Quatre semaines durant sur Arte, les téléspectateurs ont vibré aux péripéties du séminaire des Capucins, au travers de la série Ainsi soient-ils ! La vie religieuse n'est guère plus simple que la vie civile. Pour ceux qui ont raté la diffusion, jetez vous sur le DVD, vendu par Arte.
« Ainsi soient-ils ! » Le titre n'en fait pas mystère, il est question des hommes de Dieu. Pas n'importe lequel, celui de l'église catholique.
Mais la réalité est bien différente que l'on soit proche du pouvoir suprême, dans l'ambiance feutrée et méphitique du Vatican, au sein des intrigues florentines qui agitent les prélats, ou que l'on soit dans le bruit et la fureur de la dure réalité que se coltinent le père Fromanger, responsable du séminaire des Capucins, son bras droit le père Bosco et les cinq jeunes séminaristes qui viennent d'être intégrés en première année.
L'un, Raphaël, est fils de famille en rupture de banc, l'autre, Guillaume, a sa jeune sœ,ur à charge et une mère irresponsable qui part courir le guilledou en Inde comme si elle avait 20 ans , le troisième, Yann, est un jeune breton angélique qui a la gueule de l'emploi, le quatrième, Guillaume, est en perdition totale, hostile à tout et à tous, paralysé par l'idée de l'action. Quant au dernier, José, il a eu la révélation en tôle et a consacré son temps en prison à réaliser une étude sur Saint-Augustin.
Personnage pivot, la sœ,ur Antonella ne parle pas beaucoup, elle tutoie le père Fromanger, qui, lui, la voussoie. Relation étrange. Mais le père Fromanger, joué par un Jean-Luc Bideau exceptionnel, est étrange. Ancien prêtre ouvrier, passionné de culture chinoise et de calligraphie, on comprend assez vite qu'il est en délicatesse avec les autorités. On saisit aussi qu'il pratique des manœ,uvres troubles avec l'argent du séminaire.
Ces cinq séminaristes voient leur mission comme un combat pour certains, pour les autres comme un refuge dans un monde parallèle. Ils sont travaillés par le désir de la chair et sont vite rattrapés par la réalité qu'ils ont voulu fuir en entrant au séminaire. Le jeune ange breton, « guitar heroe » malgré lui, l'apprend à ses dépens. Scène hilarante quand il comprend que le barman lui a donné un cocktail arrangé à sa façon. Il se réveille dans le lit de sa chanteuse.
Cette série, en huit épisodes, se regarde comme un thriller. Vive, alerte, pleine d'humour, tragique, mélancolique, nostalgique, elle vous harponne et ne vous lâche plus.
Après sa diffusion sur Arte, la chaîne commercialise le DVD. Séance de rattrapage.
Un extrait vidéo
Par
Ajouter un commentaire