Cet automne, le Palais des Beaux-Arts de Lille
présente la première rétrospective internationale consacrée au peintre
Louis Boilly (1761 - 1845). Exposition
du 4 novembre 2011
au 6 février 2012.
Réunissant près de 190 peintures, dessins, lithographies, miniatures et pièces de mobilier issus des plus prestigieux musées internationaux, l'exposition de Lille propose un regard inédit et complet sur la production de Boilly.
Louis Boilly est l'un des plus beaux peintres français des XVIIIe et XIXe siècles dont la renommée a su jouer des vicissitudes de l'Ancien Régime à la Révolution française, de l'Empire à la Restauration, tant il fut au cœ,ur des événements historiques qui ont secoué la France et l'Europe. Tout au long de sa carrière, Boilly n'aura de cesse de faire des changements de société ses thèmes privilégiés. Il a 28 ans en 1789, et meurt trois ans avant la révolution de 1848, à l'âge de 84 ans.
Fortes d'une célébrité jamais démentie, ses œ,uvres sont appréciées dès son vivant. Sa peinture fine, inspirée des maîtres hollandais du XVIIe siècle, mais révélatrice par ailleurs de son admiration pour l'art de David, plaît aux collectionneurs de l'époque en quête d'une peinture à la facture lisse, nette, d'une technique savante et illusionniste. Dossier de presse joint
Commissariat :
- Annie Scottez-De Wambrechies, Conservateur en chef
- Florence Raymond, Attachée de conservation
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Extraits et notices du catalogue de l'exposition
Extrait de l'essai de Jacques Foucart, Conservateur général honoraire du département des Peintures au musée du Louvre
Boilly, grand ou petit maître ?
« Boilly, cible de paradoxes ou plutôt de toutes sortes d'interrogations. —, Petit ou grand maître, ou grand petit maître ? Mais peut-on atteindre l'excellence dans le très mince ? —, Vrai peintre mais grand peintre ? Et, de fait, a-t-il été suffisamment pris en compte dans l'histoire de l'art dite savante ? —, Peintre populaire, adulé des amateurs et même du grand public (il a sa rue à Paris, son monument à La Bassée, il amuse, rassure), mais faut-il absolument le cantonner dans le petit genre, dans les sujets faciles, tantôt comme un plaisant évocateur un peu ironique de scènes de boudoirs et autres galanteries, tantôt comme un charmant échotier de la vie urbaine, parisienne essentiellement, de son temps, alerte topographe des quais, des boulevards des cafés et jardins à la mode, mais certes réputé inaccessible aux grandes idées comme aux fortes affirmations stylistiques ? Il est souvent perçu comme un railleur indulgent et amusé qui dérange, un subtil observateur qui ruse avec le réel tant il aime pratiquer le trompe-l'œ,il, un publicitaire ingénieux qui sait jouer de la diffusion par l'estampe en bon commercial qui ne saurait craindre de se répéter au point de défier l'établissement d'un catalogue serré de sa trop vaste production (heureusement, par le fait d'Etienne Bréton et de Pascal Zuber, le travail est en cours mais il exigera beaucoup de patience).
L'exécutant aussi prolifique qu'impeccable, à la fois minutieux et exquis, virtuose sans sécheresse, il pourrait finir par lasser tant il est parfait dans son abondance même (ses petits portraits se compteraient proprement par milliers : comment les recenser tous et, aussi, comment parvenir à séparer chaque fois les originaux des imitations, notamment avec Van Gorp ?). Il n'est pas jusqu'à ses incroyables succès dans les ventes récentes - cotes ascensionnelles de L'Exposition du Sacre de David au Salon de 1808, un tableau qui n'eût jamais dû échapper à la France !, et plus récemment L'Entrée au Jardin turc - qui ne pourraient irriter de la part d'un maître de l'anecdote se haussant à la dimension des plus sérieux peintres d'histoire. Quoi, de petits sujets charmants, aussi chers et prisés que la grande et altière peinture, de David à Géricault ! Un peintre pour tous publics, à rebours des hiérarchies ! —, Au total, que faire d'un Boilly ? Où le disposer dans les plus belles salles de nos plus grands musées ? Comment le définir, le qualifier ? Où le situer ? A quoi tendait-il ? Qu'il ait tant produit, est-ce normal et acceptable ? Qu'il peigne et dessine si souvent, et si bien, décontenance et décourage. Peut-on encore le considérer comme un créateur et ne pas en faire un simple artisan-fabricant du bien peindre et du juste voir ? »
- Exposition
du 4 novembre 2011
au 6 février 2012
- Palais des Beaux-Arts de Lille,
Place de la République - 59000 Lille/
www.pba-lille.fr / 33 (0)3 20 06 78 00
- Horaires :
Ouvert le lundi de 14 h à 18 h et du mercredi au dimanche de 10h à 18h.
Fermé le lundi matin et le mardi toute la journée.
- Tarifs :
Exposition seule : 7,50e / 6e
Exposition + collections permanentes : 11e / 7,50e
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