Quator de comédiennes pour Inventaires et Riviera

Autant le cinéma fait la part belle au metteur en scène, autant le théâtre est l'affaire des comédiens. Deux pièces à l'affiche mettent en valeur quatre comédiennes: Inventaires au Théâtre de Poche et Riviera au Petit Montparnasse.

Inventaires de Philippe Minyana au théâtre de Poche offre à Judith Magre , Florence Giorgetti et Edith Scob, trois partitions à la hauteur de leur talent.


Trois femmes se racontent à travers un objet, témoin de leur vie amoureuse, quotidienne, particulière. Pour l'une, un lampadaire, une autre, une bassine et la dernière, une robe.
Cette pièce, je l'ai vue à sa création dans les années 80 avec les mêmes comédiennes! J'étais contente de les retrouver et de réentendre ce texte. A travers ce flot de paroles, ces femmes jettent aux spectateurs leurs états d'âme, leurs sentiments, leurs manques, leurs illusions mais aussi un certain désespoir. Pour la faire « plus » 2013, l'auteur a ajouté un cadre à cet accouchement verbal: elles parlent dans le cadre d'un challenge télé de la parole. Cela n'ajoute rien au propos. Il ne faut pas toujours vouloir mettre de la logique là où il n'y en a pas besoin.Le texte n'a pas de logique, il suit l'esprit, les souvenirs, les images de l'histoire de ces femmes. On passe du coq à l'âne et cela apporte une fantaisie et une drôlerie bienvenue.

Mention spéciale à Florence Giorgetti en jeune fille attardée amoureuse et touchante.

Riviera de Emmanuel Robert-Espalieu au Petit Montparnasse parle de la fin de vie de la chanteuse réaliste Fréhel. Myriam Boyer est Fréhel. Qui d'autre aurait pu l'incarner?


Fréhel est à la fin de sa vie. Plus de carrière, plus d'argent, plus d'amis ni d'amant. Une jeune femme (Laure Vallès au joli timbre de voix) vient prendre quelques cours de chant, un peu de réalité dans ce meublé miteux. Mais la nuit, son amour du temps qu'elle était belle et célèbre, Maurice Chevalier, ( Clément Rouault, très juste)vient la hanter. La pièce tourne autour de son amour pour Maurice, de sa trahison avec Mistinguett, de la déchéance d'une femme qui a basculé dans une irréalité protectrice.

Le propos tourne un peu en rond. Mais on est venu surtout pour voir Myriam Boyer incarner la chanteuse et donner tout son talent, nourrir son rôle de toute son humanité et de toute sa sensibilité.

Par Veronique Guichard
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