29e Journées européennes du patrimoine sur le thème « patrimoines cachés »

Organisées en France par le ministère de la Culture et de la Communication, les 29e Journées européennes du patrimoine se dérouleront les 15 et 16 septembre prochain. Thème 2012 : les « patrimoines cachés ». Le programme à travers la France, par régions.




*Organisées depuis 1984 par le ministère de la Culture et de la Communication, les Journées européennes du patrimoine ont lieu chaque année le troisième week-end de septembre. L'édition 2011 a attiré 12 millions de visiteurs.

Parallèlement aux chefs-d'œ,uvre de l'architecture civile ou religieuse, ces Journées mettent en valeur le patrimoine industriels ou agricoles, les parcs et jardins, les sites archéologiques, les objets mobiliers, le patrimoine littéraire, fluvial ou militaire... Elles proposent dans toutes la France un nombre considérable de visites guidées, démonstrations de savoir-faire, concerts, représentations théâtrales, circuits à thème...

50 pays européens participent également à l'événement : retrouvez toutes les informations sur le site du Conseil de l'Europe et sur la page Facebook des European Heritage Days (EHD) / Journées européennes du patrimoine.



Voir le programme à travers la France en Portfolio

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Les « patrimoines cachés »

OMNIPRÉSENTS, CES TÉMOINS DE L'HISTOIRE SURGISSENT SOUVENT LÀ OÙ ON NE LES ATTEND PAS, LÀ OÙ LE REGARD, PARFOIS TERNI PAR LA FORCE DES HABITUDES, NE LES SOUPÇONNE PAS, LÀ OÙ ON NE LES VOIT PLUS.

Derrière chaque décor quotidien reposent des trésors ignorés, des raretés dissimulées, des histoires confidentielles. S'il n'est pas toujours directement accessible, ce paysage patrimonial n'en reste pas moins présent, partout où l'on ose la curiosité, le dévoilement, l'exploration. Tout monument, qu'il soit d'intérêt national ou qu'il vive à travers la mémoire locale, peut se lire sous un angle différent à travers ses éléments invisibles au premier regard, enfouis, cachés, insolites ou originaux.

Mis à l'honneur lors de cette 29e édition des Journées européennes du patrimoine, le thème du « patrimoine caché » veut ainsi lever le voile sur un patrimoine qui se trouve derrière les portes, au fond des cours, sous nos pieds, au-dessus de nos têtes, dans l'ombre ou en pleine lumière. Il s'agit de rester fidèle à la vocation première de ces Journées —, rendre accessible le patrimoine immobilier et mobilier au plus grand nombre —, et de suivre pas à pas cette injonction de Proust : « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »

Il permet par la même occasion de guider les publics vers des patrimoines méconnus, qu'il convient d'approcher enfin, pour mieux les connaître et les (re)découvrir.


Le patrimoine souterrain


Moins souvent mis en lumière que les édifices visibles en surface, le patrimoine creusé sous nos pieds ou dans la roche constitue pourtant un patrimoine universel qui touche à l'histoire rurale, urbaine, religieuse, militaire ou industrielle. Découvrir le patrimoine souterrain, c'est avant tout faire un grand voyage à travers la France : descendre quelques marches d'escalier pour explorer des caves ou des entrepôts à Pontoise, Bourges ou Clermont-Ferrand, les souterrains de la cité médiévale de Provins ou encore les caves du roi à Sèvres , parcourir les galeries d'une mine ou d'une ancienne carrière comme à Cambrai, qui possède l'un des patrimoines souterrains les plus riches et les plus anciens de France , profiter de la fraîcheur d'une habitation troglodyte sur les routes de Dordogne ou du Val de Loire , arpenter Paris par l'envers du décor, ses catacombes et ses égouts.


