Adieu Camarades ! sur Arte

Avec Adieu Camarades ! Arte propose une grande fresque sur la chute de l'Empire soviétique en six épisodes, à ne manquer sous aucun prétexte.



Arte propose une série documentaire passionnante sur la chute de l'Empire soviétique. En six épisodes, diffusés les mardis 24 et 31 janvier et le 7 février, « Adieu Camarades ! » balaie l'Empire soviétique, de l'apogée à l'effondrement, en faisant s'entrecroiser les récits personnels et l'histoire collective.

A l'origine du projet, Andrei Nekrassov, le réalisateur. Né soviétique, Nekrassov est aujourd'hui russe et vit en Europe. Il a une fille, Gagarina, et celle-ci l'interroge voulant comprendre la monstruosité du régime soviétique, qui s'avéra être un colosse au pied d'argile. Sans coup férir, un soir de 1991, Mikhail Gorbatchev annonça à la télévision la dissolution de l'URSS. Comment ce bloc, en apparence puissant et monolithique, s'est-il fissuré, puis effondré comme un château de cartes?

Andrei Nekrassov a parcouru l'Europe de l'Est, retrouvant des témoins en Russie, en Pologne, en Hongrie, en Tchécoslovaquie ou encore en Roumanie. Il met ces témoignages en perspective avec des archives qui montrent avec justesse la façon dont le ver est sournoisement entré dans le fruit. La censure ne peut pas tout et les radios de l'Ouest à usage de l'Est, avec le rock et la culture des sixtie's, ont joué leur rôle.

Les accords d'Helsinki, en 1975, laissent espérer une vraie libéralisation , mais la funeste guerre d'Afghanistan, déclenchée en 1979, est une pièce maîtresse de ce cataclysme politique. La dénonciation des crimes staliniens, la levée du voile sur eux sans pour autant aller à son terme, a bien sûr accéléré le processus. Un témoin raconte très bien comment la vie s'est libéralisée pour le Russe moyen à la fin des années 70. En revanche, pour le militant, la traque est toujours la même : hôpital psychiatrique ou goulag après une séance de torture dans les sous-sols du KGB. La pénurie des biens d'équipement les plus basiques est permanente.

Vladimir Vissotski

En 1980, la naissance de Solidarnosc, premier syndicat libre en Pologne et dans les pays dits amis de l'URSS, est un signe prémonitoire. Le premier épisode se clôt avec le troubadour, chanteur, poète, écrivain Vladimir Vissotski. Chantre de la liberté, tous les Russes le connaissent. Bien qu'interdit de radio, de concert, il est le symbole d'un homme debout. A son enterrement, ils sont des millions à se presser. Une belle interview de Marina Vlady, sa femme, dit la brutalité du régime.

Le deuxième épisode évoque la débrouille dans une économie de pénurie, la montée en puissance de Solidarnosc au cours des années 80, les dégâts de la guerre en Afghanistan. Cette série-documentaire n'est jamais pesante. L'âme slave y est omniprésente avec son sens inné du « blues », son humour cocasse qui détourne les situations les plus tragiques. L'interview des deux ex-soldats, revenus cul-de-jatte du bourbier afghan et pêcheurs par la force des choses, est un sommet de drolatisme et de tristesse infinie aussi dévastatrice que la vodka qui coule à flots pour leur remonter le moral.

De la télévision à consommer sans modération.


- Diffusion les mardis 24, 31 janvier et 7 février 2012 à partir de 22h20
- Un coffret de 2 DVD, à partir du 8 février 2012 chez ARTE éditions
- Un dispositif interactif inédit conçu par Lena Thiele et Pierre-Olivier François en ligne depuis le 10 janvier 2012
-www.adieucamarades.arte.tv



Par Marie Catherine Chevrier

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