et que «sa mère et une de ses soeurs aiment cuisiner». A la cuisine« il applique des techniques» et des idées qu'il trouve... dans le design.« Je fréquente les expositions de design et souvent je trouve là une inspiration pour dresser les assiettes». Les membres du jury, auquel participait le si médiatique chef, Thierry Marx, parrain de cette édition, ont sans doute été sensibles à la corde artistique de cet homme de chiffres.

Sedan fête la gastronomie


La tâche n'était pas facile, pour les trois finalistes. Edouard, Jacques venu de Douai, vétérinaire de profession, Jean-François arrivé de Nice, chef de produits agricoles, aidés par trois jeunes, en formation au lycée des métiers du tourisme et de la restauration de Bazeilles, avaient une heure pour réaliser trois assiettes à partir d'un panier de produits 100% ardennais : boudin blanc de Rethel, jambon sec des Ardennes, dinde rouge (une variété qui a failli disparaître), poireaux, pommes de terre bintje, cidre et de jus de pommes...Une façon de mettre en valeur les produits du terroir et la gastronomie locaux.

Sedan : fête de la gastronomie


Après le Sud-Ouest, le 2e concours s'était en effet déroulé à Dax, choisir Sedan relevait du challenge. Jean-Paul Bachy président du Conseil régional de Champagne Ardenne s'est plu à le rappeler et à s'en réjouir. D'autant plus que, hormis le champagne apprécié et dégusté d'un bout à l'autre de la planète, la région souffre d'un déficit de notoriété quant à sa gastronomie. Et Sedan résonne davantage dans les esprits comme un nom lié aux trois derniers grands conflits -1870,1914 et 1940 —, qu'aux paisibles plaisirs de la table, dont la « cacasse cul nu », la « tarte au suc » et le « gâteau mollet» constituent quelques-uns des mets traditionnels ardennais.

Pourtant, dans le cadre de la 3e Fête nationale de la gastronomie , cette manifestation démontre une fois encore la passion des Français pour la cuisine. Elle est d'ailleurs l'une des 70 opérations qui se sont déroulées dans la région et des 7600 qui ont animé la France tout au long du week-end des 21 et 22 septembre. Evènement que Thierry Marx commente ainsi : « C'est important que la cuisine devienne en France un véritable loisir. C'est un moteur énergisant pour la gastronomie. »

Sedan : le plus grand château fort d'Europe


La tenue à Sedan du concours de cuisine amateur fait d'ailleurs partie d'une véritable politique de la région et du département pour valoriser son patrimoine, son savoir-faire et faire du tourisme un levier de développement économique. Des efforts qui portent leurs fruits si l'on en juge par les chiffres annoncés par le président du Conseil Général : +13 % de touristes dans le département des Ardennes au cours du premier semestre 2013, dont +16% d'étrangers.
Sedan : la réhabilitation de la forteresse


La rénovation du Château Fort de Sedan, racheté par la municipalité en 1962 et devenu monument historique trois ans plus tard, s'inscrit dans cette perspective. Cette forteresse dont les premiers bâtiments datent du XVe siècle, agrandis dans le temps par des flanquements, des tours d'artillerie, un châtelet, des remparts, des terrassements, quatre bastions octogonaux , s'étalent sur 35000 m2.

Réputée la plus grande d'Europe, elle fait l'objet d'immenses travaux de réhabilitation. Un hôtel 3 étoiles

* Hôtel Le Château Fort 54 chambres dont 10 suites tel. 0033 (0)24261100)
y a été installé. Des milliers de visiteurs s'y rendent chaque année venant de France, de Belgique, d'Allemagne, du Luxembourg, des Pays-Bas, de Grande Bretagne, pour découvrir cette forteresse, berceau de Turenne, présentée comme imprenable et d'ailleurs jamais prise. Et même Charles Quint, tenté un moment d'en faire l'assaut, y renonça. A sa manière, c'était la dissuasion nucléaire de l'époque.


Le festival international des marionnettes

Charleville : 100 compagnies venues de 25 pays animent la ville pendant dix jours


L'autre grande manifestation ardennaise est le Festival international des marionnettes, qui se déroule tous les deux ans à Charleville-Mézières. En 2013 près de 100 compagnies représentant 25 pays produisent 570 représentations pendant dix jours., auxquelles s'ajoutent quelques 60 compagnies « off » qui vont jouer dans les rues ou dans les salles d'associations et de maison de la culture.
Charleville-Mézières


Même si le nombre de compagnies pour le Festival « in » est en diminution par rapport à 2011, en raison de restrictions budgétaires, les organisateurs présidés par Jean-Luc Félix, fils du fondateur du Festival , reçoivent plus de 2000 candidatures venant des cinq continents : Chine, 'Inde, Argentine, Brésil, Mexique, Etats-Unis, Canada, du Marc, d'Algérriet de tous les pays européens d'ouest et d'est...

Charleville : Festival de théâtre de marionnettes


Le Festival est reconnu être la vitrine mondiale du spectacle de marionnettes, où les programmateurs internationaux viennent repérer les talents et « faire leur marché ».

L'aventure menée par Jacques Félix, décédé en 2006, a débuté en 1941. Agé de 17 ans il crée sa première troupe. Après—,guerre, il tourne en France, en Angleterre, en Allemagne. Fort d'une certaine notoriété il organise un festival en 1961, qui attendra plusieurs années pour avoir une suite.

Depuis, s'est créé en 1981 l 'Institut national de la marionnette , qui est un centre de recherche. Puis s'est mise en place l 'Ecole supérieure de l'art de la marionnette qui forme quinze étudiants du monde entier, pendant trois ans. Le siège de l'UNIMA (Union Internationale de la marionnette) installé à Charleville alors que Jacques Félix en était le secrétaire général et devait « tourner » dans le monde, n'est plus reparti de la capitale des Ardennes.

Le Festival est vécu comme une grande fête et une grande opportunité au point de réduire le temps entre deux festivals : de tous les quatre ans à partir de 1972, la tenue est passé à tous les deux ans, depuis 2009.

Comme aux tous débuts du Festival, de nombreux habitants de Charleville-Mézières accueillent gracieusement les troupes d'artistes. Les commerçants décorent leurs boutiques sur le thème du festival. Les restaurants et les hôtels font le plein. En ce mois de septembre 2013, 150 000 visiteurs sont attendus, soit près de trois fois la population de la ville.

Par Elsa Menanteau
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