Le patrimoine enfoui


Longtemps victime de convoitises et d'une visibilité contrainte par un accès réglementé et difficile à ses sites, le patrimoine enfoui, composé de tous les vestiges et traces de l'existence de l'humanité (restes d'habitat, outils et objets d'art), possède une valeur inestimable que le thème des « patrimoines cachés » veut contribuer à faire davantage reconnaître. Oser passer le seuil d'une grotte ornée sur les sites préhistoriques du Lot, du Quercy ou de l'Ariège invite à dérouler le fil de l'histoire de l'humanité. Visiter les oppida d'Ensérune et d'Entremont, le muséosite d'Alésia en Côte-d'Or ou le théâtre antique de Fourvière à Lyon, déambuler dans la nécropole des Alyscamps à Arles ou dans le jardin archéologique de Saint-Romain-en-Gal, contempler plus de vingt siècles d'histoire luire sur les pavés de la voie domitienne à Narbonne introduisent à l'art de bâtir des civilisations romaine et gallo-romaine. Descendre au cœ,ur de la crypte de l'église Saint-Eutrope à Saintes, dans celles de la basilique de Saint- Maximin ou de Notre-Dame de Chartres, pénétrer dans l'église monolithe Saint-Jean à Aubeterre-sur-Dronne ou regarder sous ses pieds le baptistère de Grenoble facilitent la compréhension du patrimoine sacré et de l'histoire du christianisme.

Au-delà des vestiges exceptionnels mis au jour par les fouilles, il s'agit enfin de valoriser le rôle essentiel et le métier aussi complexe que fascinant des archéologues, dont les découvertes et les inventaires contribuent à enrichir chaque jour notre mémoire collective et l'identité de nos régions.


Le patrimoine militaire


Le territoire national porte les stigmates d'un XXe siècle marqué par deux guerres mondiales coûteuses en vies humaines. Les conflits ont pourtant laissé un patrimoine militaire remarquable, du littoral atlantique à la frontière franco-allemande. Des bunkers de Saint-Clément-des-Baleines sur l'île de Ré ou du bassin d'Arcachon aux blockhaus du Nord-Pas- de-Calais, des redoutes et batteries de Normandie aux tranchées de la Main de Massiges (Marne) ou des Baïonnettes (champ de bataille de Verdun), ces sites et bâtiments, peu visibles, partiellement enfouis, parfois en déshérence, méritent un nouveau regard sur leur valeur patrimoniale et mémorielle.


Le patrimoine en hauteur


C'est en levant les yeux que se découvrent parfois des parcelles de patrimoine insoupçonnées ou insolites, des détails ou des éléments que l'on a perdu l'habitude de distinguer : flèches de cathédrales, clochers d'églises, vitraux, donjons, tours, charpentes, horloges, girouettes, gargouilles, balcons, galeries, fenêtres, tympans, corniches, etc. Ce patrimoine en hauteur a fait ou fait parfois partie intégrante du patrimoine paysager, sonore et chromatique de nombre de communes et régions françaises. Sa mise en valeur au cours de ces Journées européennes du patrimoine mettra aussi à l'honneur les métiers, artisanats et techniques qui contribuent à son entretien et à sa conservation : vitraillistes, verriers, fabricants de cloches et carillons, couvreurs, restaurateurs, etc. Bien trop souvent, l'accès au patrimoine se fait au niveau du sol, au pied du monument visité, depuis une rue ou une place. La 29e édition des Journées européennes du patrimoine encourage pourtant à prendre un peu de hauteur et à gagner en altitude pour profiter d'un point de vue différent. Vues de haut, que l'on soit perché sur un clocher ou une tour, à bord d'un avion ou d'un ballon, les traces patrimoniales racontent une autre histoire sur l'identité d'un village, d'une ville ou d'un terroir, l'occasion de saisir en un coup d'œ,il, par exemple, les évolutions et les enjeux d'un plan d'urbanisme. Des métiers discrets, comme photo-cervoliste, des méthodes peu connues (prospection archéologique aérienne) ou des documents essentiels comme les plans cadastraux pourront ainsi trouver une visibilité nouvelle.



