« La France en relief » est au Grand Palais du 18 janvier au 17 février

Une exposition hors-norme, « La France en relief », se tient sous la nef du Grand Palais à Paris : elle reconstitue une carte de France de 650 mètres carrés représentée par seize plans-reliefs conçus du XVIIe au XIXe siècle. A voir du 18 janvier au 17 février.

Tel un puzzle géant, l'exposition « la France en relief » présente sous l'auguste nef du Grand Palais à Paris, une carte de France de 650 m2 composée de seize plans-reliefs conçus du XVIIe au XIXe siècle. Elle permet au public de découvrir des pièces spectaculaires de la collection, unique au monde, du musée des Plans-reliefs qui compte plus de cent maquettes. Ces objets illustrent l'évolution des frontières au cours de l'histoire.

Ces plans-reliefs, maquettes historiques de villes fortifiées, constituent un ensemble commencé sous Louis XIV, à partir de 1668, et enrichi jusqu'en 1873. Chacun est mis en valeur sous un angle particulier : histoire de la construction et de l'urbanisme, histoire des techniques de siège et de l'art de la guerre, histoire de la ville et de la province, histoire de l'environnement.

Fabriquées dans un premier temps pour des besoins militaires, ces maquettes au 1/600e permettaient, à travers la représentation des fortifications et de leurs environs, de préparer les opérations de guerre. Elles étaient aussi utilisées à des fins de prestige : exposées jusqu'en 1777 dans la Galerie du Bord de l'Eau du Louvre, elles manifestaient la puissance de la France.
La réalisation de ces plans a nécessité l'envoi d'équipes d'ingénieurs et de topographes sur tout le territoire.

Conçues à l'aide de matériaux divers (feuilles de tilleul recouvertes de papier pour les toits, soie pour les champs et jardins, mais aussi, bois, métal...), ces maquettes restituent avec une grande précision les moindres détails. D'une fragilité extrême, certaines ont du être restaurées, d'autres n'avaient pas été montées depuis un siècle. Au total, il a fallu assembler 5.000 pièces acheminées au Grand Palais dans 50 caisses représentant un volume total de 800 m3.

La France en 3D

Huit mois de travail ont été nécessaires ainsi que la mobilisation de nombreux spécialistes (scénographes, éclairagistes, designers, etc.) pour parvenir à recréer une sorte de France en 3D des siècles précédents, permettant de s'appuyer sur des objets de l'histoire pour comprendre le passé.

Des dispositifs interactifs et multimédias alliés à une scénographie originale permettent d'explorer en détail ces maquettes extraordinaires. Afin de permettre une valorisation et une diffusion optimales, les initiateurs du projet ont décidé de numériser et mettre en ligne plusieurs plans-reliefs de la collection du musée. C'est ainsi que Google, l'un des partenaires de l'exposition, a prêté son concours à l'opération en mettant à disposition ses équipes d'ingénieurs et en donnant accès à ses dernières technologies.

Les designers 3D d'internet ont remplacé les ingénieurs du roi, ce qui a permis de confronter le passé et le présent et de faire de l'outil de l'histoire un objet d'actualité.

« Une invitation au voyage »

La visite de cette exposition est conçue comme une balade entre les maquettes des villes exposées, dont certaines telles, comme Berg-op-Zoom ou Exilles, furent françaises et sont aujourd'hui néerlandaise et italienne, ou d'autres comme Saint-Omer ou Besançon, qui sont devenues françaises. On découvre aussi une maquette du 'vieux Brest', achevée en 1811, alors que la ville a totalement disparu lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

Plan-relief de la ville de Besançon

« Ces maquettes constituent une puissante invitation au voyage » a souligné le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand en commentant le projet. « En les contemplant, nous franchissons cols et frontières, nous survolons les flèches des cathédrales et les étoiles des bastions, nous longeons les rivages et nous traversons les fleuves. Bien plus, c'est dans le temps que nous plongeons, découvrant un espace, des territoires, des paysages qui ont été profondément modifiés et qui, paradoxalement, nous semblent si familiers et si proches ».

Plan-relief de la ville de Cherbourg. Vue de la ville

Cette exposition est la première réalisée par la Maison de l'Histoire de France et s'inscrit dans sa mission première qui est de porter à la connaissance d'un large public le patrimoine historique français.

Selon Frédéric Mitterrand, « à travers ces maquettes, il s'agit bien de mettre en évidence la France en relief, de valoriser ses diversités, de faire vivre ce « creuset français » qui a façonné notre histoire. »

Par Michèle Folian