Concours photo « Résidence 2012 » : Entretien avec Alexandra Catiere, lauréate 2011

BMW et le Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône lancent un appel à candidature auprès de jeunes photographes, pour la deuxième année consécutive. Alexandra Catiere, lauréate du prix l'an passé, nous éclaire et témoigne.

Le jeune artiste photographe qui sera choisi cette année dans le cadre du concours Résidence 2012 pourra réaliser un projet au cours d'une période de 3 mois à Chalon-sur-Saône du 10 septembre au 7 décembre 2012.

Il bénéficiera d'une bourse de 6000 € ainsi que d'une prise en charge de ses frais d'hébergement. Cette résidence de l'artiste aboutira à la production d'œ,uvres réalisées avec l'aide technique du laboratoire du musée, à la coédition d'un livre et à la réalisation d'une exposition au sein des Rencontres d'Arles.

La première Résidence BMW a permis à la photographe Alexandra Catiere de poursuivre ses travaux en 2011. Ils seront édités et exposés lors des prochaines Rencontres d'Arles du 2 juillet au 23 septembre 2012.

©Alexandra Catiere

Alexandra Catière : « une femme qui fait des images »

Très simple dans ses relations avec les autres, très attentive à ce qui l'entoure, Alexandra Catiere se définit par la photographie : « Je suis une femme qui fait des images. J'ai toujours voulu faire de la photographie ».

Autoportrait ©Alexandra Catiere

Née à Minsk en 1978, Alexandra Catiere quitte la Biélorussie à l'âge de 22 ans pour s'installer à New-York. En 2005, elle rejoint le studio d'Irving Penn, puis s'installe à Paris.
Mère d'un petit garçon de deux ans, Alexandra est émerveillée par ce que la vie lui apporte et refuse de s'attarder sur les moments douloureux qui ont déjà jalonné son existence. Pudique, elle protège sa vie personnelle avec soin.
« Il faut vivre comme si on allait mourir demain, nous ne sommes que de passage, rien n'est grave », nous glisse-t-elle.

©Alexandra Catiere

Enfant, elle a commencé à créer des images avec de la peinture. Comme la poétesse russe Marina Tsevetaeva, qu'elle cite spontanément, elle ne s'intéresse pas aux événements mais au destin, pas aux personnes mais à l'âme.

Comment travaillez-vous, comment choisissez-vous vos sujets ?

Je ne cherche pas de sujet. Quand une situation, un lieu, un objet, une personne m'intéresse, j'enregistre le fait ou l'atmosphère, les images dans ma tête. Je reviens plus tard avec un appareil photo et cette fois, je me mets en mode « on ». Si je retrouve la même sensation, je fais des images, sinon je passe à autre chose.

'Ce que je veux montrer, c'est la vie, exclusivement la vie'

Je ne fais pas de portrait mais je cherche l'esprit de ce que je photographie, l'ambiance, l'univers qui l'entoure , je ne fais pas de reportage mais ce qui est derrière, ce qui est invisible. Ce qui m'intéresse, c'est la rencontre avec les sujets.

Que vous a apporté la Résidence BMW ?

La Résidence m'a libérée. Avant je travaillais sur des séries. Maintenant je constate que ce qui m'intéresse, c'est la rencontre du sujet avec un moment, cela m'a ouvert à la vie.
Aller chez les gens m'a permis de ne plus chercher d'idée conceptuelle. Beaucoup de photographes sont guidés par les idées. Moi ce qui m'intéresse, c'est le moment présent.

I cannot give you anything but love ©Alexandra Catiere

Et maintenant sur quoi travaillez-vous ?

La suite se fait au fil de l'eau. En ce moment j'écoute le murmure et je fais des images d'une rivière en Bretagne en réponse à une commande du Centre d'Art et de Recherche GwinZegal.

« La vie, la vie » pourrait être sa devise, en somme ...

NB : Chantal Nedjib est la fondatrice d'une agence de conseil en communication spécialisée dans la relation entre les entreprises et la photographie. Plus d'informations sur http://chantal-nedjib.com/

Par Chantal Nedjib