Cours, coulisses et curiosités


Les patrimoines cachés sont aussi ceux qui se révèlent en poussant des portes, à la découverte de l'envers du décor. Il s'agit de donner un coup de projecteur exceptionnel sur ce qui est habituellement inaccessible ou dissimulé en raison de sa fragilité ou de sa valeur, parfois conservé à l'abri des regards indiscrets. Les hôtels particuliers de Paris, Toulouse, Poitiers, Montpellier ou Bayeux n'offrent ainsi pas toujours la possibilité aux visiteurs d'accéder à leurs belles cours intérieures, à leurs couloirs, à leurs vestibules ou encore à leurs cabinets de curiosités. Au cœ,ur de ces sites chargés d'histoire et d'anecdotes repose pourtant un patrimoine immobilier et mobilier de premier ordre, témoignage bavard de l'histoire d'une ville ou d'une famille. Les théâtres, les opéras et les cinémas auront l'occasion d'ouvrir leurs portes pour faire pénétrer les curieux dans leurs coulisses ou leurs salles méconnues, tandis que les laboratoires ou les hôpitaux historiques pourront également dévoiler leurs fonds et leurs secrets. Les édifices religieux —, églises, temples, synagogues ou mosquées —, seront également invités à présenter leur mobilier liturgique et les trésors artistiques propres à chaque croyance, à chaque culture. Il s'agit, de la même manière, de proposer des parcours inattendus, afin d'aller au-delà des images figées associées à ces sites de prestige. Le château de Versailles, par exemple, est également un château Louis-Philippe, avec une histoire propre à son règne !

Réserves, archives et collections

Le patrimoine n'est pas seulement celui qui est présenté aux publics. Les musées possèdent dans leurs réserves des pièces d'exception, qui ne représentent pas ce qui ne mérite pas d'être exposé mais bien toute la richesse d'une collection, le cœ,ur du patrimoine muséal. La découverte des réserves pourrait ainsi faire l'objet de nouveaux parcours de visites et mettre en avant le dynamisme des musées de France et des musées municipaux. Cette approche originale offre également la possibilité de mettre en valeur le rôle des restaurateurs de toiles, de sculptures ou de monuments historiques qui, plus que d'autres peut-être, entretiennent au sein de leurs ateliers ou de leurs entreprises un lien privilégié avec le thème du patrimoine caché puisqu'ils ont pour mission première de révéler des œ,uvres d'art dont l'éclat originel a été dissimulé sous les strates du temps. Enfin, les services d'archives auront pleine vocation à ouvrir leurs portes pour ces Journées européennes du patrimoine : les livres anciens, lettres, registres, contrats, cartes et photographies qui reposent dans les archives municipales, départementales et nationales ou encore les bibliothèques constituent un patrimoine essentiel pour la conservation de la mémoire littéraire, artistique, juridique et généalogique des communes et régions de France.

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Chiffres clés du Patrimoine en 2012

- 43 969 monuments protégés au titre des Monuments historiques, dont 14 499 classés et 29 470 inscrits
(au 31 décembre 2011)
- Plus de 260 000 objets protégés au titre des Monuments historiques, dont 130 000 classés et 130 000 inscrits
(au 31 décembre 2011)
- 2 374 Parcs et jardins protégés au titre des Monuments historiques, dont 865 classés et 1 509 inscrits (au 31 décembre 2011)
- 373 jardins Labellisés jardins remarquabLes (au 15 avril 2012)
- 100 secteurs sauvegardés
- 675 ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) appelées à devenir AVAP (aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine) (au 31 décembre 2011)
- 166 villes et Pays d'art et d'histoire dont 58 pays et 108 villes (au 15 juin 2012)
- 170 sites Labellisés maisons des illustres
(au 22 mars 2012)


Retrouvez le programme complet sur Journeesdupatrimoine.culture.fr

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Par Nicole Salez

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