Saint-Etienne pour qui ne connait pas la ville n'appelle pas immédiatement une image de destination touristique. A tort car les épris de création artistique trouveront là un environnement bien particulier, à découvrir, le temps d'un week-end ou d'un court séjour. La dynamique qui a éclos autour du design et notamment de la désormais célèbre Biennale a transformé la ville et ses environs.
Riche d'une longue tradition industrielle, Saint-Etienne renoue avec l'innovation. La Cité du Design , l'Ecole du Design et la Biennale ont propulsé la ville au rang d'une cité aussi active qu'autrefois —,au temps de la manufacture d'armes et de cycles et des mines- mais bien différemment.
C'est ainsi qu'on y trouve aujourd'hui musées, théâtre, opéra, Zénith et de multiples boutiques design que les amateurs n'auront guère de mal à trouver : la ville se parcourt facilement à pied, à cycle bien sûr et en tramway (le seul qui n'a jamais cessé de rouler en France). Voitures, s'abstenir. Tenter le déplacement intra-muros en voiture peut vite virer au cauchemar.
La Biennale, cru 2013 qui s'est tenue du 14 au 31 mars, anime tout Saint-Etienne le temps de sa tenue et permet à ses visiteurs de suivre aussi le parcours des boutiques, galeries, jardins et musées qui jalonnent le parcours balisé du design à travers la ville. Sans oublier un détour très recommandé à Firminy, municipalité toute proche où une visite au complexe et tout particulièrement à l'église agnostique construits par Le Corbusier s'impose absolument.
VU A LA BIENNALE
La Biennale 2013 avait pour thème « l'empathie », autrement dit la capacité d'appréhender et de comprendre les sentiments et les émotions d'autrui, forme de dialogue entre créateurs et usagers.
Pas moins de 61 expositions étaient à découvrir dont certaines trop conceptuelles pour être découvertes sans l'aide de spécialistes et beaucoup d'autres accessibles à tout public curieux de savoir ce que demain nous réserve au quotidien. On parcourt ces expositions avec étonnement, admiration envers l'imagination créatrice de certains designers pour les objets de notre quotidien et particulièrement tous ceux que vont autoriser la jonction de l'informatique et de la téléphonie mobile.
L'une des plus rafraîchissantes de ces expositions était (et reste jusqu'au 31 août prochain) sans conteste, à Firminy, celle intitulée « Vous voulez rire ? ». Elle témoigne d'une auto-dérision de la part des designers qui se demandent quelle place reste pour l'humour dans le design et combien d'objets, en ces temps moroses, nous sourient.
De l'humour engagé en quelque sorte où l'on peut même se positionner devant un « souriromètre » qui donne la mesure de votre immanquable sourire lorsque vous visitez cette exposition. On peut y voir l'abat-jour d'une lampe de chevet en forme de cornette de bonne sœ,ur équipée d'un cordon d'allumage en forme de chapelet terminé par une croix ou encore des chaussures comportant des oreillettes au-dessus du talon pour faciliter ce geste si familier consistant à retirer de son pied une chaussure avec la pointe de l'autre.
Non moins intéressante l'exposition « C'est pas mon genre ! » qui s'interroge sur la place de la femme dans le design français contemporain. Il est intéressant d'y noter que 70 % des élèves sortant d'écoles de design sont des femmes alors que l'un des principaux magazines de design « Intramuros », n'a accordé depuis son existence, qu'à peine un cinquième de ses couvertures à des femmes.
De nombreux designers se sont penchés sur la dictature des réseaux sociaux. On a pu ainsi admirer sous vitrines des sculptures que l'on peut réaliser en fonction des statistiques de fréquentation Facebook et établissant donc l'identité Facebook d'un individu. A quelle sauce serons-nous mangés demain est une autre interrogation forte et, prise au premier degré, la formule conduit à ces fruits exposés dans l'espace « Demain c'est aujourd'hui » issus de manipulations génétiques et dont l'emballage est comestible ou à cette viande obtenue à partir de cellules souches. Il y a plus gastronomique certes.
