« Les Malheurs de Sophie » au théâtre Mouffetard du 1er février au 28 avril 2012

« Les Malheurs de Sophie », d'après le roman de la Comtesse de Ségur, revient sur scène au théâtre Mouffetard du 1er février au 28 avril 2012, après un franc succès l'an dernier au Petit Gymnase. Rencontre avec Rebecca Stella, la metteure en scène.

Tombée dans la marmite du théâtre quand elle était toute petite —, son père est un célèbre metteur en scène, mais chut ! —, Rebecca Stella est bourrée de talent. Comédienne —, dans de nombreux téléfilms et séries télévisées, mais aussi et surtout sur les planches —, elle s'est lancée avec bonheur dans la mise en scène depuis quelques années.

La metteure en scène Rebecca Stella

Comment vous est venue l'idée d'adapter 'les Malheurs de Sophie' au théâtre ?


Rebecca Stella : Ce projet est né de ma rencontre sur un plateau de tournage avec la comédienne et chanteuse Sabine Perraud. Nous avions envie de créer une pièce pour enfants qui soit classique et moderne à la fois. Je suis une enfant du cinéma de Stephen Spielberg et de Tim Burton. J'ai été nourrie de films tels que les Goonies, Beetlejuice, 'Edward aux mains d'argent', Batman, 'Charlie et la chocolaterie' et bien d'autres.

Nous voulions une femme 'moteur' dans le rôle principal car la plupart des héros pour enfants sont des hommes ou des femmes objets, comme Blanche-Neige ou Cendrillon. Nous cherchions une petite fille chouette qui décide de son chemin de vie, qui maîtrise tout, comme Martine, Bécassine ou princesse Sarah. Puis nous nous sommes souvenues de la Comtesse de Ségur et de Sophie. Les bêtises sont éternelles. Elles permettent aussi de découvrir le monde. Mais le contexte du roman avait un peu vieilli.
D'où l'idée de cette adaptation qui met en scène Mamie So, Sophie devenue grand-mère. Elle emmène ses petits-enfants dans l'univers de la Comtesse à travers un livre magique.

Pourtant la pièce reste ancrée dans la vie moderne ?

RS : Tout à fait. Avec des clins d'œ,il à nos références actuelles : la grand-mère ne compte pas les « sous » mais les « euros », et pour appeler quelqu'un... elle utilise son portable.

« Mise en scène joyeuse », « jamais bêtifiante », la presse a salué l'an dernier la pièce « chemin initiatique qu'on se transmet entre générations »... Quelle est votre recette ?

RS : Je considère qu'il est important de s'adresser aux enfants sur le même ton que celui qu'on utilise pour parler aux adultes. Telle était ma consigne de metteure en scène. Le résultat est que la pièce plait autant aux petits qu'aux grands.

« Partager en tant que femme ma passion pour le théâtre »

Deux adaptatrices, des femmes pour les costumes, les lumières, les chorégraphies et la scénographie, des actrices ... je n'ai relevé que deux hommes dans la troupe: le compositeur de musique et un acteur...

RS : Oui. C'est la preuve que dans notre génération les choses bougent... Il y a beaucoup plus de rôles pour les hommes que pour les femmes dans le théâtre. Il n'y a pas de raison que les personnages de femmes passent par le seul désir de l'homme pour tel ou tel rôle. Je veux, en tant que femme, partager ma foi, ma passion, mon courage, mon envie de faire du théâtre. Je souhaite être passeuse de mes envies.

Je résume : vous avez 29 ans, vous êtes maman de deux enfants (3 ans et 5 mois), vous êtes comédienne, metteure en scène... C'est tout ?

RS : (rires) ... Et femme !

Par Michèle Folian