Ma Nana (encore), autres filles, et quelques petits explosions. Une exposition de Sharon Kivland

A la galerie Galerie des petits carreaux à Paris, du 17 novembre 2012 au 5 janvier 2013.

Collages d'images, d'objets, de tissus... l'artiste Sharon Kivland, qui partage sa vie entre Londres et la Bretagne expose à la Galerie des Petits Carreaux. Inspirée par Zola et sa « nana », imprégnée par la démarche psychanalytique, prenant ses repères dans la littérature, l'artiste marie les matériaux —, anciens magazines, cartes postales, manuels - pour parler de la femme, de sa condition, de son histoire, de son image.


Sharon Kivland - Le cri de la soie


'Sharon Kivland vit entre Londres et la campagne bretonne des bords de Rance. Un vieux poêle, des chats, des chiens, des ruches, des canards et des oies curieuses, un potager, un verger, une maison de pays au plafond bas, voilà pour la Bretagne. Mais l'univers artistique que l'on découvre en gravissant les quelques marches en pierre de son atelier est à l'opposé de cette atmosphère bucolique. En y pénétrant on a l'impression de mettre les pieds dans un cabinet de curiosités consacré à la féminité et à ses attributs : le rose y domine, mais pas n'importe quel rose, le rose 'chair', celui du parfum Allure de Chanel.Car on ne s'y trompe pas longtemps, la 'chair' de ce rose est une chair blessée, comme la chair de Nana l'est par les regards de convoitise qui la réduisent à l'état de marchandise. Le roman de Zola et son personnage éponyme ont dans l'œ,uvre de Sharon Kivland une résonance particulière. Le texte de Zola est traité comme un matériau que l'artiste retravaille par des réécritures. Et le personnage de Nana, image hypertrophiée de la féminité, y tient une place emblématique.' Texte de C. Benadretti.
Sharon Kivland. parle de sa démarche artitistique etde ses travaux exposés :
' Dans son ouvrage ' Paris, capitale du XIXe siècle, le Livre des Passages ' Walter Benjamin remarque comment le journaliste Alphonse Toussenel (un fouriériste), qui s'occupait de la rubrique des sciences naturelles dans un journal de mode, considérait la femme comme le médiateur entre l'homme et les animaux, une sorte de décorateur du monde animal, qui en échange dépose à ses pieds son plumage et ses fourrures.

Certains visiteurs de l'exposition seront sans doute surpris par l'affichage excessif de la féminité et de ses attributs, tandis que d'autres, bien sûr, en seront ravis (mais c'est peut-être un plaisir inavouable, car il y a un soupçon de perversion dans l'ensemble de l'entreprise).

On trouve des réécritures de descriptions de 'Nana' de Zola, de nouvelles étiquettes pour cols et culottes, une tournure charmante et son pouf, de la peinture appliquée comme un maquillage sur des photographies qui soit disparaissent lentement, soit deviennent monstrueuses du fait de cette peinture appliquée avec enthousiasme, qui à la fois cache et met en valeur l'image. L'ensemble pourrait se terminer par des explosions, représentées par des parodies parfumées de cocktails Molotov, mais bien sûr, cela pourrait n'être rien de plus que ces petites morts, condamnées, comme l'histoire elle-même, à une répétition sans fin. '


A voir, du 17 novembre 2012 au 5 janvier 2013, à la Galerie des petits carreaux, 43, rue des Petits Carreaux 75002 Paris. Du mardi au samedi de 12 h à 19 h. Tél. : 01 71 27 29 12 & www.galeriedespetitscarreaux.com





Par ArtsHebdoMedias.com

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