Les visiteurs évoluent de la perplexité au sourire et c'est là sans doute la première démarche d'empathie.
QUAND MARITHE + FRANCOIS GIRBAUD INVENTENT « L'AUTRE JEAN »
Dans le cadre de la Biennale mais prolongée jusqu'à 6mai prochain, l'exposition consacrée à la marque Marithé+François Girbaud qui compte de nombreux passionné(e)s à travers le monde, se tient au Musée d'Art et d'Industrie . Cette grande exposition est consacrée à ces deux créateurs ou plutôt designers (François Girbaud y tient) dont la success story est partie d'un « autre jean » précisément. Dès 1968, ils se font remarquer en trouvant le moyen de vieillir artificiellement la toile de jean. En industrialisant le procédé ils ont inventé le Stonewash ou délavage et, depuis 2009 le Wattwash permettant, écologie oblige, de délaver les jeans sans eau en combinant les technologies du Laser et de l'ozone. Si la technique a évolué grâce à leurs recherches, nos deux designers n'ont jamais cessé non plus de donner au jean mais aussi à toute leur collection de vêtements pour homme comme pour femme des lignes et une finition qui les rendent immédiatement identifiables. On doit à Marithé Bachellerie et François Girbaud le premier baggy (1977), le système des coutures déplacées avec le métamorphojean, l'assemblage des vêtements par techno-fusion, laser-blading et ultrason, le denim indigo qui ne se délave pas. Ce qu'on prend parfois sur leurs tissus pour un assemblage de tissus différents résulte en fait de gravure laser sur le denim.
Au cours de cette exposition, le public peut assister à la démonstration d'une machine qui grave le jean au laser et même confier son jean quelques instants au démonstrateur et repartir avec son « autre jean » après avoir choisi le motif à graver.
(Au Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne jusqu'au 6 mai 2013 : http://lautrejean.blogspot.fr
PETIT SEJOUR AU PAYS DU DESIGN
La ville et les environs regorgent de petits secrets à travers ses musées singuliers : du site Le Corbusier au Musée de la Mine, de Maison du Passementier au Musée d'Art et d'Industrie ou celui d'Art moderne.
Les plus sportifs pourront grimper sur les crêtes des monts du Pilat ou faire du canoë-kayak au milieu des gorges de la Loire et, pourquoi pas, assister à un match de football au célèbre stade de Saint-Etienne.
Le shopping design est évidemment encouragé à Saint-Etienne, y compris dans certaines boutiques de vêtements. Et pour faire oublier la fatigue de longues marches, un petit tour chez le grand chocolatier Weiss installé dans la ville ou à la boutique Le Chocolat des Princes sera bienvenu.
L'hôtellerie aussi a misé sur le renouveau avec toutes les gammes de prix et de confort. Restaurants et hôtels branchés ont fort bien compris l'intérêt de profiter de la grande vague design et favorisent, souvent, d'heureuses surprises. Un parc de résidences plus classiques et grand confort allant jusqu'aux châteaux-hôtels sont une autre option et autant le dire nous avons eu un coup de cœ,ur pour le Logis Nantas situé sur les hauteurs de Saint-Etienne à Saint-Jean Bonnefonds. Une maison d'hôtes d'un goût exquis à la vue imprenable sur le parc naturel du Pilat www.logisdenantas.fr
Pour toute information : www.loiretourisme.com
Comment venir à Saint-Étienne ?
Par autoroute A72 :
- Bruxelles, Milan, Marseille, Lyon par A72. Rejoindre A72, Sortie 14 (Zénith Saint-Étienne Métropole)
- Barcelone, Paris, Clermont-Ferrand par A72, Sortie 12 (Stade Geoffroy Guichard)
- Le Puy-en-Velay, Firminy par RN88, rejoindre A72, Sortie 12 (Stade Geoffroy Guichard)
Par train : - De Paris ou de Lyon, vous pouvez arriver par deux gares différentes :
- Gare TGV de Châteaucreux : gare principale
- Gare de Carnot : gare proche de la Cité du design (5 minutes à pied)
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