Jusqu'au 14 avril 2013
Latifa Echakhch investit le 1er étage du macLYON, soit près de 1000 m2 et crée une déambulation composant une succession de « paysages personnels », comme autant d'arrêts sur image. Jusqu'au 14 avril 2013.
Laps, ou le temps suspendu, l'intervalle, l'entre-deux. Pour cette exposition au macLYON, Latifa Echakhch met à nouveau en scène certaines de ses œ,uvres, souvent par séries, et en produit de nouvelles qui s'inscrivent dans leur continuité et donnent le sentiment d'autant d'instantanés figés entre présent et passé, entre évolution et immuabilité, entre usage et détournement poétique et visuel.
Née au Maroc, arrivée en France à l'âge de 3 ans et vivant la plupart du temps en Suisse, l'artiste réalise une œ,uvre multiréférentielle et protéiforme à l'image de son parcours personnel, de ses voyages et de ses centres d'intérêt.
Ses œ,uvres créent un ensemble complexe de signes, de symboles, de motifs, d'indices... Son travail invite à ne pas se limiter à une unique interprétation, jouant au contraire sur la multiplicité des significations et interrogeant le statut de l'individu plongé dans la mondialité.
Le rapport entre la matière et l'espace est essentiel pour elle. Matériaux, méthodes d'agencement et univers poétiques se superposent. Son 'langage' est sensible mais étonnamment puissant en contradiction apparente avec sa volonté d'utiliser des matériaux modestes, tels des morceaux de sucre, des verres à thé, des tapis, du stencil, ou des colorants alimentaires.
L'artiste convoque tout à la fois la géographie et la notion de culture, tout comme l'histoire personnelle ou collective, et les replace au cœ,ur d'un débat social et politique. Ses œ,uvres font écho de manière profonde et sensible aux tensions culturelles qui agitent notre temps, aux conflits entre particularisme et universalité, entre singularité et communauté. Elle réussit à évider de leur charge culturelle des objets, aussi bien issus de la culture arabe que d'autres cultures qu'elle a traversées, pour les considérer sous un jour esthétique sans, cependant, en abandonner la charge politique car celle-ci est constitutive de son propre vécu et de ses positions critiques.
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