Angéline Scherf est conservatrice en chef de l'ARC, département contemporain du Musée d'Art moderne de la ville de Paris, qui présente à partir du 8 mars l'exposition d'artistes mexicains 'Resisting the present'. Entretien.
L'ARC (Animation, Recherche, Confrontation) du Musée d'Art moderne de Paris a été créé en 1967, dans le climat d'une culture très politisée. Il a aujourd'hui pour vocation de montrer des artistes reconnus sur la scène internationale. Mais dans le même temps, il cherche constamment à révéler de jeunes talents.
Signe particulier : l'ARC a été dirigé sans interruption par une femme depuis l'arrivée de Suzanne Pagé en 1973. Aujourd'hui la conservatrice en chef est Angéline Scherf, 50 ans, femme passionnée et passionnante, mère de deux garçons.
Comment expliquez-vous qu'il n'y ait eu que des femmes à la tête de l'ARC depuis Suzanne Pagé ?
- L'ancienne directrice avait une très grande confiance dans le pragmatisme, la sensibilité et l'exigence des femmes et a su s'entourer en conséquence.
Quelles sont, d'après vous, les atouts d'une femme au poste de conservateur de musée ?
- Les mêmes que dans la vie : être capable de sensibilité et d'esprit à la fois, en tenant les deux bouts de la corde.
Quelles sont les grandes étapes de votre parcours ?
- J'ai d'abord fait l'Ecole du Louvre et passé une licence d'Art et d'Archéologie pour devenir conservatrice. Lauréate au concours de conservateur des Musées de la Ville de Paris, j'ai ensuite débuté comme conservatrice-stagiaire au Musée du Louvre où j'ai acquis une formation d'art ancien. Cela m'a beaucoup servi pour appréhender l'art contemporain. Car pour être compris, l'art contemporain doit toujours s'enraciner dans quelque chose.
Vous êtes aujourd'hui définitivement acquise à l'art moderne ?
- Non, je reste passionnée par l'art ancien, mais c'est l'art contemporain qui me fait vibrer comme une corde de guitare.
Si vous aviez un conseil à donner aux jeunes, intéressés par votre métier ?
- Etre passionné. Conservateur c'est un peu comme grand reporter, on donne tout, on accompagne le artistes. Notre métier est très proche de celui de metteur en scène ou de chef d'orchestre. Il ne faut pas être tiède, ni compter ses heures. Il ne faut pas s'attendre à des horaires de fonctionnaires... même si on est très mal payé.
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