A Mortagne-au-Perche, la 4e Biennale d'art contemporain s'ouvre le 29 juin 2013, pour une durée de quinze jours. Quelque 70 artistes, peintres sculpteurs, verriers, photographes exposent 1000 œ,uvres. Invité exceptionnel : Gustave Courbet, dont 25 toiles sont exposées.
Mortagne-en-Perche , dans ce joli village de l'Orne, 4500 habitants, au sud de la Normandie se tient pour la quatrième fois, une vaste exposition d'art contemporain .
Jusqu'au 14 juillet, huit lieux sont réservés aux artistes, dont le cloître Saint François qui date du XVIe siècle et la crypte Saint André , qui compte neuf siècles d'existence. Dans les environs de Mortagne, huit châteaux participent au mouvement, ouvrant également leurs espaces à des artistes. Au total plus de 70 artistes exposent 1000 œ,uvres.
Comment dans une si petite ville peut se tenir une manifestation d'une telle envergure ? Marcel Innocenti, le commissaire de l'exposition semble savoir déplacer les montagnes. « Toute l'année je circule dans toute la France. Je fais 25 000 km par an. Je vais voir les artistes dans leurs ateliers. » Comment les choisit-il ? « Au feeling » répond-il.
Dans sa démarche, il est soutenu par une association de 200 personnes, pour beaucoup venant de la région parisienne et qui ont choisi le Perche pour y acquérir ou faire bâtir une résidence secondaire. Localement, on les appelle « les accourus ».
Comme pour les artistes, il va rechercher les sponsors pour donner vie à un événement de qualité.
L'expo Courbet
L'édition 2013 revêt une dimension toute particulière : l'exposition Courbet, de retour de Tokyo et avant de repartir en Corée du Sud et peut-être en Chine, fait escale... à Mortagne-en-Perche.
Une collection de 25 œ,uvres retrace l'itinéraire de ce peintre depuis ses débuts à Ornans (Jura), jusqu'à son exil à Vevey (Suisse) et son décès en 1877, à l'âge de 58 ans.
On y trouve des œ,uvres de jeunesse, comme celles de sa maturité, pour l'essentiel des paysages du Jura, où le peintre, avec une certaine malice, camoufle des visages, de profil, de face au milieu de rochers ou de frondaisons. Au visiteur de deviner ici un nez et des yeux, là deux personnages qui se confrontent. Celui qui se voulait chef de file du Réalisme, aimait à interpréter la nature...
Jean-Jacques Fernier, vice-président de l'Institut Gustave Courbet, à Ornans, créé sous l'impulsion de son père, le peintre Robert Fernier, commente avec humour ces secrets des tableaux. C'est lui, Jean-Jacques Fernier, qui a découvert que le célèbre tableau « l'origine du monde », exposé au Musée d'Orsay n'est en fait qu'une partie de tableau découpé en quatre. Le modèle était assis. Le nom du modèle, il le connait. Il raconte : «Courbet a en fait, peint Johanna, la maîtresse d'un ami anglais que ce dernier avait laissée quelques jours seule avec le peintre à Trouville . Et ce tableau, il ne pouvait le vendre avec la tête du modèle, qui risquait d'être reconnue».
L'autre intérêt de cette exposition est aussi d' éclairer quelques moments de la vie du peintre, , cet homme résolument indépendant d'esprit et si attentif aux sans-grade, villageois, paysans.
Le visiteur peut voir des gravures de ses amis : Baudelaire et Berlioz, des lithographies comme celle de l'atelier du peintre en 1855. Une gravure montre Courbet, jeune homme souriant et séduisant. Il fut d'ailleurs un homme à femmes, à femmes successives, sans jamais se marier. Il y a aussi les caricatures qui le représentent gros, débraillé, une éternelle pipe en bouche.
Homme de convictions, anti-clérical affirmé, il fut élu à la Commune de Paris en mars 1870. Il fera même quatre mois de prison. Voici comment Maupassant à Etretat parle de Courbet : « dans une grande pièce nue, un gros homme graisseux et sale, collait avec un couteau de cuisine, des plaques de couleur blanche sur une grande toile nue ». Tant de délicatesses !
Robert Fernier, créateur du Musée Courbet
En 1976, un an avant sa disparition, le peintre comtois Robert Fernier donne au département du Doubs le Musée Courbet, les collections et le bâtiment. Fernier avait été le créateur de ce musée, inauguré en septembre 1971, par le ministre de la culture, Jacques Duhamel.
Vingt et un tableaux de Fernier sont exposés à Mortagne.
76 artistes à découvrir
Peintres, céramistes, sculpteurs, photographes, ils sont 76, dont 4 venus de Grande Bretagne, à présenter 1000 œ,uvres. Regard sur deux sculpteurs : Iziak et Morgan
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