Mirages d'Orient, grenade & figues de Barbarie, en Avignon.

Jusqu'au 28 avril 2013

Si actuellement, c'est par les chaînes satellites, le réseau internet et la génération Twitter que le monde arabe se donne à voir chaque jour aux yeux du monde, il était auparavant décrit aux occidentaux par des écrivains et des artistes qui accomplissaient des voyages longs et éprouvants durant parfois des mois voire des années.


De g. à dr. : Yan Pei-Ming, Asma et Bachar El-Assad, 2012 - Charles Sandison, Left to Right, 2008 - Pierre et Gilles, Said, modèle : Salim Kechiouche, 1999.


Nos plus grands écrivains en ont rêvé, d'autres se sont lancés seuls ou en famille dans l'aventure vers cet Orient décrit par Châteaubriand, Flaubert ou Lamartine.

Les plus grands artistes ne s'y trompèrent pas, de Delacroix à Matisse, tous furent fascinés par les couleurs des souks et des médinas, l'élégance de l'architecture des mosquées et des jardins ombragés, paradisiaques, la dignité des femmes drapées dans des tissus mystérieux et des hommes au port de tête rehaussé par des turbans bleu nuit ou d'un blanc étincelant.

Conçue telle une déambulation dans les problématiques esthétiques d'un territoire aussi complexe que multiple, l'exposition aborde tour à tour divers aspects de cet Orient souvent fantasmé, tissant des liens entre les artistes d'époques et de pays parfois éloignés, créant autant d'aller-retour entre l'histoire passée et contemporaine.

C'est avec une invitation au voyage que débute le parcours. D'abord par une plongée dans le Tanger des années 50, celui de la Beat Generation, du compositeur et auteur Paul Bowles (proche de William Burroughs, Allen Ginsberg, Brion Gysin) dont la bibliothèque appartenant à Miquel Barceló a été généreusement prêtée par l'artiste pour l'occasion, ou le Tanger de membres éminents du Black Mountain College — avec notamment les photographies de Cy Twombly et celles de Robert Rauschenberg jamais montrées en France...

De g. à dr. : Paul-Armand Gette, Loukoum rose d’Aziyadé, 2006 - Shirin Neshat - Untitled, 1996.


Comme dans un effet de boomerang vient ensuite l'évocation des premiers voyages avec des carnets de dessins de Pascal Coste, les cartes dessinées et les lettres d' Isabelle Eberhardt jamais encore exposés à ce jour, les carnets de notes de Théodore Monod, les peintures d' Auguste Chabaud ou Joseph Eysséric.

Les thèmes fondateurs de l'orientalisme, la rencontre d'une autre culture, l'exotisme des paysages et des scènes de rue, le désert, la sensualité, sont évoqués au travers de confrontations d'œ,uvres qui se déploient sur des temporalités multiples : Eugène Delacroix, Jean-Auguste-Dominique Ingres, Henri Matisse, Nan Goldin, Pierre et Gilles, Paul Armand Gette, Charles Sandison, Lawrence Weiner et bien d'autres, ainsi que des peintres orientalistes du sud de la France — Alexandre Cabanel, Jules Laurens — dont les œ,uvres proviennent de collections privées et publiques (Musée d'art et d'histoire de Narbonne, le Musée Fabre de Montpellier).

L'exposition investit l'église des Célestins ou sont présentées Le Joueur de flûte d' Adel Abdessemed ainsi qu'une nouvelle installation vidéo de Douglas Gordon réalisée et produite pour l'exposition depuis Tanger.

A voir jusqu'au 28 avril 2013, du mardi au dimanche, de 11h à 18 h au Musée d'art contemporain, Collection Lambert en Avignon, 5, rue Violette, 84000 Avignon. Tél. : 04 90 16 56 20 & www.collectionlambert.com






Le catalogue de l'exposition coédité avec Actes Sud rassemble les œ,uvres autour de sept thématiques, comme Les Sept Piliers de la sagesse de Lawrence d'Arabie. Chacune traverse l'histoire, les styles et les rives de la Méditerranée : Carnets de voyage, Architecture, Arabesques, Tanger 54, Barbès-Louxor, De la place Tahrir à la chute des tyrans, Les Échelles du Levant et la Jérusalem céleste.

Textes de : Isabelle Eberhardt, Amin Maalouf, Farouk Mardam-Bey, Jean-François Delmas, Mona Thomas, Éric Mézil. Ouvrage relié, format 28 x 22 cm, 360 pages, 39 €



Par ArtsHebdoMedias.com

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