Improvisation et BD : un art en bonne et due forme

Un 'match' féminin d'improvisations de dessins s'est tenu le 16 mars sur la Grande Scène du Salon du Livre de Paris. Sous la houlette de Olivier Thierry, le rédacteur en chef du magazine Zoo, quatre blogueurs BD au profil et à l'univers très variés se sont affrontés. Sensualité, charme, poésie.


Olivier Thierry


18h30. C'est dans une ambiance bon enfant que l'évènement accueille quatre blogueurs BD issus d'horizons divers: illustrateur autodidacte ou dessinateur free-lance, étudiante en histoire de l'art ou artiste spécialiste des fresques. La BD se décline sous toutes ses formes et dans tous ses supports. Deux équipes s'affrontent : les Grosses Bombasses face aux Belettes. D'un côté, Guillaume Boutanox et Damien Henceval (alias 2D ou Doubledams) , de l'autre, Esther Gagné et Yatuu (Cindy Barbero, de son vrai nom).

Esther Gagné et Yatuu


Guillaume Boutanox et Damien Henceval


Nos dessinateurs dialoguent avec le dessin et le verbe en improvisant sur un thème donné tiré au sort par le public, et dans un temps restreint (dix minutes sont accordées par thème). Il y a en a pour tous les goûts : des thèmes alimentant une polémique actuelle (les prothèses PIP) ou faisant appel à une expérience vécue (le Prince Charmant, un cadeau encombrant), des concepts culturels ou comportementaux (la « génération Y », le vampirisme) ou de grandes thématiques (apocalypse, l'origami). Le public découvre sur grand écran leurs dessins instantanés et improvisés.



Des croquis à la demande en direct : « L'impro, c'est ma vie », affirme Damien Henceval. L'exigence de créativité sur un court-terme, l'appel à une originalité dans le foisonnement d'idées, et la nécessaire coordination entre les couples de participants compliquent les épreuves. Dans une équipe, l'un est le moteur de l'improvisation, une « force de proposition » en quelque sorte, qui doit aussi recevoir les propositions venant de l'autre participant. Plus les thèmes évoluent, plus les esquisses deviennent complexes, originales et recherchées. Leur art improvisé est le produit d'une extraordinaire habileté technique. Dans ce contexte original, le spectacle va crescendo, de surprise en surprise, lorsque le public devient incapable de faire un choix entre l'une ou l'autre équipe.

Le Prince Charmant par les Belettes (à gauche) et les Bombasses (à droite)


Cette maîtrise artistique en direct nous rappelle que le phénomène du blog BD constitue un véritable tremplin, une plateforme révélatrice de ces jeunes talents. Ils ont su faire de ce nouveau moyen d'expression un mode de création graphique, diversifiant tant dans la forme que dans le contenu le support du blog BD. Le blog est devenu un véritable outil de communication, de plus en plus utilisé par les illustrateurs freelance, afin de se faire remarquer dans la blogosphère et d'ouvrir sur des opportunités professionnelles. C'est après la création de leur blog que ces dessinateurs se sont vus offrir des possibilités d'édition. La popularité du blog BD peut se voir à l'organisation d'autres évènements tels que les rencontres entre les auteurs et les lecteurs, notamment le Festival des blogs BD qui attire des milliers de personnes chaque année. Le blog est devenu communauté et vivier de réseau pour de nouveaux acteurs. Le succès de ce match souligne l'approbation d'un lectorat à l'affût des blogs BD. Une révolution du monde de la BD à suivre de très près...

Alors, Adeline par Boutanox ou 2D ?


La présence et l'interactivité des lecteurs étant moteur de leur évolution, n'hésitez pas à suivre leurs travaux en cliquant sur leurs noms.

Pour information, vous pouvez également les retrouver sur le site 30 jours de BD ou dans les numéros de Kazoum , dont le premier numéro vient de paraître ce mois-ci.

Par Adeline Rajch
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