Le directeur du musée d'art contemporain de Casoria, près de Naples, Antonio Manfredi a commencé à brûler ses œ,uvres pour protester contre les coupes drastiques décidées par le gouvernement italien dans le budget de la Culture et prévenu que son initiative « Art war » (« guerre de l'art ») ne faisait que commencer.
Le 17 avril, Antonio Manfredi, directeur du musée d'art contemporain de Casoria (sud de l'Italie) a mis le feu à un tableau de l'artiste française Séverine Bourguignon —, après avoir obtenu son accord —, et convoqué la presse pour annoncer qu'il lançait sa « guerre de l'art » .
Il dénonce la politique de l'Etat italien qui ne consacre que 0,21 % de son budget à la culture —, soit quatre fois moins que la France, par exemple - alors que l'Italie abrite un patrimoine culturel mondialement admiré.
Brûler trois oeuvres par semaine
M. Manfredi, qui a déjà brûlé un de ses propres tableaux, a indiqué qu'il continuerait à mettre le feu à trois œ,uvres par semaine, en signe de protestation, faisant valoir que de toutes façons les mille pièces de son musée étaient vouées à la destruction en raison de la politique du gouvernement italien.
Après la destruction du tableau de la française Séverine Bourguignon - qui a assisté en direct par skype à l'opération - ce sera au tour d'une oeuvre allemande, puis britannique, chinoise, sénégalaise, égyptienne, grecque etc., toujours en présence, via le web, de l'artiste, a-t-il précisé.
Demande d'asile en Allemagne
Ce n'est pas la première fois que le bouillant directeur italien fait parler de lui. Il y a un an, il s'était directement adressé par courrier à la Chancelière allemande Angela Merkel pour lui demander asile, face aux agissements de la Camorra, la mafia italienne, et à l'inaction de l'Etat.
'L'Allemagne est l'un des seuls pays qui n'ait pas taillé dans le budget de la culture. Elle accorde beaucoup d'argent à la recherche, pas comme ici', avait-il alors fait valoir. Et pour joindre le geste à la parole, il avait même planté un drapeau allemand devant le musée.
Depuis la création du musée d'art contemporain en 2005, M. Manfredi n'a plus reçu d'argent de l'Etat italien, et a renoncé à en demander. 'Si un gouvernement laisse Pompéi s'écrouler, alors quel espoir peut avoir mon musée? ' s'interrogeait-il déjà l'an dernier.
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