Droit des femmes en Tunisie : un colloque pour mobiliser le 26 juin à Paris

«Pour les femmes en Tunisie le Printemps touche à sa fin ! Mobilisons-nous pour faire du droit des femmes un acquis durable» : tel est le slogan d'un colloque dédié aux droits des femmes en Tunisie qui aura lieu le 26 juin 2012, à la maison du Barreau à Paris.

70 intellectuels ont lancé un appel au public dans lequel ils s'inquiètent du recul des libertés en Tunisie. Les femmes sont à l'origine du Printemps arabe et pourtant, aujourd'hui leurs droits sont menacés, font valoir les organisateurs du premier colloque franco-tunisien dédié aux droits de la femme tunisienne qui se tiendra le 26 juin..

Les femmes tunisiennes sont à l'origine du Printemps arabe mais aujourd'hui leurs droits sont menacés


« Alors que la Charia comme source des lois était absente du programme électoral d'Ennahda, les Tunisiens ont vécu dernièrement sous la menace de son introduction dans la Constitution. Une telle mention aurait eu de graves conséquences sur le code du Statut personnel — Constitution civile des Tunisiens », expliquent les organisateurs du colloque dans un communiqué.

Ainsi, auraient été mise en cause l'égalité des femmes et des hommes et la non-discrimination pour raison d'appartenance confessionnelle. La résistance de la société a contraint Ennahda à reculer. Mais de nombreuses associations tunisiennes sont convaincues que le retrait de ce projet n'est que tactique, indique le communiqué.

Selon les organisateurs, une autre stratégie qui cherche à introduire la norme religieuse au cas par cas est déjà mise en oeuvre. « C'est le sens des déclarations de ministres et de parlementaires ciblant le droit de la famille, telles que l'abolition de l'adoption, les incitations à contourner le mariage civil, par le recours au mariage coutumier interdit par la loi républicaine parce qu'il fragilise la situation des femmes, tout en légalisant de fait la polygamie », ajoutent-ils.
D'où un appel à une mobilisation « pour faire du droit des femmes un acquis durable ».

« Nous avons jusqu'au 23 Octobre 2012 (Ndlr : date limite pour la finalisation de la Constitution) pour agir, et faire la lumière sur ce qui se passe en Tunisie », insistent-ils.

La situation juridique des femmes donnera un éclairage sur la réalité du régime qui sera mis en place. Il sera un symbole pour les autres pays qui souhaitent se libérer de l'autoritarisme.

Seront notamment présents au colloque: Lef FORSTER, Antoine SFEIR (Cahiers de L'Orient), Alexandre ADLER, Francis PERRIN (Amnesty international), Ruben HAYOUN (université de Genève), Liseron BOUDOUL (reporter TF1), Wassila TAMZALI (UNESCO), Souhayr BELHASSEN (Ligue des droits de l'Homme), Mayssam NOUEIRI (Cour d'appel de Beyrouth), Guy CARCASSONNE (université de Paris X), Mondane COLCOMBET (Cour d'appel de Paris), Nawel GAFSIA (Barreau de Créteil) ainsi que les représentants de nombreuses associations.

Renseignements et inscriptions ici

Par Michèle Folian
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