Maelström de Stéphane Marchand est un thriller haletant.
Maelström est un livre sidérant à plus d'un point de vue. Une écriture rapide, une intrigue en trompe-l'œ,il et à rebondissement qui trouve son vrai dénouement dans les dernières pages du roman, des personnages attachants qui n'ont en apparence aucune relation entre eux. Un agent du FBI, homosexuel et en deuil de son grand amour, un écrivain à la dérive qui ne peut plus écrire une ligne et une médecin légiste, à la voix rauque et sensuelle, qui fut, un temps, la maîtresse de l'écrivain. Face à ces trois « forces du bien », la force du mal, incarnée par une créature qui pourrait sortir du laboratoire de Frankenstein.
Le roman se passe au Etats-Unis, entre la côte Ouest et la côte Est. C'est d'ailleurs là que réside le tour de force. Car Stéphane Marchand, l'auteur est Français. Non seulement il est Français, mais en plus il déteste voyager et n'a jamais mis les pieds aux Etats-Unis. Il vit au bord d'un lac, au fond des bois. Et pourtant on jurerait qu'il a vécu à San Francisco, ses brumes, son froid et sa lumière. Il n'empêche que le lecteur est plongé dans cette atmosphère de haine et de sauvagerie tout en contemplant le Golden Gate. C'est un thriller construit sur la douleur qui rend fou ou amnésique.
Stéphane Marchand ne s'en cache pas, il a écrit en pensant au cinéma. Le découpage même du texte est construit comme un scénario. L'écriture, très visuelle, fait aussi appel à l'image. Mais la question qu'on peut légitimement se poser est de savoir si une telle violence peut trouver sa traduction à l'écran et si l'humanité des personnages ne se diluerait pas dans le vomi et l'hémoglobine.
Mais pour l'instant, le roman reste un roman et il fait la part belle à l'imagination.
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