Du 5 janvier au 23 février 2013
Le moins que l'on puisse dire de Thomas Lévy-Lasne, est qu'il s'inspire au plus près de la réalité contemporaine. Ses personnages, les objets qu'il a choisi de mettre en valeur, les décors du quotidien, témoignent des modes de vie actuels, La banalité regardée avec tendresse.
Thomas Lévy-Lasne célèbre ' le fait qu'il y ait quelque chose plutôt que rien '. Sans être ostentatoire, son travail nous prouve qu'on peut prendre le monde contemporain à bras le corps et s'inscrire dans l'histoire de l'art. Une peinture comme Laetitia au lit qui montre une jeune femme nue, allongée avec un MacBook, est à la fois une icône de notre temps et une actualisation sans manière de la Vénus au Miroir de Velázquez.Le rendu subtil de la peau et des plis de la couette Habitat témoigne de l'engagement du peintre dans le moindre détail. Comme objet de peinture, une bouteille de Coca light ne mérite pas moins notre attention qu'un iPhone, des tags sur les cabines téléphoniques, une robe transparente, des gobelets en plastique ou une chute de rein gourmande. Pour nous le prouver, Lévy-Lasne s'impose un régime très strict : tout rendre avec la même tendresse, chercher l'expression juste pour chaque objet.
L'exposition apparaît comme un condensé des réponses qu'il donne à une question qui l'obsède depuis des années : Qu'est-ce qui se passe quand il ne se passe rien ? Pour y répondre, il est prêt à travailler mois après mois, 12 heures par jour, pour peindre une rue apparemment banale, une tablée de fin de fête, un couple absorbé dans ses pensées respectives, ou des touristes face à une installation.
Son implication se fait sentir : ses meilleurs tableaux nous permettent de retrouver le goût d'un monde si familier que nous ne savions plus le voir, un étonnement. Si les sujets diffèrent avec le support, tout est empreint d'un réalisme très personnel qu'il oppose de front à l'hyperréalisme d'une certaine peinture contemporaine. S'il travaille d'après des montages photographiques, Thomas Lévy-Lasne abhorre pourtant les effets que la peinture emprunte à ce médium : pas de flous optiques chez lui.
Une production plus discrète, mais non moins palpitante, accompagne sa peinture à l'huile : des aquarelles de fêtes et, fruit des dernières explorations en date, des dessins de webcams, ici exposés pour la première fois.
Du 5 janvier au 23 février 2013, du mardi au samedi de 11h à 19h à la Galerie Isabelle Gounod, 13, rue Chapon 75003 Paris. Tél. : 01 48 04 04 80 & www.galerie-gounod.com
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